Les aspirations de l’Afrique et des Africains à l’unité africaine, à la paix, au développement et à la Renaissance de l’Afrique. Je propose la réflexion lors du VIIIème congrès du panafricanisme en 2018.

Thème : aperçu historique des congrès panafricains et défaillance de l’Afrique.

Le troisième volet des aspirations du continent et des peuples africains porte sur l’unité africaine, sur la paix en Afrique, sur le développement du continent et sur la Renaissance africaine. Ce sont les quatre piliers fondamentaux de l’avenir du continent africain et des populations de l’Afrique du futur.

Le projet de l’unité africaine a été lancé en 1958 par le VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, sous les auspices du leader panafricaniste Kwame Nkrumah, alors président du Ghana indépendant.

En 1963, l’empereur Haïlé Sélassié Ier d’Éthiopie a repris le flambeau : il a organisé la tenue de l’assemblée des pays africains indépendants pour la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), née à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 25 mai 1963. L’O.U.A. avait la mission d’œuvrer à la création de l’unité africaine conçue à Accra, au Ghana, cinq ans auparavant, à savoir à l’issue du VIIème congrès du panafricanisme qui s’est conclu par la résolution suivante, « l’Afrique doit s’unir ». L’O.U.A. a été l’outil créé à cet effet.

Sur initiative du leader libyen, panarabiste et panafricaniste Mouammar Kadhafi, le sommet extraordinaire de l’O.U.A., tenu à Syrte en Libye, du 18 au 19 septembre 1999, a décidé de procéder au remplacement de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) par l’actuelle Union africaine (U.A.). La création de l’Union africaine, en guise de remplacement à l’Organisation de l’unité africaine, a été adoptée par le sommet ordinaire de l’Organisation de l’unité africaine (qui fut le dernier sommet de l’existence de l’O.U.A.) à Lusaka, en Zambie, du 09 au 10 juillet 2001. Ce fut la fin de l’O.U.A., au terme de trente-huit années de service (1963-2001), et le début des actions de l’Union africaine qui, aujourd’hui, arrive à ses quinze ans d’existence au service de l’aspiration du continent et des peuples africains et à l’avenir de l’unité africaine.

Cette perspective d’unité africaine avait déjà été perçue cinquante-huit ans auparavant, c’est-à-dire depuis l’année de sa mise en marche par le VIIème congrès du panafricanisme (1958-2016). L’année 2018 marquera les soixante ans depuis l’avènement de cette conception, en 1958. Cette année marquera le soixantième anniversaire de la résolution selon laquelle « l’Afrique doit s’unir », résolution lancée à Accra, au Ghana, sous le leadership de Kwame Nkrumah, en 1958, confirmée à Addis-Abeba, en Éthiopie, sous le leadership de Haïlé Sélassié Ier, en 1963, et réaffirmée à Syrte, en Libye, sous le leadership de Mouammar Kadhafi, en 1999. Il est souhaitable que cette année 2018, à l’occasion de ce soixantième anniversaire de la résolution d’unité africaine, soit le moment à saisir pour organiser le VIIIème congrès du panafricanisme international sous le leadership de la présidence de l’Union africaine, qui se charge de gérer et de finaliser ce projet. Cette proposition d’organiser le VIIIème congrès mondial du panafricanisme a déjà été communiquée à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Il lui est suggéré d’envisager l’inscription de cette proposition parmi les points à mettre à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion au sommet des chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine qui se tiendra en juin ou en juillet 2016, ou bien à l’ordre du jour de celle de début 2017, soit à la fin janvier 2017.

Les aspirations de l’Afrique et des peuples africains à la paix et à la stabilité ont-elles une chance de s’accomplir ? En effet, le continent africain est vulnérable et en danger, à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur. À l’intérieur, le continent africain est sous la pression des conflits armés, de l’autodestruction absurde, de l’auto-colonisation affligeante et de l’auto-déshumanisation aberrante. Cette absurdité a été aggravée à la suite de la chute du mur de Berlin qui a déchainé tant les conflits que les guerres dont l’Afrique s’est démontrée être incapable d’éviter. Le cas est pris entre les mains et sous les soins de la communauté internationale qui se charge, notamment par l’entremise de l’Organisation des Nations Unies, de résoudre les conflits armés et les guerres dont l’Afrique est le théâtre infernal. À cet enfer de conflits et de guerres internes en Afrique, s’ajoute l’enfer des conflits et guerres apportées de l’extérieur : c’est le cas du djihadisme qui, aujourd’hui, tient sous sa menace plus de la moitié de l’Afrique. Dans sa stratégie de conquête de la planète pour en faire le califat mondial, le djihadisme classe le continent africain parmi ses conquêtes urgentes. Cette vision djihadiste du monde et de l’Afrique est d’actualité. Pour être clair, la paix en Afrique n’est pas possible, et pour longtemps, car le continent africain est pris dans les filets des conflits et des guerres. Cette question devrait être à l’ordre du jour des réflexions qui seront menées lors de la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme.

Le continent et les pays africains aspirent au développement économique. Cependant, l’Afrique peut-elle se développer ? La réponse est non, elle ne le peut pas, car elle ne dispose pas des moyens d’investissements nécessaires. Pour l’ensemble du continent, ces moyens se chiffrent à 4 mille milliards d’euros par an, pendant au moins vingt ans (de 2017 à 2037 ou de 2020 à 2040). Ces 4 mille milliards seraient à investir dans tous les pays africains, rassemblés en unité africaine. Les deux conditions, c’est-à-dire l’unité et l’argent, sont loin d’être acquises en Afrique.

La Renaissance africaine est un des quatre piliers indispensables pour un meilleur avenir du continent africain et de ses populations. Pourtant, elle ne sera pas au rendez-vous et, donc, elle ne sera pas possible si les conditions d’unité et de paix en Afrique ne se réalisent pas. Le continent, les pays et les états africains n’ont pas pu satisfaire les aspirations de leurs populations au cours du demi-siècle d’indépendances africaines (1960-2015). Y a-t-il un avenir, en ce XXIème siècle ?     Cette question cruciale se pose pour le futur à moyen comme à long terme. La réponse pourrait être formulée à l’occasion de la tenue du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial en proposition d’ici deux ans, en 2018.

                                                         

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Les 18-23.04.2016.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *