Le panafricanisme et la Renaissance africaine.

Thème: Le panafricanisme, sommaire de son origine et de son avenir. 

Le mandat de la présidence de l’Union africaine (2012-2016) s’est déroulé sous l’insigne du panafricanisme et de la Renaissance africaine. D’un seul coup, ces deux thèmes, longtemps ignorés par les élites et par  les dirigeants africains, ont été placés au cœur des débats et des réflexions d’actualité au sein des réseaux sociaux et des mouvements politiques, des jeunes intellectuels africains de tous bords, avec une passion fervente.

Le mouvement culturel du panafricanisme a été créé en outre-Atlantique, aux Amériques, par les descendants des Africains qui, pendant quatre siècles (du XVème au XIXème siècle), ont été les victimes du crime de l’esclavagisme, du commerce triangulaire transatlantique Europe-Afrique-Amérique. Le mouvement du panafricanisme a été lancé en 1900, au lendemain de la tenue de la conférence de Berlin en 1885, qui a mis fin à l’esclavagisme et a plongé le continent africain dans l’océan de la colonisation par l’Europe. Le mouvement du panafricanisme fait partie de la résistance contre le colonialisme et de la lutte pour la perspective de l’unité africaine. En effet, le vocable « panafricanisme » est une contraction issue des trois mots grecs panos, afros et oikos, qui signifient, une fois réunis, « toute l’Afrique », d’où l’expression « panafricanisme ». L’esprit du panafricanisme est à la fois l’âme et le fondement de l’avenir de l’unité africaine, car il rassemble toutes les populations africaines du continent et de la diaspora africaine dans le monde. Il s’agit de tous les peuples africains qui s’élèvent aujourd’hui en 2 milliards de personnes qui, d’ici moins de trente-cinq ans (en 2050), seront 3 milliards.

La perspective de l’unité africaine, animée par l’esprit et l’âme du panafricanisme, sera indispensable, car l’unité du continent africain incarnera le troisième pôle de la triangularité de l’humanité. Cette triangularité s’identifie par trois composantes du monde : l’Occident, l’Orient et l’Afrique.

Sur cette toile de fond, j’ai proposé à l’Union africaine d’envisager l’organisation de la tenue du VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2018, à l’occasion du soixantième anniversaire de la résolution prise par le VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958. Il s’agit de la résolution impérative suivante : « l’Afrique doit s’unir ». La tenue du VIIIème congrès du panafricanisme permettra aux peuples, aux dirigeants et aux élites de l’Afrique d’évaluer la situation du continent et de ses populations dans la marche globale du monde et dans l’évolution universelle de l’humanité ; humanité au sein de laquelle certains souhaitent que tous les hommes et toutes les femmes de la planète jouissent des mêmes avantages, de la joie de vivre et de l’égalité des chances.

J’encourage l’Union africaine qui, sous le mandat de la présidence de sa Commission de 2012-2016, a privilégié la lumière du panafricanisme et a accepté de saisir et de réaliser l’organisation du prochain VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2018.

Le thème de la Renaissance africaine est l’un des trois piliers du mandat en cours (2012-2016) de la présidence de l’Union africaine par Madame Dlamini Zuma, sud-africaine (les deux autres piliers étant le panafricanisme et l’agenda africain de 2013-2063).

L’accession des pays africains aux indépendances a été la clé d’accès à l’Afrique nouvelle, et, de facto, la clé d’accès à la Renaissance africaine en cours depuis bientôt six décennies (1960-2020). J’observe que cette réalité de la Renaissance africaine en cours depuis cinquante-six ans (1960-2016) est ignorée par tous ceux qui mènent des recherches, des réflexions et des débats sur ce thème. Pourtant, il s’agit d’une réalité évidente et claire à la lumière des faits.    En effet, la conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885 a mis fin à la vieille Afrique. Elle a rassemblé les mille milliers de pays premiers (pays ethniques ou tribaux) en une demi-centaine de pays modernisables, soumis à l’accompagnement (c’est-à-dire à la colonisation) par l’Europe, pendant trois quarts de siècle (de 1885 à 1960). Ces pays s’élèvent au rang d’états souverains et obtiennent le statut de nations multiculturelles par leur accession aux indépendances. Dès 1960, et tout au long de plus d’un demi-siècle d’indépendances africaines, l’Afrique nouvelle est en plein processus de renaissance.

Certes, la Renaissance africaine naît des entrailles de la colonisation européenne. Donc, elle trouve ses racines en la colonisation européenne, au même titre que les racines coloniales européennes des pays, états et nations africains qui composent l’Afrique nouvelle, issue de cette colonisation. Les débats, les discussions et les réflexions d’actualité sur cette Renaissance africaine visent à éviter cette réalité historique incontournable dans un but : tenter de trouver une voie conduisant à une approche d’une Renaissance africaine de l’ailleurs. Or, cet ailleurs n’existe pas. La Renaissance africaine, incontournable, est celle héritée  de l’accès des pays africains, créés par la conférence européenne de Berlin en 1885 et adoptés comme tels par la charte de l’O.U.A. (Organisation de l’unité africaine) de 1963 dans leurs frontières de 1885 et dans leurs intégrités territoriales inviolables.

La vieille Afrique (c’est-à-dire l’Afrique antique figée à l’âge de fer, voire à l’âge de pierre ; l’Afrique précoloniale) est morte à Berlin en 1885. L’Afrique nouvelle est née en 1960, année de l’accès aux indépendances africaines et à la Renaissance africaine codée et colorée suivant la Renaissance européenne du XVème siècle. En effet, les pays de l’Afrique nouvelle, issue de la colonisation européenne de 1885-1960, sont des républiques (du latin : res publica) et des démocraties (du grec : demos kratos). Leur avenir se dessine dans la perspective de l’unité africaine (du latin : unitas africaina), sur fond de l’esprit du panafricanisme (du grec : panos afros oikos, « toute l’Afrique »). Cela justifie l’exigence du VIIème congrès du panafricanisme inscrite dans la résolution prise en 1958 : « l’Afrique doit s’unir ». Ce fut la résolution dudit VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, il y aura bientôt soixante ans (1958-2018).

Dans le but de contribuer à la perspective de l’unité africaine ainsi qu’à la poursuite de la Renaissance africaine en cours, je propose à l’Union africaine d’envisager l’organisation du VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2018, au soixantième anniversaire de la résolution : « l’Afrique doit s’unir ».

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

 

L’agenda africain 2013-2063 (50 ans) : l’Union africaine est en charge de l’agenda 2063, articulé autour de l’afro-optimisme contre le mur de l’afro-pessimisme.

Thème: L’agenda 2013-2063. L’espoir de l’afro-optimisme face à la réalité de l’afro-pessimisme.

À l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de l’avènement de la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) le 25.05.2013, à Addis-Abeba, en Éthiopie (l’O.U.A. a été créée le 25 mai 1963, à Addis-Abeba, en Éthiopie), l’Union africaine a décidé de se doter d’un programme de progrès du continent africain structuré autour des idéaux du panafricanisme  et de l’objectif de la Renaissance africaine. Ainsi, l’annonce de cet agenda est exposée sur internet ouvrable par la clé www.unionafricaine.org : « l’Afrique de l’agenda 2063 : une stratégie pour optimiser l’utilisation des ressources de l’Afrique. Il vise à encourager la discussion entre toutes les parties prenantes de l’agenda 2063. Effectivement, l’agenda oriente le continent sur les voies, ainsi que sur les moyens de tirer les leçons du passé, de s’enrichir, de consolider le progrès en cours et d’exploiter stratégiquement toutes les possibilités qui s’offrent à court comme à moyen terme. L’objectif consiste à assurer une transformation socio-économique positive de l’Afrique dans les cinquante années à l’avenir ».

Cette annonce de l’agenda 2013-2063 en langage de bois rhétorique à l’africaine est un véritable reflet de la culture africaine des  effets de démonstration, observée dans le livre « Les mécanismes du sous-développement », publié dans les années 1960 aux éditions ouvrières, par J.M. Albertini. Cette annonce est une expression du rare afro-optimisme qui a été ébranlé, voire partout balayé, par le vent de l’afro-pessimisme durable, conséquence de l’ouragan engendré par la chute du mur de Berlin, fin 1989. En Afrique, cette chute lointaine a déchainé le désastre des conflits armés, les absurdes autodestruction, déshumanisation et auto-colonisation africaines. Ce sont autant d’évènements stupides qui ont culminé par des tragédies telles que les génocides en Afrique, dans la région des grands lacs.    

L’afro-optimisme affiché dans cette annonce est un geste d’espérance fragile, qui a le rôle de raison d’être de l’Organisation de l’Union africaine. Le continent et les peuples africains risquent de s’écraser sous le poids de l’afro-pessimisme qui est d’actualité, mais aussi d’avenir.

                                                        

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 01.10.2016           

De l’Afrique de l’Antiquité, y compris l’Afrique précoloniale (10.000 ans avant J.C.-1885) à l’Afrique de l’actualité (1885-2016).

Thème: les grandes lignes de l’histoire africaine.

L’Afrique est le plus vieux continent de la planète. Elle est créditée de cent quarante-deux mille ans d’âge, ce qui est l’âge de l’humanité et de l’Histoire. En effet, le continent africain est la terre des racines des deux premiers êtres humains. La première femme, la mère de l’humanité, et le premier homme, le père de l’humanité, sont apparus et ont vécu en Afrique de l’est il y a cent quarante-deux mille ans. Ce fut le début de l’existence humaine et celui de l’Histoire, car, sans les hommes, cette source de la mémoire des humains, de leur existence et de leurs actions n’existerait pas. L’âge de la terre d’origine des hommes est celui de l’humanité et de son Histoire. De ce fait, l’Afrique jouit du même âge que l’humanité et de son Histoire : cent quarante-deux mille ans.

Par ailleurs, l’Afrique est aussi le plus jeune des cinq continents de la planète. Cette appréciation en tant que jeune continent lui est induite par le fait que les indépendances des pays la composant datent de 1960, soit cinquante-six ans depuis l’accession aux indépendances et aux statuts d’états et de nations. Créés par la conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885, à l’image des pays européens créés par le Congrès de Vienne en 1815, les pays africains modernisables ont accédé à l’émancipation septante-cinq ans plus tard, en 1960 (1885-1960). Héritiers des codes de la Renaissance européenne, les pays africains indépendants, devenus des états souverains et des nations multiculturelles, se sont mis à l’œuvre de modernisation et de Renaissance africaines, comme prévu par le second volet de l’agenda de la conférence européenne de Berlin en 1885. Ce volet, celui de la civilisation, se décline aujourd’hui par le développement (la civilisation équivaut au développement !).

Sur le terrain du continent africain à la recherche de l’avenir, deux Afriques se présentent :

1.      L’Afrique des dirigeants africains et des élites africaines engagés dans l’effort de réflexion sur l’avenir du continent et des peuples africains en abstrait. C’est le cas de la réflexion sur l’agenda 2063 qui vise à conjuguer l’unité africaine avec le développement de l’Afrique et la Renaissance africaine. Il s’agit d’une réflexion globale et confuse portant sur divers objectifs relatifs à ces trois thèmes.

