L’Afrique et l’unité africaine.

Thème: création et étapes de l’unité africaine.

Le continent africain aspire à l’unité africaine. Cet objectif est recherché par étapes, dont le processus est en cours depuis six siècles.

C’est en effet au XVème siècle que s’est accomplie la première étape de l’unité du continent, à savoir l’unité identitaire incarnée par le nom « Afrique ».

Depuis l’Antiquité romaine jusqu’à l’époque de la Renaissance européenne, le continent de l’au sud de la mer Méditerranée était perçu en deux entités distinctes : d’une part, l’entité méditerranéenne avec le nord du continent qui s’appelait « Afrique » ; d’autre part, l’entité au-delà du fleuve Niger qui s’appelait « Éthiopie ». À la suite du contournement du continent par voie maritime par les navigateurs portugais au XVème siècle, le nom « Afrique » a été attribué à l’ensemble du continent. La première étape de l’unité africaine s’est alors accomplie : l’étape de l’unité identitaire africaine. Le nom « Afrique » marque la visibilité du continent.

La deuxième étape a été celle de l’organisation de l’Afrique en tant que pays destinés à accéder à la modernité des indépendances en qualité d’états et de nations. Le maître d’ouvrage de cette étape est la conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885. Celle-ci rassembla une demi-centaine de pays, ainsi que les mille milliers d’ethnies, de tribus, de castes et de clans (qui représentaient, tous, autant de pays premiers) en quelques cinquante pays viables à conduire vers la modernité du XXème siècle. Dessinés par la conférence de Berlin et façonnés à l’image des pays européens esquissés septante ans auparavant par le Congrès de Vienne en 1815, ces pays africains ont accédé aux indépendances, au statut d’états souverains et à la qualité de nations africaines septante-cinq ans plus tard (1885-1960), c’est-à-dire en 1960.

            La troisième étape vers l’unité africaine vit le jour à la veille de l’accession massive des nouveaux pays africains aux indépendances. Nous parlons d’un évènement particulier : l’organisation du VIIème congrès du panafricanisme, tenu en 1958, à Accra, au Ghana. Premier pays africain subsaharien venant d’accéder à l’indépendance en 1957, le Ghana décida d’abriter cet évènement. À la fin du VIIème congrès du panafricanisme, une résolution émergea : « l’Afrique doit s’unir ». S’en suivit alors la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963, à Addis-Abeba, en Éthiopie, ainsi que la création de l’actuelle Union africaine en 2001. L’Union africaine doit gérer l’avenir de l’unité africaine.

 rukira Isidore Jean Baptiste