Le Projet Panafricain I.P.A.P. a été conçu il y a 50 ans, dans le sillage de la célébration du 10e anniversaire de l’O.U.A. (Organisation de l’Unité Africaine), en Europe, à Pérouse, en Italie. Cette célébration a eu lieu à Pérouse, une ancienne ville étrusque fondée vers 1000 av. J.-C., située au centre de l’Italie. Pérouse est une ville internationale qui accueille des milliers d’étudiants étrangers grâce à l’Université pour Étrangers fondée en 1923 (il y a 100 ans) pour enseigner la langue italienne aux ressortissants étrangers. Depuis l’accession à l’indépendance de plusieurs pays africains, de nombreux Africains font partie de ces étudiants, y compris moi-même, diplômé de l’Université pour Étrangers de Pérouse, promotion 1968.
Le diplôme de Haute Culture acquis par les diplômés de l’Université pour Étrangers de Pérouse est un outil culturel qui habilite à enseigner la langue italienne à l’étranger, partout dans le monde. Mon diplôme de l’Université italienne pour étrangers à Pérouse m’a été utile pour entreprendre :
- La création du Secrétariat régional de l’U.C.S.E.I. (= Ufficio Centrale Studenti Esteri) à Pérouse, en Italie centrale, dont le siège se trouvait à Piazza Mariotti, 1, à Pérouse ;
- La création de l’Association Internationale pour la Coopération, la Solidarité et l’Amitié entre les Peuples (= A.I.A.C.S.A.P.).
Cette association correspond à l’esprit et au véritable visage de la très vieille ville de Pérouse, fondée il y a environ 3 000 ans par les Étrusques, une civilisation venue de Grèce et aujourd’hui intégrée à la culture italienne. Le vestige témoignant de cette civilisation étrangère est le Monument « Arc Étrusque », situé à l’entrée de l’Université pour Étrangers. J’ai eu l’honneur de vivre, il y a environ 60 ans (1966-2024), dans un hôtel situé dans ce monument multimillénaire, « L’Arco Etrusco di Perugia ». Ce monument historique plurimillénaire est un témoignage de la créativité humaine et de la richesse universelle que l’accueil des migrants étrangers apporte aux peuples et pays d’accueil. L’une de ces créations est la ville de Pérouse elle-même et son Université pour Étrangers.
En fin de compte, c’est dans cette ville de Pérouse, où j’ai étudié, vécu et œuvré pendant 12 ans (1966-1988), que j’ai organisé, pour la première fois en Europe (et cela reste jusqu’à ce jour la seule fois dans l’histoire des relations entre l’Afrique et l’Europe), la célébration de l’événement historique du 10e anniversaire de l’O.U.A. (1953-1973), à Pérouse, en 1973. C’est de cet événement qu’est né, un an plus tard, le Projet Panafricain I.P.A.P. Martin Luther King, pour la formation des Africains en migration massive de l’Afrique vers l’Europe via l’Italie, et notamment via Pérouse.
J’ai conçu et proposé de réaliser le Projet I.P.A.P. Martin Luther King à Pérouse, dans l’esprit et le cadre de l’O.U.A. (dont aujourd’hui l’Union Africaine est l’héritière), en vue de donner aux masses de jeunes et moins jeunes Africains et Africaines en migration massive en Europe, la chance de se former dans les Arts, Métiers et Professions, afin de devenir des opérateurs stratégiques du développement de l’Afrique, de l’Afrique en Fraternité Africaine, de l’Afrique en émancipation, et de l’Afrique des peuples africains en épanouissement individuel et collectif, grâce aux Africains et par les Africains. Je souhaite l’épanouissement de chaque Africain et Africaine individuellement, ainsi que l’épanouissement collectif de tous les Africains et toutes les Africaines, au cours des décennies à venir, pendant les 50 prochains siècles.
2. Pour la Renaissance de l’Afrique, le Développement de l’Afrique et la Fraternité Africaine : Le Projet I.P.A.P. Fondation Banzirabose Jean Baptiste
Ce Projet Panafricain et Panafricaniste I.P.A.P. Martin Luther King, que j’ai conçu en Italie et que je me proposais de réaliser à Pérouse, en Italie, a pris forme dans le contexte actuel des migrations massives des populations africaines, poussées à fuir leur continent en raison des mauvaises gouvernances, des guerres d’autodestruction, des violences et des absurdités d’autocolonisation. Il s’agissait de valoriser le capital humain africain, souvent en désespoir, et de le former afin de faire face à cette situation de crise. Face à ce désespoir, j’ai réagi en proposant la création à Pérouse, en Italie, d’une structure d’accueil et de formation pour les milliers d’Africains en quête d’un avenir meilleur.
C’est cette solution, née du Projet Panafricain I.P.A.P. il y a 50 ans, qui reste à ce jour la seule solution viable pour accompagner les migrations africaines en Europe. Le Projet Panafricain I.P.A.P. s’inscrit également dans le cadre de la renaissance du panafricanisme, initiée par le Président Kwame Nkrumah, et comme arme de lutte contre le colonialisme européen. Le panafricanisme est né à la fin du 19e siècle dans les Caraïbes, utilisé par les jeunes Afro-Caribéens contre le racisme et repris au début du 20e siècle par les intellectuels afro-américains pour lutter contre la colonisation de l’Afrique, proclamée lors de la Conférence de Berlin en 1885.
Les anticolonialistes ont organisé plusieurs Congrès panafricains entre 1900 et 1950. C’est à cette époque que le Ghanaien Kwame Nkrumah, premier panafricaniste africain, a saisi cette idéologie pour la mettre au service de la lutte contre le colonialisme en Afrique. Il a organisé le 6e et le 7e Congrès du Panafricanisme, respectivement en 1956 et 1958 à Kumasi et à Accra. L’objectif de ces congrès était d’accélérer l’indépendance des pays africains, ce qui s’est concrétisé au Ghana et en Tunisie dès 1956 et s’est étendu à l’ensemble des pays africains après 1960.
Ainsi, le panafricanisme a été un moteur essentiel dans la lutte contre le colonialisme européen, marquant l’histoire de l’Afrique sur près de 75 ans (1885-1960). Aujourd’hui, l’indépendance de l’Afrique et la construction de ses infrastructures doivent être réalisées par les Africains et pour les Africains, dans le but d’atteindre l’émancipation et l’épanouissement collectif des peuples africains, au cours des siècles à venir. Le Projet de création d’Établissements de Formation Professionnelle Panafricains I.P.A.P., Fondation Patriarche Banzirabose Jean Baptiste, s’inscrit dans cette vision. Ces infrastructures doivent être développées dans tous les pays africains dans les prochaines décennies, afin de faire des jeunes Africains des acteurs du développement et de l’émancipation de leur continent.
AMBASSADEUR RUKIRA ISIDORE JEAN BAPTISTE
PPPP-EDITORIALISTE AFRIQUE
Le 09.02.2025