2.      L’Afrique des populations africaines globalement exclues de la réflexion, des débats et des perspectives du continent et des peuples africains. L’Afrique des populations est tenue en ignorance en ce qui concerne le présent et l’avenir du continent et des peuples africains. Elles sont maintenues dans l’exclusion, engendrant ainsi la désespérance qui les pousse vers l’ailleurs, vers la fuite en masses de jeunes et de moins jeunes par milliers, notamment en Europe, où ils espèrent trouver la raison de vivre avec la dignité humaine qui leur est refusée dans leur continent et dans leurs pays par leurs états.

Les deux Afriques sont deux peuples qui cohabitent en confusion sur le même continent. Le peuple des dirigeants et des élites africaines sont des décolonisés francophones (français), anglophones (anglais), lusophones (portugais) et hispanophones (espagnoles). Ce sont des Africains européanisés qui constituent à peu près le tiers des peuples africains, soit environ 400 millions d’Africains européanisés sur l’ensemble des habitants d’Afrique, qui sont, aujourd’hui, aux environs d’1,2 milliards d’habitants du continent africain. Les deux Afriques compteront 2 milliards d’habitants d’ici 2050, soit, à cette époque, environ 1 milliard d’Africains européanisés d’une part et 1 milliard d’Africains traditionnels d’autre part.

Le fossé social s’approfondira de plus en plus et s’élargira en termes d’inégalités sociales entre l’Afrique des populations africaines européanisées et l’Afrique des populations africaines traditionnelles qui seront de plus en plus enfoncées dans l’océan de la pauvreté, de la misère, des malheurs d’une partie de l’humanité condamnée au sort des damnés de la terre et à l’avenir de la disparition par effet dévastateur de darwinisme. Cela justifie la question interpellante lancée par l’observateur Stephen Smith via le titre de son ouvrage publié en octobre 2003 : « Pourquoi l’Afrique meurt ? ».

L’actualité de l’Afrique depuis un quart de siècle (1990-2016 : depuis le lendemain de la chute du mur de Berlin en novembre 1989) est marquée par les conflits armés, par l’absurde autodestruction, par l’auto-colonisation et par l’auto-déshumanisation africaines. Elle est aussi marquée par l’aggravation de la pauvreté, de la misère, des famines et de la désespérance des masses de populations africaines, notamment des milliers de jeunes et moins jeunes qui se jettent dans des flux d’émigrations au péril de leurs vies pour quitter leur continent et leurs pays afin d’aller chercher refuge et espoir de vivre dans la dignité humaine partout ailleurs, en Europe. Ce désespoir des peuples africains laisse indifférents leurs dirigeants.

                                                 

rukira Isidore Jean Baptiste.

L’Afrique de la région des grands lacs : l’Afrique centrale et orientale formée de neuf pays, de six lacs et de deux fleuves.

Thème: La région des grands lacs : explication, origine et actualité.

En novembre 1989, la chute du mur de Berlin a engendré un vent destructeur, provoquant le déchaînement des violences qui furent les sources de conflits armés interethniques dans l’ensemble du continent africain et, en particulier, dans la région des grands lacs. Dans cette région, les violences se sont muées en une absurde autodestruction, une auto-déshumanisation, une auto-colonisation et en des génocides interethniques africains.

Partout dans le monde, cette situation ultra médiatisée a suscité la curiosité de tous ceux qui se demandaient et se demandent encore où se trouve la région des grands lacs ; de quels pays africains se compose-telle ; ou encore de quels lacs s’agit-il.

Au sein du continent africain, la région des grands lacs se situe en Afrique centrale et orientale. Elle se compose de neuf pays. Les voici : le Congo (République démocratique du Congo ; ancien Zaïre ; ancien Congo belge), le Rwanda, le Burundi, la Zambie, la Tanzanie, le Malawi, l’Ouganda, le Kenya et le sud Soudan. Trois de ces pays sont des anciennes colonies belges francophones : le Congo, le Rwanda et le Burundi. Les six autres sont des anciennes colonies britanniques anglophones : la Zambie, la Tanzanie, le Malawi, l’Ouganda, le Kenya et le sud Soudan.

Les lacs dont nous traitons sont au nombre de six : lac Victoria, le lac Edward, le lac Albert, le lac Kivu, le lac Tanganyika et le lac Malawi.

Les deux fleuves que nous abordons sont le fleuve Congo, qui prend sa source au cœur de la région des grands lacs pour traverser tout le Congo, et le fleuve Nil Blanc, qui, lui aussi, a sa source au cœur de la région des grands lacs et qui, après un parcours de plus de six mille kilomètres (au long desquels il se nourrit à la hauteur de Khartoum, capitale du Soudan) des eaux du Nil Bleu en provenance de l’Éthiopie, se jette dans la mer Méditerranée, plus précisément aux rives méditerranéennes de l’Égypte.

Les pays et les lacs de cette région se combinent comme suit : le lac Edward a pour pays riverains l’Ouganda et le Congo ; le lac Albert, le Congo ; le lac Kivu, le Rwanda et le Congo ; le lac Tanganyika, le Congo, le Burundi, la Zambie et la Tanzanie ; le lac Malawi est enveloppé au sein du Malawi ; et, enfin, le lac Victoria a pour pays riverains l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

La région des grands lacs est le lieu de rencontre des populations africaines qui l’habitent depuis des millénaires et qui découvrent que leurs origines sont de provenances diverses. En particulier, se trouvent les Africains qui pensent provenir de la migration d’Orient. Ils sont venus de là, comme réfugiés, issus de l’antique Israël, à la suite de la première destruction de Jérusalem, en 586 avant Jésus Christ. Certains leaders de ces populations venues d’Orient ont été encouragés à imaginer pour l’avenir la transformation de la région des grands lacs en un empire : l’empire de Havila, qui signifie, en antique langue hébraïque, « région d’Éthiopie méridionale ». Ceux qui rêvent de créer cette future structure politique laissent entendre que l’empire de Havila serait également l’empire des juifs africains. Ce débat a eu lieu pendant quelques années dans le courant du début du XXIème siècle. Il ne semble plus d’actualité. Serait-ce déjà un sujet passager, évaporé ? Ou bien ce thème, qui s’apparente volontiers aux textes de la Bible, pourrait-il resurgir en lame de fond politique dans l’avenir de l’Afrique nouvelle ? Cette éventualité pourrait avoir lieu sous l’influence du puissant lobby qui pousse ce projet au-devant de la scène dans les grands lacs : l’institut de Havila.

Les partisans de ce projet nourrissent l’espoir que la création de l’Empire de Havila bénéficiera du parrainage et de la protection de l’empire anglo-saxon qui, à la suite des ravages de la chute du mur de Berlin, en 1989, exerce la recolonisation de la région des grands lacs d’Afrique.

 

 rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 26.07.2016

Je propose ce projet panafricain extraordinaire en 2018 : la tenue du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial à Addis-Abeba en Éthiopie par l’Union africaine.

Thème: Les défis de l’Afrique actuelle pour le VIIIème congrès.

La tenue du VIIème congrès du panafricanisme a eu lieu à Accra, au Ghana, en 1958. Celle du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial devrait avoir lieu en 2018, année qui marquera le soixantième anniversaire de la résolution dudit VIIème congrès : « l’Afrique doit s’unir ». Cette résolution est la source et le fondement du projet d’unité africaine ainsi mise en perspective par le VIIème congrès du panafricanisme, à la veille de l’année officielle et historique d’accession des pays africains (créés par la conférence européenne de Berlin en 1885 et colonisés par l’Europe pendant septante-cinq ans, de 1885 à 1960) aux indépendances, ainsi qu’au statut d’états et de nations.

Ainsi, depuis cinquante-cinq ans, le continent, les états et les nations africains ont eu accès à la voie de la modernité qui exige que l’Afrique fasse face et relève de nombreux défis en vue de sa renaissance.

Parmi ces nombreux défis à relever par l’Afrique d’aujourd’hui, citons :

1.      Le défi de l’émancipation du continent africain qui reste sous influences ;

2.      Le défi de l’épanouissement des populations africaines en désespérance ;

3.      Le défi de conquête de la personnalité et de la dignité africaines, et de la conscience humaine, sociale, historique et panafricaine ;

4.      Le défi d’unité africaine, lancé par le VIIème congrès du panafricanisme en 1968, sous l’initiative du panafricaniste Kwame Nkrumah et mis en lumière par la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), sous l’initiative de l’empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié Ier, en 1963 ; et remis sur la piste par le leader libyen Mouammar Kadhafi, qui a proposé, en 1999, le remplacement de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), alors tombée en faillite, par la création  de l’actuelle Union africaine, adoptée par les hauts dirigeants africains en juillet 2001, à Lusaka, en Zambie. Ce processus en cours depuis 1958 mérite d’être accéléré. Ce constat explique la proposition de la tenue du VIIIème congrès international du   panafricanisme mondial pour tracer la voie de cette accélération ;

5.      Le défi de la paix en Afrique, car le continent africain est le théâtre de conflits armés internes et de guerres, notamment djihadistes, qui, au cours des années du dernier quart de siècle (1990-2015), ont plongé plus de la moitié du continent africain sous la menace du djihadisme conquérant, visant à en faire un bastion du califat islamique ;

6.      Le défi du développement économique et social de l’Afrique au bénéfice des populations africaines comptant aujourd’hui 1,5 milliards de personnes (hommes et femmes africains), qui seront 3 milliards d’ici moins des trente-cinq prochaines années, soit en 2050. Cette époque sera marquée par le fait qu’un homme ou une femme sur trois dans le monde sera africain, car la planète comptera alors 9 à 10 milliards d’habitants et d’habitantes. Ce fait africain est fondamental ;

7.      Le défi de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires. À l’avenir, le continent africain est menacé par le manque de moyens pour nourrir ses populations (plus de 1 milliard aujourd’hui, et plus de 2 milliards de personnes en 2050 à qui il faudra assurer l’alimentation) ;

8.      Le défi de l’autosuffisance et de la sécurité en moyens d’investissements pour assurer au continent et aux peuples africains l’avenir du développement économique, social et culturel. Ce développement constitue la source et le fondement de l’avenir, de l’émancipation de l’Afrique et de l’épanouissement des peuples africains, tant individuellement que collectivement et, ce, tout au long de ce XXIème siècle. Les moyens financiers pour l’investissement du développement économique et social pour toute l’Afrique et au bénéfice de toutes les populations africaines se chiffrerait à 4.000 euros par personne, par an, pendant les cinquante prochaines années, soit au cours des années 2016-2066. Il s’agit là d’un défi énorme et difficile qui consiste à investir dans le continent 4 mille milliards d’euros par an. L’énormité et la difficulté de ce défi exigent de relever avant tout un autre défi, celui de l’unité africaine. Cette dernière devrait s’incarner dans la création de l’État-Uni de Fédération panafricaine, républicaine et démocratique d’Afrique.        

L’ensemble de ces défis majeurs, que l’Afrique d’aujourd’hui doit relever, exige que le continent envisage de tenir le prochain VIIIème congrès international du panafricanisme mondial, sous les auspices du leadership de l’institution panafricaine qu’est l’Union africaine, en charge de créer les voies et de trouver les moyens de l’unité africaine, de la paix en Afrique et du développement économique, social, politique, civique, moral et panafricain. L’Union africaine se doit également de trouver les voies et les moyens pour l’émancipation du continent africain. Il est souhaitable que l’Afrique puisse se positionner en réel protagoniste fiable et se tenir debout dans la marche de l’Histoire de l’humanité, au même titre et sur un pied d’égalité avec les autres protagonistes de l’au sein de la triangularité de l’Occident, de l’Orient et de l’Afrique. L’Union africaine est aussi en charge d’assurer à l’ensemble des populations africaines la voie de l’avenir d’un épanouissement dans la dignité et le bonheur. C’est l’épanouissement collectif et individuel pour les peuples africains qu’il faut rassembler en unité africaine, incarnée par le futur État-Uni de fédération panafricaine, républicaine et démocratique à créer au cours de ce XXIème siècle.

Pour toutes ces raisons, il s’avère nécessaire d’organiser le prochain VIIIème congrès international du panafricanisme mondial qui marquera, à la fois, l’aboutissement des efforts déployés au cours du demi-siècle des indépendances africaines (1960-2015), ainsi que le nouveau départ vers l’avenir de l’Afrique, lancée sur la voie de la modernité et de la renaissance.

           Le VIIIème congrès international du panafricanisme mondial se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, pays siège de l’ancienne Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), de l’actuelle Union africaine (U.A.) et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (C.E.A.). Ce VIIIème congrès se tiendra en 2018, année marquant le soixantième anniversaire de la tenue du VIIème congrès du panafricanisme, qui a recommandé à l’Afrique de s’unir. L’Union africaine est invitée à assumer ce devoir à l’instar d’un vrai leader.

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 30.04.2016.

Le second volet des aspirations africaines à la suite de l’accession aux indépendances : la conscience, la personnalité et la dignité.

Thème : la conséquence de la recolonisation pour l’Afrique : la perte des valeurs et la migration des populations.

Dès l’accès aux indépendances, le premier volet des aspirations africaines se constituait du désir d’émancipation de l’Afrique et d’épanouissement des peuples africains au cours des quarante dernières années du XXème siècle : 1960-2000. Ce désir a abouti à la déception, puisque la fin du XXème siècle a été marquée par l’échec de ces aspirations. Cet échec se manifeste par la question que pose l’observateur Stephen Smith dans son livre, « Pourquoi l’Afrique meurt ? ».

Le second volet s’articulait autour de la conscience, de la personnalité et de la dignité africaines. Ce sont les trois piliers des valeurs que l’Afrique, les états et les peuples africains devaient conquérir et maîtriser en vue d’être à la hauteur des enjeux des rapports de réels protagonistes au sein de la communauté internationale, dont ils font partie intégrante, depuis l’accession aux indépendances en qualité d’états et de nations. Tel est le cas de leur admission au sein de l’Organisation des Nations Unies, dont les états et les nations africains constituent un grand nombre.

La conscience de l’appartenance à l’Afrique et la conscience de chaque Africain et Africaine d’appartenir à son pays et à sa nation ont été acquises et se sont approfondies au cours des cinquante-cinq années d’indépendance (1960-2015).

Dans ce contexte, tous les Africains et les Africaines jouissent du droit de nationalité, avec le sentiment d’appartenance à l’un ou à l’autre pays africain parmi les cinquante-cinq pays créés par la conférence européenne de Berlin en 1885. Ces pays sont devenus des états africains et des nations multiculturelles suite à leur accession aux indépendances, après septante-cinq ans de colonisation. Par contre, et paradoxalement, il y a eu la perte de la conscience humaine, sociale, politique, économique, morale, historique, panafricaine, etc.

Ce sont autant de valeurs que l’Afrique et les Africains ont perdues et qu’ils doivent s’employer à reconquérir afin de réaliser la Renaissance africaine. Les dirigeants et les populations africains devraient s’engager dans l’action de la reconquête des valeurs de la conscience perdue.

L’idéal de la personnalité africaine a été bousculé et s’est évaporé sous la pression des coups d’état africains qui se sont multipliés dès l’accès aux indépendances et qui se sont poursuivis pendant des décennies. Le plus souvent, ces coups d’état étaient fomentés par des agents privés occidentaux et orientaux dans les pays africains, tel que l’écrit l’observateur Pierre Franklin Tavares dans sa publication intitulée « Pourquoi tous ces coups d’état ? », document publié par le bimensuel « Le Monde diplomatique » de février-mars 2005. Dans ce même document, l’auteur indique que l’Afrique n’a plus d’autorité publique et, ce, à cause de sa recolonisation économique. À ce propos, Tavares souligne : « la notion de recolonisation “civile” par le monde économique international sied à cette situation. Et elle souligne clairement l’impuissance de l’autorité publique en Afrique ». Le continent et les états africains sans autorité sont des sujets sans personnalité. La personnalité africaine est perdue en étant sous la coupe de la mondialisation (l’Afrique est le continent le plus mondialisé) et de la recolonisation.

L’idéal de la dignité africaine fait naufrage dans l’océan de la misère, de la pauvreté, du désœuvrement, du désespoir et de la désespérance des peuples et des populations africains, tous abandonnés à leur sort par les dirigeants africains indifférents et impuissants face aux affaires de la recolonisation. La fuite en masse de millions de jeunes et moins jeunes Africains pour chercher refuge, dans l’espoir d’une vie, d’un avenir et d’une dignité partout ailleurs, loin de leurs pays et de leur continent, notamment en Europe et aux États-Unis, cette fuite est le signe du témoignage de la perte de la dignité africaine.

Le volet des aspirations de l’Afrique et des Africains aux valeurs de la conscience, de la personnalité et de la dignité africaines est un échec total.

                                                        

RUKIRA Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Les aspirations de l’Afrique et des Africains à l’unité africaine, à la paix, au développement et à la Renaissance de l’Afrique. Je propose la réflexion lors du VIIIème congrès du panafricanisme en 2018.

Thème : aperçu historique des congrès panafricains et défaillance de l’Afrique.

Le troisième volet des aspirations du continent et des peuples africains porte sur l’unité africaine, sur la paix en Afrique, sur le développement du continent et sur la Renaissance africaine. Ce sont les quatre piliers fondamentaux de l’avenir du continent africain et des populations de l’Afrique du futur.

Le projet de l’unité africaine a été lancé en 1958 par le VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, sous les auspices du leader panafricaniste Kwame Nkrumah, alors président du Ghana indépendant.

En 1963, l’empereur Haïlé Sélassié Ier d’Éthiopie a repris le flambeau : il a organisé la tenue de l’assemblée des pays africains indépendants pour la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), née à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 25 mai 1963. L’O.U.A. avait la mission d’œuvrer à la création de l’unité africaine conçue à Accra, au Ghana, cinq ans auparavant, à savoir à l’issue du VIIème congrès du panafricanisme qui s’est conclu par la résolution suivante, « l’Afrique doit s’unir ». L’O.U.A. a été l’outil créé à cet effet.

Sur initiative du leader libyen, panarabiste et panafricaniste Mouammar Kadhafi, le sommet extraordinaire de l’O.U.A., tenu à Syrte en Libye, du 18 au 19 septembre 1999, a décidé de procéder au remplacement de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) par l’actuelle Union africaine (U.A.). La création de l’Union africaine, en guise de remplacement à l’Organisation de l’unité africaine, a été adoptée par le sommet ordinaire de l’Organisation de l’unité africaine (qui fut le dernier sommet de l’existence de l’O.U.A.) à Lusaka, en Zambie, du 09 au 10 juillet 2001. Ce fut la fin de l’O.U.A., au terme de trente-huit années de service (1963-2001), et le début des actions de l’Union africaine qui, aujourd’hui, arrive à ses quinze ans d’existence au service de l’aspiration du continent et des peuples africains et à l’avenir de l’unité africaine.

Cette perspective d’unité africaine avait déjà été perçue cinquante-huit ans auparavant, c’est-à-dire depuis l’année de sa mise en marche par le VIIème congrès du panafricanisme (1958-2016). L’année 2018 marquera les soixante ans depuis l’avènement de cette conception, en 1958. Cette année marquera le soixantième anniversaire de la résolution selon laquelle « l’Afrique doit s’unir », résolution lancée à Accra, au Ghana, sous le leadership de Kwame Nkrumah, en 1958, confirmée à Addis-Abeba, en Éthiopie, sous le leadership de Haïlé Sélassié Ier, en 1963, et réaffirmée à Syrte, en Libye, sous le leadership de Mouammar Kadhafi, en 1999. Il est souhaitable que cette année 2018, à l’occasion de ce soixantième anniversaire de la résolution d’unité africaine, soit le moment à saisir pour organiser le VIIIème congrès du panafricanisme international sous le leadership de la présidence de l’Union africaine, qui se charge de gérer et de finaliser ce projet. Cette proposition d’organiser le VIIIème congrès mondial du panafricanisme a déjà été communiquée à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Il lui est suggéré d’envisager l’inscription de cette proposition parmi les points à mettre à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion au sommet des chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine qui se tiendra en juin ou en juillet 2016, ou bien à l’ordre du jour de celle de début 2017, soit à la fin janvier 2017.

Les aspirations de l’Afrique et des peuples africains à la paix et à la stabilité ont-elles une chance de s’accomplir ? En effet, le continent africain est vulnérable et en danger, à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur. À l’intérieur, le continent africain est sous la pression des conflits armés, de l’autodestruction absurde, de l’auto-colonisation affligeante et de l’auto-déshumanisation aberrante. Cette absurdité a été aggravée à la suite de la chute du mur de Berlin qui a déchainé tant les conflits que les guerres dont l’Afrique s’est démontrée être incapable d’éviter. Le cas est pris entre les mains et sous les soins de la communauté internationale qui se charge, notamment par l’entremise de l’Organisation des Nations Unies, de résoudre les conflits armés et les guerres dont l’Afrique est le théâtre infernal. À cet enfer de conflits et de guerres internes en Afrique, s’ajoute l’enfer des conflits et guerres apportées de l’extérieur : c’est le cas du djihadisme qui, aujourd’hui, tient sous sa menace plus de la moitié de l’Afrique. Dans sa stratégie de conquête de la planète pour en faire le califat mondial, le djihadisme classe le continent africain parmi ses conquêtes urgentes. Cette vision djihadiste du monde et de l’Afrique est d’actualité. Pour être clair, la paix en Afrique n’est pas possible, et pour longtemps, car le continent africain est pris dans les filets des conflits et des guerres. Cette question devrait être à l’ordre du jour des réflexions qui seront menées lors de la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme.

Le continent et les pays africains aspirent au développement économique. Cependant, l’Afrique peut-elle se développer ? La réponse est non, elle ne le peut pas, car elle ne dispose pas des moyens d’investissements nécessaires. Pour l’ensemble du continent, ces moyens se chiffrent à 4 mille milliards d’euros par an, pendant au moins vingt ans (de 2017 à 2037 ou de 2020 à 2040). Ces 4 mille milliards seraient à investir dans tous les pays africains, rassemblés en unité africaine. Les deux conditions, c’est-à-dire l’unité et l’argent, sont loin d’être acquises en Afrique.

La Renaissance africaine est un des quatre piliers indispensables pour un meilleur avenir du continent africain et de ses populations. Pourtant, elle ne sera pas au rendez-vous et, donc, elle ne sera pas possible si les conditions d’unité et de paix en Afrique ne se réalisent pas. Le continent, les pays et les états africains n’ont pas pu satisfaire les aspirations de leurs populations au cours du demi-siècle d’indépendances africaines (1960-2015). Y a-t-il un avenir, en ce XXIème siècle ?     Cette question cruciale se pose pour le futur à moyen comme à long terme. La réponse pourrait être formulée à l’occasion de la tenue du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial en proposition d’ici deux ans, en 2018.

                                                         

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Les 18-23.04.2016.

L’Afrique, le premier volet des aspirations africaines dès 1960 : aspirations à l’émancipation et à l’épanouissement attendus et ratés en 2000.

Thème: le continent africain comme berceau de l’humanité. Victime de la recolonisation des puissances actuelles.

Le continent africain est à la fois le plus vieux et le plus jeune continent de la planète. Il est le plus vieux, car il est le berceau de l’humanité. Grâce à ça, il est aussi l’origine de l’Histoire puisque, sans l’humanité, celle-ci n’existerait pas. La première femme, la mère de l’humanité, et le premier homme, le père de l’humanité, sont apparus et ont existé en Afrique de l’est, dans l’actuelle région d’Abyssinie, composée de l’Éthiopie et de l’Érythrée. À partir de cette région, les descendants de ces deux premiers êtres humains ont émigré et, de la migration de sites en sites, de continents en continents, des nombreux humains, descendants de leurs ancêtres et venus du continent africain, ont conquis les peuples. Ils ont colonisé l’ensemble de la planète au terme de milliers d’années de migration.

Les chercheurs généticiens américains qui se sont penchés sur ce phénomène ont publié cette information dans la revue « Nature » en novembre 2000. Cette nouvelle a été republiée par l’hebdomadaire belge le « Vif/L’Express » dans son édition du 22 décembre 2000. L’objectif de ces deux publications était de diffuser la nouvelle de l’apparition de ces deux premiers êtres humains au sein du site susmentionné, en Afrique de l’est, en Abyssinie, il y a cent quarante-trois mille ans. Il s’agissait également d’informer le public sur la durée de la migration des hommes et des femmes issus des deux premiers êtres humains, habitants de l’Afrique, ainsi que sur la durée de la colonisation de la planète par cette humanité. Les deux phénomènes se sont déroulés pendant à peu près cent trente-trois mille ans. En effet, aux environs de 10.000 ans avant Jésus Christ, l’humanité aurait peuplé tous les continents et, a fortiori, toute la terre. Ainsi, tous les hommes et toutes les femmes qui composent l’humanité actuelle possèdent l’ADN de l’Afrique, car leur origine humaine est africaine. Aussi le continent africain, qui est à la fois l’origine de l’humanité et de l’Histoire, est le plus vieux continent de la planète. Il est âgé de cent quarante-trois mille ans : le même âge que l’humanité et l’Histoire.

Dans un même temps, le continent africain est le plus jeune des continents : ses pays, dessinés et créés par la conférence européenne de Berlin en 1885, ont cent trente ans (1885-2015). Issus de la colonisation européenne initiée par la conférence européenne de Berlin en 1885 et nés des indépendances acquises en 1960, les états africains ont cinquante-cinq ans (1960-2015). Il en va de même pour les nations de l’Afrique, nées en même temps que ses états.  Aussitôt nés, ces entités ont été aussitôt adoptées en qualité de nations au sein de la communauté internationale par adhésion automatique et acceptation à l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies). Ainsi, le continent, les états et les nations africains jouissent de l’avantage d’être les plus jeunes entités du globe.

Lors de l’accession à l’indépendance, nos aspirations prioritaires portaient sur l’émancipation de l’Afrique et sur l’épanouissement des peuples africains au cours des quatre décennies qui allaient suivre, de 1960 à 2000. Hélas, cela n’a pas été le cas : ce fut un échec. Déjà, dès le départ, un observateur, le français René Dumont, nous avait avertis dans son livre intitulé « L’Afrique noire est mal partie ». C’était en 1962. Quarante ans plus tard, en 2002, le constat est lisible dans la dramatique question que pose l’observateur franco-américain, Stephen Smith, dans son ouvrage publié en 2003 « Pourquoi l’Afrique meurt ? ». Smith en vient à remarquer que l’Afrique est un continent au présent sans avenir. De fait, l’Afrique est, à la fois, perdue et perdante. Elle est sans avenir, car elle est paralysée en tant que proie des convoitises des puissances dominantes, engagées dans la recolonisation de l’Afrique.

 

Rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

L’Afrique face au défi de l’autosuffisance, de la sécurité et de l’indépendance alimentaires : les populations africaines risquent des famines meurtrières pour des masses de personnes au XXIème siècle.

Thème : les risques de famine en Afrique et piste de solution.

De nos jours, le continent africain abrite 1,2 milliards de personnes. En 2000, 850 millions de personnes l’habitaient. En quinze ans (2000-2015), les populations africaines ont augmenté d’environ 50%, passant de 850 millions à 1,2 milliards de personnes consommatrices des produits de la terre, des forêts, des mers, des eaux douces, des lacs et des fleuves.

Les terres cultivables et les autres sources de subsistance pour la survie des populations africaines, elles, n’ont pas augmenté, que du contraire. L’érosion et l’épuisement des terres cultivables rendent l’agriculture moins rentable, tandis que la chasse et la pêche sont de moins en moins capables d’assurer la survie aux praticiens de ces métiers primaires. Les marchés des produits de la terre, de la chasse et de la pêche sont moins fournis et ne savent pas satisfaire tous les consommateurs africains.

Le continent africain s’étend sur une superficie d’environ 31 millions de km2 dont un peu plus de 800 millions d’hectares (soit à peu près un quart de sa superficie) sont des terres cultivables pour assurer l’alimentation en produits agricoles et fruitiers aux peuples africains. Face à l’augmentation des populations et à la diminution des rendements des terres érodées et épuisées, une grande partie des populations africaines encoure la famine. Ce danger s’aggrave de plus en plus suite aux sécheresses et aux changements climatiques dont l’Afrique souffre.

L’avenir d’autosuffisance, de sécurité et d’indépendance alimentaires en Afrique pour la survie de toutes les populations africaines ne peut être assuré que par la mise en œuvre d’une politique de programmes de valorisation moderne de l’agriculture sous la gouvernance de l’État-Uni de Fédération panafricaine incarnant l’unité africaine. Lors de sa naissance en 2001, l’Union africaine s’est déclarée prête à s’inspirer de l’Union européenne pour réaliser le développement de l’Afrique. Parmi les sujets d’inspiration, il y aurait lieu d’envisager, comme exemples, des programmes qui privilégient la mise en œuvre de productions agricoles modernes, voire (si cela est possible) mieux que ceux de la P.A.C. (politique agricole commune), un des piliers du développement de l’Europe. L’Afrique doit donner la priorité à l’alimentation de ses peuples.

 

rukira Isidore Jean Baptiste

« L’Afrique doit s’unir » : résolution du VIIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958. Mais l’Afrique veut-elle s’unir?

Thème : leadership panafricains du passé et le défi de l’Afrique d’aujourd’hui.

« L’Afrique doit s’unir ». Voilà une résolution qui fait de l’unité africaine un impératif que les Africains se doivent de réaliser. Cependant, au cours des six décennies postérieures à la prise de cette résolution, des questions se sont posées : l’Afrique veut-elle s’unir ? De quelle manière l’Afrique le veut-elle ? L’Afrique le peut-elle ? Comment le peut-elle ? Pourquoi ? Pour qui ? Quand ?

Dans ces circonstances, ainsi qu’en beaucoup d’autres occasions, lorsque l’Afrique est mentionnée, il s’agit d’une référence à l’une des Afriques. En effet, d’une part se trouve l’Afrique des dirigeants africains et des élites africaines, qui est de l’ordre d’un quart des peuples africains. D’autre part, l’Afrique des masses des populations africaines, qui rassemblent les trois-quarts des peuples africains, se rencontre.

Aujourd’hui, sur l’ensemble des 1,2 milliards d’Africains et d’Africaines, l’Afrique des dirigeants et des élites se compose d’environ 300 millions de personnes, tandis que la masse des populations africaines compte à peu près 900 millions de personnes engluées dans la pauvreté et dans la misère. Ces populations de masse sont ignorées, mais aussi exclues des débats et, notamment, du débat sur l’unité africaine. Jusqu’à présent, l’idée, le rêve et le projet de l’unité africaine ne sont qu’une affaire des classes dirigeantes et des élites africaines. Et, même parmi celles-ci, cette aspiration n’intéresse que l’un ou l’autre leader.

En 1958, le panafricanisme et l’unité africaine avaient pour leader intéressé le panafricaniste Kwame Nkrumah, premier chef d’État du Ghana, pays récemment indépendant à l’époque (le 6 mars 1957). En 1963, la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) a été l’initiative de l’empereur d’Éthiopie, Haïlé Sélassié Ier, dans le sillage de l’initiative de Kwame Nkrumah, parrain du VIIIème congrès du panafricanisme, dont le fruit a été ladite résolution de « l’Afrique doit s’unir », en 1958.

Quatre décennies plus tard, ce fut le tour du leadership du chef d’État de la Libye, Mouammar Kadhafi, de relever le défi du sauvetage l’O.U.A. alors en faillite et mise en péril par la prise en charge de la création de l’actuelle Union africaine, dont l’objectif était de la remplacer.

Pour l’organisation de la quatrième étape de la marche du continent africain vers l’unité africaine, l’Union africaine se voit proposer de relever le défi du leadership pour la mise en œuvre du projet de la réalisation du VIIIème congrès du panafricanisme en 2018, à Addis-Abeba, en Éthiopie, et, ce, soixante ans (1958-2018) après la tenue du VIIème congrès du panafricanisme à Accra, au Ghana, en 1958. À cette occasion, il y aura lieu d’évaluer si l’Afrique veut et peut s’unir. En effet, d’aucuns doutent de la volonté et de la capacité de l’Afrique, de ses dirigeants et de ses élites africaines, d’aspirer à l’avenir de l’unité africaine. Exclues de ce débat, les populations africaines ignorent ce projet d’unité africaine. Ceci explique lesdites questions : l’unité africaine, mais pour qui ? Pourquoi ? Comment ? Quand ? Les dirigeants africains s’en moquent !

En réalité, le projet de « l’Afrique doit s’unir » est en danger. La proposition de tenir le VIIIème congrès du panafricanisme serait un filet de sauvetage pour ce projet. Rappelons que le VIIIème congrès du panafricanisme concernera l’avenir et le destin de toutes les populations africaines, soit 3 milliards d’Africains et d’Africaines au sein des 9 à 10 milliards d’habitants et habitantes de la planète, dans moins de trente-cinq ans, à l’horizon de l’année 2050.

      L’union africaine acceptera-elle d’assumer ce rôle et cette responsabilité importante ? Qui financera ce projet ? L’Union européenne ou la Chine ?

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique