L’Afrique : événements géo-historiques, géopolitiques et géoéconomiques du passé, de l’actualité et de l’avenir.

L’Afrique sous la domination, la dépendance et l’aliénation depuis et pendant quatorze siècles (VIIème-XXIème siècles) : le continent africain en évolution – de civilisations étrangères en civilisations étrangères africanisées.

Le continent africain est le berceau de l’Humanité. La première femme et le premier homme, qui sont les ancêtres du genre humain, sont apparus en Afrique de l’est, au site d’Abyssinie (en actuelle Éthiopie et Érythrée). Ces ancêtres, le père et la mère de l’Humanité, ont vécu en Afrique. Ils ont engendré les premiers hommes et femmes du genre humain il y a de cela 142 mille ans, au dit site nord-est de l’Afrique. Un grand nombre d’êtres parmi les premiers hommes et premières femmes ont quitté l’Afrique. Ils ont traversé des espaces et des mers pour aller s’établir partout ailleurs, dans d’autres terres d’accueil, sur d’autres continents. Au terme de 130 mille ans, les hommes et femmes partis du lieu d’origine de l’Humanité, le continent africain, avaient fini par coloniser et peupler toute la planète Terre, devenue leur demeure de vie.

            Autant le globe terrestre a été conquis et habité par le genre humain, autant le continent africain a été conquis et habité par les Africains qui, à la fin du XXème siècle, étaient 850 millions (devenus 1,2 milliards en 2018). Ils sont à peu près 1,3 milliards aujourd’hui, en 2019. Les populations africaines seront 2,5 milliards d’hommes et de femmes d’ici les trente-et-une futures années, en 2050. Ils seront 4,3 milliards fin ce siècle, en 2100.

            Le continent africain est un territoire vaste : il s’étend sur une surface de 30,816 millions de km2. La vastitude de la plateforme africaine est égale à plus de trois fois celles des États-Unis d’Amérique, de la Chine et de l’Europe. En d’autres termes, le territoire du continent africain est égal aux territoires des États-Unis d’Amérique, de la Chine, de l’Europe et du Moyen-Orient réunis. Sur la vastitude de l’Afrique, vivaient les populations africaines de 1,2 milliards de personnes début 2018 – en cours de s’approcher des 1,3 milliards d’Africains à mesure que nous approchons de la fin de l’année 2019.

            Le continent africain a été réinventé et réorganisé en plus d’une demi-centaine de pays par la Conférence Diplomatique Européenne sur l’Afrique en 1885. Cette réorganisation s’est effectuée à l’image des pays européens, eux-mêmes réinventés et organisés par le Congrès de Vienne septante ans auparavant, soit en 1815. Ces pays africains créés par la Conférence Diplomatique Européenne de Berlin en 1885 ont accédé aux indépendances africaines en 1960. En même temps, ils ont été élevés au rang d’États souverains et de Nations africaines, membres de la Communauté Internationale au sein de l’Organisation des Nations unies (l’O.N.U.), ainsi que de la Communauté et Famille Africaines que fut l’organisation de l’unité africaine (l’O.U.A., devenue l’actuelle Union africaine, homonyme de l’Union européenne et à son image). Sur proposition du roi des rois d’Afrique, Mouammar Kadhafi, L’Afrique s’est alignée sur le modèle de l’Europe.

            L’évolution du continent africain s’est arrêtée à l’époque de l’âge de fer : elle est figée depuis 3 mille ans. Dès le VIIème siècle de notre ère, l’Afrique a été conquise par la puissance arabo-musulmane du Moyen-Orient qui en a fait son terrain d’extension de l’Islam et son terrain de chasse esclavagiste. Le continent africain est ainsi sous la plaque de la civilisation arabo-musulmane depuis 1400 ans.

            Face à la menace de voir le Moyen-Orient conquérir et se rendre maître de l’Afrique, l’Europe a réagi par la voie de la Conférence Diplomatique Européenne de Berlin. Celle-ci a décidé que l’Europe prenne d’assaut le continent africain et le colonise pour créer entre les deux continents le lien de communauté de destin ; communauté qui s’incarne par la relation entre l’Union européenne et l’Union africaine. La relation euro-africaine en cours depuis 1885 s’est renforcée d’années en années, de décennies en décennies, depuis 134 ans (1885-2019). L’Afrique est sous la deuxième plaque : celle des cultures et des civilisations européennes. L’Afrique européenne est anglophone, francophone, lusophone et hispanophone. L’Afrique n’a pas de culture africaine : elle a 3000 cultures africaines qui correspondent à 3000 langues africaines, expressions et cultures venant d’autant d’ethnies qu’étaient les états premiers rassemblés en une demi-centaine de pays colonisés par l’Europe.

            L’Europe qui a réinventé, réorganisé, colonisé et dominé l’Afrique depuis bientôt 1,5 siècle (1885-2019) ne peut pas l’abandonner. Le président Houphouet Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire, a prédit que : « Qui aura l’Afrique dominera le Monde. » La raison pour laquelle l’Europe a conquis et domine l’Afrique se trouve en la nécessité d’assurer la sécurité européenne à sa frontière, au sud de la mer Méditerranée. L’Europe veille à ce qu’il n’y ait pas une puissance occupant le continent africain et menaçant l’Europe à cette frontière.  Une force en Afrique hostile à l’Europe amènerait cette dernière à déclencher une guerre d’autodéfense et dévastatrice pour les continents européen et africain. Pourquoi l’Europe exerce-t-elle une pression de domination sur l’Afrique ? C’est, entre autres, pour garantir de bonnes relations de voisinage entre les trois continents du pourtour de la mer Méditerranée : l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient (territoire d’Asie). Cette force n’est autre que le bras armé du Moyen-Orient et du monde arabo-musulman en état de revanche pour les nombreux « casus belli » constituant autant de défis qui se sont cumulés ; autant de défis à relever par le dit bras armé prêt à combattre et à conquérir l’Europe via l’Afrique. Les « casus belli » qui appellent le Moyen-Orient et le monde arabo-musulman à se venger de l’Europe s’étendent sur plus de deux millénaires :

  1. L’invasion de l’armée gréco-macédonienne d’Alexandre le Grand au Moyen-Orient en 2.300 avant Jésus Christ : casus belli ;
  2. La conquête et la colonisation romaines du Moyen-Orient dont la crucifixion de Jésus Christ sous le règne de Ponce Pilate en est le témoignage ;
  3. Les invasions européennes au nom des croisades pour combattre la naissance et l’extension de l’Islam en Terre Sainte : casus belli ;
  4. L’expulsion au XIVème siècle du Portugal et de l’Espagne des forces et des citoyens arabo-musulmans qui avaient conquis l’Europe pour l’Islam ;
  5. L’expulsion des forces arabo-musulmanes de commerce d’esclaves africains et la colonisation européenne de l’Afrique depuis 1885 : casus belli ;
  6. L’installation en Palestine des juifs chassés d’Europe pour créer Israël en 1948 et la conséquente expulsion des Palestiniens de leur pays : défi ;
  7. Les récentes guerres du Golfe menées par l’Occident qui est l’Europe en extension, l’assassinat de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi : défis ;
  8. La destruction d’Al-Qaïda, l’assassinat de son créateur Oussama Ben Laden et la destruction de l’État Islamique (DAESH) en 2018 : casus belli.

            La force armée ou bras armé du Moyen-Orient et du monde arabo-musulman qu’est aujourd’hui la force du djihadisme islamiste n’oublie rien ni de ce que fut le passé, ni des défis à relever, ni des casus belli entre le Moyen-Orient et l’Europe, quelles que soient les années. Le Moyen-Orient et l’Europe sont en guerres millénaires qui se poursuivent par la voie de celui qui domine et contrôle l’Afrique parmi eux. Pour relever ces défis et mener les « guerres saintes » que le djihadisme se croit en devoir de faire au nom d’Allah, le bras de vengeance est éclairé par la loi antique du talion. Pour ce bras du djihadisme, l’Europe doit être combattue, conquise, islamisée et faire partie de l’empire du Khalifa islamique mondial, dont les trois composantes fondamentales de base seraient le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe.  Pour la conquête de l’Europe par le djihadisme islamiste, les géostratèges du djihadisme conquérant estiment que l’Afrique est la plateforme indispensable. Selon eux, elle doit être conquise et islamisée, car elle a pour vocation d’être la terre de l’Islam et du Khalifa islamique. Les géostratèges européens sont bien au courant de cette vision de leurs collègues du Moyen-Orient. Ils sont vigilants sur le cas de l’Afrique. Par conséquent, le continent africain entre les mains de l’Europe reste et restera sous la domination européenne pendant longtemps. En effet, sa faiblesse, qui risquerait de le projeter dans les bras du djihadisme islamiste combattant et conquérant, ne rassure pas la sécurité de l’Europe.

            Le Moyen-Orient et l’Europe ont été coresponsables du crime contre l’humanité et contre l’Afrique. Par exemple, le crime d’esclavagisme arabo-musulman commis par le Moyen-Orient pendant 1200 ans (VIIème-XIXème siècle). Le même crime a été commis par l’Europe pendant 400 ans : c’est le crime de la traite esclavagiste transatlantique triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. L’Afrique a été/est victime de ses deux voisins malveillants.

            La question de fond est : « À qui, entre le Moyen-Orient et l’Europe, appartient le continent africain ? » Du VIIème au XIXème siècle (pendant 1200 ans), l’Afrique a appartenu au Moyen-Orient qui en a fait son terrain de chasse d’esclaves noirs, réduits en marchandise des commerçants arabo-musulmans qui les vendaient partout dans le monde, au Moyen-Orient, en Asie et ailleurs au cours du 1,2 millénaire d’appartenance. Depuis la fin XIXème siècle, à l’issue de la Conférence Européenne de Berlin sur l’Afrique en 1885, l’Europe s’est emparée du continent africain. Elle a aboli le commerce d’esclaves africains, a chassé les commerçants moyen-orientaux esclavagistes arabo-musulmans hors du continent, a tenu l’Afrique dans les tenailles sous sa colonisation dure (« hard colonization ») pendant septante-cinq ans (1885-1960), et, sous son accompagnement en douceur (« soft colonization »), pendant bientôt 60 ans (1960-2020). Le Moyen-Orient, par son bras armé et déterminé, le djihadisme islamiste combattant et conquérant, espère reconquérir l’Afrique à son service et pour le projet millénaire arabo-musulman du Khalifa islamique mondial, dont les trois grands piliers géographiques seraient, d’après les géostratèges islamistes : le Moyen-Orient, le continent africain et le continent européen.

            Le continent africain, à la suite du vent violent déchaîné par la chute du mur de Berlin en novembre 1989, s’est livré au suicide : il s’est plongé dans des conflits armés d’absurde autodestruction, d’autocolonisation et d’autodéshumanisation qui ont culminé dans le triste IIIème génocide du XXème siècle : le génocide au Rwanda en 1994. Constatant cette Afrique tombée en catastrophe, le célèbre journaliste new-yorkais William Pfaff a observé que le continent africain est en naufrage. Dans son article publié dans l’hebdomadaire Jeune Afrique (édition du 05 octobre 1994), il a affirmé haut et fort que : « Seule l’Europe peut sauver l’Afrique du naufrage. » Il a conseillé l’Union européenne d’envisager de sauver l’Afrique du naufrage et de la remorquer pendant une nouvelle colonisation de cinquante ans, voire de tout un siècle. Cependant, c’est à la Chine qu’est revenue cette intuition. L’Empire du milieu, qui depuis longtemps fascine les dirigeants africains et hypnotise toute l’Afrique, a saisi cette fascination et hypnotisation comme une opportunité pour enrichir davantage ses rapports de partenariat « gagnant-gagnant » avec le continent africain. Elle a initié, sur inspiration de la relation France-Afrique, l’exercice de la Chine-Afrique consistant en l’organisation des sommets Chine-Afrique tous les trois ans, tenus en alternance en Chine, à Pékin et en Afrique.

            Le Vème forum Chine-Afrique s’est tenu à Pékin en 2012. Il a révélé que le chiffre d’affaires enregistré par la relation de coopération « gagnant-gagnant » Chine-Afrique l’année précédente avait été très fructueux : 200 milliards de dollars américains.

            Le VIème forum Chine-Afrique s’est tenu en Afrique, à Johannesburg (Afrique du Sud), en 2015. À cette occasion, la Chine a révélé aux participants africains que le gouvernement chinois a décidé de prendre en charge l’industrialisation de l’Afrique. Dans cette perspective, la Chine a décidé d’entreprendre la formation de 250 mille jeunes Africains destinés à être des industriels africains. Deux-cent mille de ces jeunes provenant de tous les pays africains seront formés au cours des années prochaines en Chine, et cinquante mille en Afrique, dans leur pays respectif. La Chine créera des établissements chinois Confessius dans différents pays africains pour l’apprentissage populaire de la langue et de la culture chinoises.

            Le VIIème forum Chine-Afrique s’est tenu à Pékin les 03-04 septembre 2018. Lors de cette rencontre des deux partenaires, la Chine a mis sur la table une juteuse enveloppe de 60 milliards des dollars américains pour l’industrialisation de l’Afrique par la Chine au cours des prochaines années. La Chine s’est engagée à créer des infrastructures de soutien de l’industrialisation et de la commercialisation en Afrique et hors d’Afrique des biens « made in Africa. » Le discours de clôture de ce sommet historique Chine-Afrique prononcé par le président chinois a été diffusé sur les télévisions de la planète. Le président a fini le sommet le 04 septembre 2018 en soulignant que les dirigeants africains ont accepté d’être accompagnés par la Chine de leur plein gré, en toute souveraineté qui est celle de chaque État africain partenaire de Chine.

Cette déclaration solennelle du tout puissant chef d’État de l’Empire du milieu est la signature de la Chine. Les applaudissements nourris des chefs d’État africains et de leurs nombreuses délégations équivalent à autant de signatures africaines, des signatures de toute l’Afrique.

            Le Monde a reproché à la Conférence de Berlin sur l’Afrique en 1885 de n’avoir impliqué aucun Africain dans sa prise de décision de coloniser et « civiliser » l’Afrique. La Chine a tenu à reprendre le flambeau afin d’accompagner, d’« infrastructurer » et d’ « industrialiser » l’Afrique avec son accord.

            L’Afrique traditionnelle est là, immuable, comme l’Afrique arabo-musulmane et l’Afrique européenne. L’Afrique chinoise est en marche. Elle sera bientôt rejointe par l’Afrique indienne et asiatique, tel que le révèle l’économiste et observateur français, Jean-Joseph Boillot, dans la publication de l’article intitulé L’Afrique aura son modèle en 2030 sur le réseau social Youtube. Boillot est convaincu que le modèle des B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est faux et en fin de vie. Il pense que le modèle des B.R.I.C.S. sera remplacé prochainement par le modèle émergeant et plus efficace, celui du « chinindiafrique. » Il s’agit de la coalition des continents du tiers-monde en économie de croissance à deux chiffres ou proche de 2 chiffres : la Chine, l’Inde et l’Afrique. Ainsi, le continent africain, traditionnellement sous fascination et hypnotisation de la Chine et de l’Asie, sera l’Afrique chinoise et asiatique.

            Outre ces Afriques qui semblent réelles ou, du moins, plus ou moins réelles, il existe des Afriques imaginaires ou utopiques. Il en va du cas de l’Afrique visée par le bras armé des combattants djihadistes de l’intérieur et de l’extérieur du continent africain, lesquels sont animés par la foi que l’Afrique doit être la terre de l’Islam. D’après ces conquérants « fous de Dieu », l’Afrique doit être ramenée au bercail par la force des armes. Aucune armée africaine ou coalition d’armées africaines ne peut résister à l’assaut de 2000, voire seulement de 1000 djihadistes déterminés à conquérir l’un ou l’autre pays africain ou plusieurs de ces pays. C’est le cas d’actualité qui a amené l’O.N.U. à organiser la Conférence Internationale à Nairobi (au Kenya) ; conférence à l’issue de laquelle le secrétaire général de l’O.N.U. a tiré la sonnette d’alarme quant au risque d’une prochaine chute des pays de l’Afrique de l’ouest sous la conquête des combattants djihadistes. La Conférence s’est tenue en urgence le 10 juillet 2019. Les géostratèges et philosophes du djihadisme ne cachent pas à qui veut bien entendre que, tôt ou tard, toute l’Afrique sera conquise pour l’Islam.

            L’autre Afrique de rêves innocents et utopistes vient d’être mise en lumière, respectivement le 21 mars 2018 à Kigali (au Rwanda) et à Niamey (au Niger) par les chefs d’État africains. Il s’agit de l’Afrique de la Z.L.E.C.A.F. (Zone de Libre Échange Africaine ou Marché Commun Africain). L’Afrique se reflète dans le miroir de l’Europe. Elle l’est depuis qu’elle a réussi à établir que l’Union africaine équivaut à l’Union européenne. Les présidents-rois d’Afrique ont décrété que, en 2022, la Z.L.E.C.A.F. fonctionnera, entre pays africains, en échanges des biens « made in Africa » à la hauteur de 60%, au même titre que l’Europe qui réalise ses échanges intra-européens à 68% au terme non pas de trois ans (2020-2022), comme s’imaginent les Dirigeants Africains animés par l’afro-optimisme surréaliste, mais de soixante-deux ans d’efforts (1957-2019).

            Les informations surréalistes et afro-optimistes sur les réseaux sociaux (notamment sur Youtube) et autres fusent et étonnent tout le monde :

  1. L’Afrique veut devenir le plus grand marché du Monde ;
  2. L’intégrale Afrique de presse du 30 mars 2018 : l’Union africaine lance une zone de libre-échange ;
  3. Le sommet extraordinaire de Niamey pour lancer la Z.L.E.C. (Zone de Libre-échange continentale) ;
  4. L’Union africaine lance la plus grande zone de libre-échange ;
  5. L’entrée en vigueur de la Z.L.E.C. : un tournant historique ;
  6. La Zone de libre-échange continentale : projet phare de l’Union africaine ;
  7. La Z.L.E.C. : une chance pour l’Afrique ? ;
  8. L’Union africaine lance la plus grande zone continentale de libre-échange ;
  9. L’Africa News : la zone de libre-échange continentale ;
  10. L’historique est fait : l’Afrique lance officiellement la zone de libre-échange ;
  11. Talk Africa : la zone de libre-échange continentale africaine ;
  12. Le face à face : la zone de libre-échange constitue-t-elle une opportunité pour l’Afrique ?

            Le projet Z.L.E.C. est l’invention des dirigeants africains qui pensent que, pour sortir du naufrage du sous-développement, la solution serait que toute l’Afrique soit transformée en marché des échanges de commerce et en marché de consommation des biens et produits « made in Africa. » Ce marché d’échanges commerciaux « made in Africa » vient d’être lancé officiellement le 07 juillet 2019. C’est une nouvelle d’été. Le marché de consommateurs africains du « made in Africa » serait constitué par le 1,2 milliards d’Africains, à savoir toutes les populations africaines. Ce qui étonne est que les populations africaines confrontées quotidiennement à la lutte de survie dans la misère, la pauvreté, le désœuvrement, le chômage collectif, le dénuement, la faim et le désespoir qui les poussent à fuir l’Afrique ; ces populations n’ont aucun pouvoir d’achat qui leur permettra de faire partie de ce marché de consommateurs des biens et produits « made in Africa. » Par ailleurs, l’échange de biens et produits consommables par les populations de tout le continent africain, et ce dans un cours délai (2020-2022), suppose que l’Afrique est couverte d’infrastructure de transports interafricains routiers, ferroviaires et fluviaux. Or, on laisse entendre que ce problème est quasi résolu, puisque les biens et produits à échanger entre les multiples pays africains pourront être transportés par voies aériennes, en attendant la construction des infrastructures routières et ferroviaires par la Chine qui s’est engagée à la faire à l’issue du sommet Chine Afrique des 03-04 septembre 2018. À cet effet d’infracturisation et d’industrialisation africaines, la Chine a mis sur table 60 milliards de dollars américains. Cela signifie que les produits et biens « made in Africa » à transporter par avions coûteront énormément cher aux consommateurs africains sans ressources. Pour que les consommateurs africains soient à la hauteur de satisfaire les ambitions du projet Z.L.E.C. des dirigeants africains, il faudrait que chaque Africain puisse disposer d’une capacité de pouvoir d’achat de l’ordre de 4.000 dollars américains par an, soit l’équivalent de 334 dollars américains par mois. Les dirigeants africains proposent à leurs peuples de trouver le salut en constituant le plus grand marché de consommation au monde et, grâce à cela, de retrouver la voie du bonheur. En clair, la Z.L.E.C. des dirigeants africains est un clin d’œil au capitalisme, à l’Europe, à l’Occident et à la mondialisation. C’est un projet qui enflamme la toile des communicants en cet été pour le bonheur des réseaux sociaux.

            La seule issue de ce projet Z.L.E.CC, qui part perdant et perdu, semble une solution appelant l’Europe au secours. Il s’agit d’une solution intitulée : « La zone de libre-échange africain vers un méga-accord commercial avec l’Europe. » Elle a été formulée par Stefen le Fhou, dirigeant de la société Jokko, intervenant dans le débat, et elle a été publiée par le journal Commo d’Africa : agro-agri-Afrique de l’Ouest, édition du 17 juillet 2019.

            La Z.L.E.C.A.F. (Zone de Libre Échange Continentale Africaine) arrimée sur le projet de méga-accord commercial à négocier entre l’Union africaine et l’Union européenne serait la clé de transformation du continent africain en atelier de l’Europe, à l’exemple de ce qui a fait la fortune de la Chine comme atelier du monde pendant plus de trois décennies (1978-2014). La Chine comme atelier du monde a accumulé des richesses qu’elle a bien gérées et qui lui ont permis de s’élever au rang de deuxième puissance économique en décembre 2014. Depuis cinq ans (2014-2019), la Chine se maintient à ce second rang de puissance économique mondiale conquis grâce à l’unité et la ténacité de l’État chinois enrichi par le monde.

            L’Afrique comme atelier de l’Europe jouirait également d’être celui de la Chine qui, après avoir mis sur table 60 milliards de dollars américains pour la création d’infrastructures et pour l’industrialisation de l’Afrique, a démontré qu’elle peut aider l’Afrique à accumuler des richesses en la connectant à ses réseaux mondiaux de commerce. L’exemple de cette approche chinoise en faveur de l’industrialisation et de l’enrichissement de l’Afrique par arrimage à ses réseaux commerciaux est la montée en puissance de l’Éthiopie. Celle-ci est en cours d’être industrialisée par la Chine, qui vend les produits industriels « made in Ethiopia » par elle, via le canal des réseaux du Moyen-Orient et de l’Europe.

            L’Afrique est face au choix de bénéficier de l’accumulation des richesses par la voie de l’Europe et de la Chine, à la condition qu’elle soit capable de participer au processus de la production industrielle en étant l’atelier de l’Europe par la Z.L.E.C. et par le méga-accord commercial.

C’est de cette accumulation des richesses dont l’Afrique a besoin pour pouvoir devenir ce qu’elle rêve d’être à l’avenir dans le monde des rapports de force constitué de trois composantes en perpétuelle compétition entre puissances d’Occident et d’Orient. L’Afrique qui rêve d’occuper le poste qui lui revient dans cette compétition de titans doit d’abord sortir de l’échec de son émancipation au cours des soixante ans d’indépendances ratées (1960-2020). Elle doit ensuite faire sortir les populations africaines de la misère, de la pauvreté et du sous-développement. Cette double démarche pourrait lui réussir grâce à des investissements à faire via les richesses à accumuler en tant qu’atelier de l’Europe et de la Chine.

            La remontée de la Chine en quatre décennies (1978-2019) de pays sous-développés au statut de puissance économique de premier ordre est-elle possible pour l’Afrique ? La Chine est un peuple, un pays, un État, une nation, une culture cinq fois millénaire. L’Afrique, quant à elle, est un vieux continent dont l’évolution s’est arrêtée à l’époque de l’âge de fer, il y a de cela trois mille ans. Elle a subi la domination du Moyen-Orient et le fléau de l’esclavagisme pendant mille deux-cent ans (du VIIème au XIXème siècle). Elle a également subi le même sort infligé par l’Europe pendant quatre siècles (XVème-XIème siècles). Elle a été reprise en mains par la Conférence Européenne de Berlin en 1885 qui l’a réinventée et réorganisée en cinquante-cinq pays à civiliser par l’Europe. La colonisation de l’Afrique par l’Europe a duré septante-cinq ans (1885-1960). Colonisation au terme de laquelle ces pays, crées par ladite Conférence à l’image des pays européens, eux-mêmes créés par le Congrès Européen de Vienne, ont acquis leurs indépendances en 1960 qui les ont fait accéder au statut d’États et de nations membres de l’O.N.U.  (Organisation des Nations unies). De ce fait, l’Afrique est un continent nouveau, fragile et fragilisable. L’Europe craint que l’Afrique tombe sous la reconquête du Moyen-Orient, ce qui serait une menace pour sa sécurité. Elle maintient sa domination sur le continent africain pour éviter qu’il devienne une rampe de lancement des attaques du bras armé, combattant et conquérant du Moyen-Orient contre l’Europe.

            La Chine, devenue puissance mondiale, s’est engagée à industrialiser l’Afrique en vue de constituer ensemble et à terme la « Communauté de Destin Commun Chinoise et Africaine. » En attendant cet avenir fusionnel de la Chine-Afrique, l’Afrique sera englobée dans la « chinindiafrique. »

            La question posée reste sans réponse ; elle est suspendue dans le doute. L’Afrique peut-elle se sauver ? Doit-elle attendre d’être sauvée par l’Occident ou l’Orient ? L’Afrique peut-elle et/ou pourra-t-elle se développer ou devra-t-elle être développée par l’Europe et la Chine ? Qu’est-ce qu’est l’Afrique d’hier, d’aujourd’hui et de demain ? L’Afrique est traditionnelle, arabo-musulmane, européenne (c’est-à-dire anglaise, française, portugaise, espagnole), chinoise, indienne et asiatique. L’Afrique est une œuvre multiculturelle et un riche tableau de multi-couleurs. L’Afrique est aujourd’hui une œuvre d’art politique et culturelle européenne. L’Afrique sera dans son futur un œuvre d’art industrielle chinoise.

RUKIRA ISIDORE Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 31-07-2019

Osons briser le tabou : de l’africanité et de l’européanité de l’Afrique.

Thème: métissage européen de l’Afrique : passé, présent et avenir. 

 L’Afrique est un continent semi-africain et semi-européen. L’Afrique antique, multimillénaire, est morte à Berlin, lors de la conférence de 1885 qui a mis fin à l’agonie du vieux continent africain et qui a créé les conditions pour la naissance de la nouvelle Afrique, celle d’aujourd’hui, âgée de cent trente et un ans (1885-2016). La conférence européenne de Berlin a été fécondatrice pour le nouveau continent africain, issu des entrailles de la colonisation européenne, grâce à l’accession des pays africains aux indépendances en 1960, au terme de septante-cinq ans de gestation par la colonisation. Cette réalité historique a fait de l’Afrique un continent aux langues, aux cultures et aux couleurs de l’Europe. L’Afrique, engendrée au terme de septante-cinq ans de colonisation européenne, est multiculturelle et européenne. Créés par la conférence européenne, les cinquante-quatre pays africains sont marqués par l’ADN de l’Europe, leur « tonton créateur » tout comme leur « marraine protectrice ».  Tel est le double rôle que l’Europe assure envers l’Afrique depuis 1885.

Ce double rôle de l’Europe au bénéfice de l’Afrique est inscrit dans l’agenda européen établi par la conférence de Berlin en 1885. Cet agenda, qui se poursuivra à l’avenir, s’articule autour de trois chapitres en train de se réaliser depuis cent trente et un ans. Actuellement en cours, ces trois volets de l’Europe pour l’Afrique méritent d’être rappelés à ceux qui les  oublient :

1.      Le volet de la libération de l’Afrique de l’esclavagisme qui a ravagé le continent africain pendant des siècles et sous trois formes :

a.       L’esclavagisme africain traditionnel depuis des millénaires ;

b.      L’esclavagisme arabo-musulman depuis le VIIème siècle, pendant treize siècles ; 

c.       L’esclavagisme euro-américain du XVème au XIXème siècle, pendant quatre siècles.

L’Europe colonisatrice a éradiqué ce triple esclavagisme que l’Afrique subissait depuis longtemps. Dans la vie, comme dans la nature, tout a un prix. En ce qui concerne la libération de l’Afrique du fléau de l’esclavagisme, la colonisation européenne a été une épreuve et un prix inévitables pour libérer l’Afrique. Bien sûr, à ce sujet, tout le monde s’indigne et l’Europe a honte d’elle-même. Pourtant, sans ce prix, l’Afrique ne serait pas un continent indépendant. Il n’y avait aucune autre voie pour sortir le continent de cette grave tragédie. Le prix de la colonisation s’est imposé comme une épreuve pour le salut de l’Afrique. L’accession aux indépendances a été le fruit de l’épreuve de  colonisation.

2.      Le volet de la civilisation de l’Afrique. La conférence européenne de Berlin sur l’Afrique en 1885 a créé, en rassemblant des mille milliers d’ethnies africaines en une demi-centaine de communautés, une cinquantaine de pays modernisables, à l’image  des pays européens recréés septante ans auparavant par le Congrès européen de Vienne en 1815. Ainsi, l’Europe, en 1885, a mis fin à la vieille Afrique dont le progrès et le mode de vie s’étaient arrêtés trois mille ans avant, à l’âge de fer, voire à l’âge de la pierre, pour certaines populations africaines. Par décision politique, les leçons du passé ont été tirées pour réinventer et projeter l’Afrique dans la contemporanéité et vers l’avenir. Issue de la colonisation européenne, l’Afrique nouvelle renaît par l’accession aux indépendances, au statut d’états souverains, à la qualité de nations multiculturelles et par l’adhésion à l’Organisation des Nations Unies, devenant ainsi membres de la communauté internationale. Ainsi, l’Afrique morte à Berlin en 1885 ressuscite en 1960.

En cours depuis cinquante-six ans (1960-2016), la Renaissance africaine suit les codes et les couleurs de la Renaissance européenne du XVème siècle dont l’Afrique est l’héritière. Par conséquent, le continent africain, indépendant depuis bientôt six décennies (1960-2020), jouit de la multiculturalité européenne sous l’articulation de la francophonie, l’anglophonie, la lusophonie, etc.

À cause de la colonisation et de la civilisation européennes, les pays africains sont francophones, anglophones, lusophones et hispanophones. Ils sont classifiables en sept catégories de semi-africanité et semi-européanité :

a.       Les pays, états et nations africains arabo-méditerranéens anglophones ;

b.      Les pays, états et nations africains arabo-méditerranéens francophones ;

c.       Les pays, états et nations africains, subsahariens anglophones ;

d.      Les pays, états et nations africains subsahariens francophones ;

e.       Les pays, états et nations africains subsahariens lusophones ;

f.       Les pays, états et nations africains hispanophones ;

g.      Les pays, états et nations africains subsahariens anglophones swahiliphones.

Tous ces cinquante-quatre pays, états et nations d’Afrique viennent d’une multiculturalité fécondée par la colonisation et la civilisation de l’Europe. Ainsi, l’Afrique, inventée et réinventée par l’Europe, est le continent le plus mondialisé, sous le couvert de fille adoptive de l’Europe, voisine et coloniale. Tout le monde s’en indigne et l’Europe en a honte. Cependant, telle est la réalité historique : l’Afrique nouvelle est la fille de l’Europe.

3.      Le volet de la transformation de l’Afrique en marché de consommation. Ce volet constitue le troisième chapitre de l’agenda européen de la conférence de Berlin de 1885 pour l’avenir de l’Afrique. Dans son ouvrage publié en octobre 2003, l’auteur de la question « Pourquoi l’Afrique meurt ? », monsieur Stephen Smith, en vient à observer que « l’Afrique est un continent au présent sans avenir ». Cette observation fait partie du mur de l’afro-pessimisme dans lequel le continent africain est coincé depuis l’avènement de la chute du mur de Berlin, en 1989 ; chute dont le vent ravageur a poussé le continent africain dans la tragédie des absurdes autodestruction, auto-déshumanisation, auto-colonisation, guerres, conflits et violences, tous des malheurs déchaînés en Afrique et dont les Africains ont été victimes tout au long des années 1990 à 2016.  

Ainsi, au cours du dernier quart de siècle (1990-2016), dans le mur des convulsions d’autodestruction et d’auto-déshumanisation, dans le mur des guerres et massacres des populations africaines, dans le mur des conflits armés et des génocides, et de bien d’autres drames, le continent africain est en train de sombrer. Cela a amené l’observateur américain William Pfaff à affirmer, dans son article publié par l’hebdomadaire franco-africain « Jeune Afrique » du 5 octobre 1994, que « seule l’Europe peut sauver l’Afrique ». Ce sauvetage avait été prévu par la conférence européenne de Berlin de 1885, au titre de l’agenda pour l’Afrique en trois volets qui tracent le destin du continent voué à devenir un marché de commerce et de consommation. Le projet de faire de l’Afrique le marché de consommation est en cours de mise en perspective en ce XXIème siècle. Cette perspective est en train de démarrer. En effet, le développement du continent africain s’inscrit dans le devenir d’un marché de consommation par la voie d’importation des produits manufacturés en Occident et en Orient ; produits proposés, voire imposés, à l’Afrique par des techniques de marketing des multinationales occidentales et orientales et leurs filiales africaines.

L’avenir du développement de l’Afrique, fondé sur le commerce et la consommation des produits du capitalisme mondial, est en  démarrage pour ce XXIème siècle et les siècles à venir. Il s’agit là du processus de recolonisation et de mondialisation, mis en œuvre par des multinationales  du capitalisme. Dans cette perspective, s’inscrit la conquête du marché d’Afrique qui revêt l’importance de compter plus de 1,2 milliards de consommateurs potentiels aujourd’hui, qui seront 2 milliards de consommateurs en 2050.

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Osons briser le tabou : et si l’Afrique était la fille adoptive de l’Europe ?

Thème: les liens unissant l’Afrique et l’Europe ; de la création du continent africain jusqu’à nos jours.    

Cette filiation  commence avec le nom que les Grecs de l’Antiquité attribuèrent au continent africain, d’où provenait le vent de fraîcheur estivale propice aux relations humaines d’amour et d’amitié. Ainsi, ils appelèrent ces terres de l’horizon afros oikos. Ces deux mots d’origine grecque se sont contractés pour former le mot « Afrique », qui est de la même origine grecque que beaucoup de mots désignant des réalités d’hier et d’aujourd’hui. Par exemple, les cas de « politique » et d’ « économie » émanent, respectivement, de la contraction des mots grecs polis oikos et oikos nomos. Il en va de même pour « Éthiopie » qui provient de la contraction de ethios  ops ; de « panafricanisme » issu des trois mots panos afros oikos (« toute l’Afrique ») ; de « démocratie », terme né des mots demos kratos, signifiant « gouvernement du peuple » ; de « théocratie » engendré par theos kratos ; ainsi que de beaucoup d’autres expression d’usage universel et actuel.

Depuis des siècles, de l’Antiquité jusqu’à la Renaissance européenne au XVème siècle, le continent africain était désigné par deux noms d’origine grecque (donc européenne). Le nom « Afrique » s’appliquait à la partie nord du continent comprise entre la mer méditerranéenne et le fleuve Niger, tandis que, à la partie subsaharienne   du continent (= subsahara), s’appliquait la désignation « Éthiopie ». L’entreprise des navigateurs portugais pour chercher la voie maritime dans le but de relier l’Europe à l’Asie et afin de remplacer la route de la soie qui, depuis des millénaires, assurait les échanges commerciaux entre l’Orient et l’Europe (notamment entre l’Empire chinois et l’Empire romain) a eu comme effet le contournement du continent et l’extension de l’application du nom « Afrique » à l’ensemble du continent africain.

Ainsi, depuis la Renaissance européenne au XVème siècle, l’unité géographique et identitaire du continent africain résulte de la réinvention de l’Afrique par l’Europe. Vers la fin du XIXème siècle, il en a été de même lorsque l’Europe a dû réinventer l’Afrique par l’entreprise de la conférence européenne de Berlin qui, en 1885, décida de tirer l’Afrique du chaos des mille milliers d’Afriques (des tribus et des ethnies incessamment en guerre de razzias, vouant ainsi le continent à l’esclavagisme).

En 1885, la conférence européenne de Berlin a mis fin à la vieille Afrique, pétrie dans l’immobilisme depuis l’époque de l’âge de fer (depuis 3.000 ans). Elle a projeté le continent dans la modernité à la suite du rassemblement des mille milliers de pays et d’états premiers en une demi-centaine de pays modernisables. En 1885, la conférence de Berlin a créé les pays africains actuels à l’image des pays européens, créés quant à eux par le Congrès de Vienne en 1815, septante ans avant cette conférence.

Créés en 1885 à l’image des pays européens, les pays africains ont été soumis à l’indispensable accompagnement européen pendant septante-cinq ans : la colonisation de l’Afrique par l’Europe, de 1885 à 1960. Durant cette hibernation, l’Afrique nouvelle s’est formée et se compose aujourd’hui des pays africains créés par la conférence de Berlin en 1885. Ces pays ont ressuscité de la colonisation européenne grâce à l’accession aux indépendances en 1960, au statut d’états souverains, à la qualité de nations multiculturelles et à l’adhésion, en la qualité de membres, de la communauté mondiale par l’accession à l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.).

Ces cinquante-quatre pays, états et nations d’Afrique sont les plus jeunes au monde. Ils existent depuis leur création par la conférence de Berlin (il y a de cela cent trente et un ans ; 1885-1960), ainsi que depuis la Renaissance de l’Afrique des entrailles de la colonisation européenne (il y a de cela cinquante-six ans ; 1960-2016). Ces pays se rassemblent en une communauté africaine qui aspire à l’unité africaine depuis maintenant cinquante-trois ans, c’est-à-dire depuis la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963 (l’O.U.A. ; 1963-2016) ; organisation aujourd’hui incarnée par l’Union africaine (U.A.) qui a remplacé l’O.U.A. dès le début du XXIème siècle, depuis juillet 2001.

Rassemblant en son sein la communauté des cinquante-quatre pays, états et nations d’Afrique (le Maroc, qui s’était pourtant retiré de l’O.U.A. en 1984, vient d’entamer, à l’occasion du XXVIIème sommet de l’Union africaine tenu à Kigali, au Rwanda, en juillet 2016, la démarche de sa prochaine adhésion à l’Union africaine, dont il s’apprête à être le leader), l’Union africaine bénéficie de l’accompagnement et de l’assistance de l’Union européenne. Cet accompagnement de l’Europe au bénéfice de l’Afrique est vital : il témoigne des relations privilégiées de filiation entre le « tonton Europe » et sa « fille adoptive Afrique », tout au long des millénaires jusqu’à nos jours.

 

rukira Isidore Jean Baptiste,

Éditorialiste Afrique

La Renaissance africaine d’actualité pluridécennale est la substance de la nouvelle Afrique aux couleurs européennes.

Thème: sommaire des pays de la nouvelle Afrique.

La Renaissance africaine, articulée autour des codes de la Renaissance européenne, codes hérités de l’Europe lors de la naissance des états africains hors des entrailles de la colonisation en 1960, est en voie d’accomplir six décennies (1960-2020). La Renaissance africaine est la source de l’essence dont se nourrit le multiculturalisme européen des pays, des états et des nations africains qui jouissent de l’accès à la souveraineté et aux droits du partage au sein de la communauté des nations dont l’Afrique fait partie.

            Les cinquante-quatre pays, états et nations du continent africain sont membres de la communauté internationale au titre de membres de l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies), de l’O.U.A. (Organisation de l’unité africaine) et de l’Union africaine (U.A.). Dans l’esprit de la Renaissance africaine, les cinquante-quatre pays et états sont des nations africaines multiculturelles aux couleurs européennes.

Ils se répartissent en sept catégories :

1.      Les pays-états-nations africains méditerranéens arabo-musulmans francophones ;

2.      Les pays-états-nations africains méditerranéens arabo-musulmans anglophones ;

3.      Les pays-états-nations africains subsahariens francophones ;

4.      Les pays-états-nations africains subsahariens anglophones ;

5.      Les pays-états-nations africains subsahariens lusophones ;

6.      Les pays-états-nations africains subsahariens hispanophones ;

7.      Les pays-états-nations africains subsahariens anglophones-swahiliphones.

Dans l’ensemble des pays-états-nations de l’Afrique nouvelle, celle de la Renaissance africaine postcoloniale en cours depuis bientôt six décennies (1960-2020), les couleurs européennes marquent le multiculturalisme par la forte dimension des cultures et des langues européennes héritées de la colonisation. Il s’agit majoritairement de cultures et de langues de la francophonie, de l’anglophonie et de la lusophonie. La Renaissance africaine s’inspire de la Renaissance européenne et se décline aux couleurs du multiculturalisme européen. L’Afrique est l’héritière de l’Europe !

                                                            

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 29.07.2016

La Renaissance africaine est consubstantielle aux indépendances africaines acquises en 1960.

Thème: les trois volets de la conférence de Berlin (1885) : accomplissement et futur.

L’Afrique antique et l’Afrique précoloniale étaient composées de milliers d’entités tribales, ethniques, claniques, etc. qui était chacune un royaume petit ou grand. Ces entités étaient autant de mille milliers de pays avec des territoires, des populations et des autorités qui en faisaient des états primaires figés dans le temps, à l’époque de l’âge de fer, voire de l’âge de pierre.

Le continent africain est resté piégé à l’âge de fer, une époque d’environ mille ans avant notre ère, soit environ trois mille ans avant 1885.

La conférence diplomatique européenne de Berlin sur l’Afrique en 1885 a bousculé le continent africain en le tirant du naufrage du passé et du chaos dans lequel il était piégé depuis des millénaires. Cette conférence a décidé de faire évoluer l’Afrique en trois étapes, suivant son agenda en trois volets pour l’Afrique :

1.      Le volet de libération de l’Afrique du fléau du triple esclavagisme. C’est l’éradication de l’esclavagisme intra-africain traditionnel, l’éradication de l’esclavagisme arabo-islamique multiséculaire (depuis le VIIème siècle) et la mise en application, en Afrique, de la loi de l’abolition de l’esclavagisme transatlantique et du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique qui a ravagé le continent africain du XVème au XIXème siècle. La mission est accomplie : le triple esclavagisme a été éradiqué de l’Afrique.

2.      Le volet de la civilisation du continent et des peuples africains. La conférence de Berlin sur l’Afrique en 1885 a redessiné la carte administrative du continent africain en rassemblant en une demi-centaine de pays les mille milliers de royaumes tribaux, ethniques, claniques, etc., les mille milliers de territoires et d’états primaires, ainsi que les millions de populations africaines en conflits armés et en guerres permanentes depuis des millénaires. Cela explique la source et l’entretien du fléau des esclavagismes. Les quelques cinquante pays africains créés par la conférence européenne de Berlin (dessinés et créés à l’image des pays européens, eux-mêmes créés septante ans auparavant par le Congrès de Vienne en 1815) ont été soumis à l’accompagnement de la colonisation par les pays européens qui en ont pris possession et se sont chargés d’en soigner l’évolution dès 1885. En 1960, au terme de septante-cinq ans de colonisation (1885-1960), les pays européens colonisateurs ont été amenés à octroyer les indépendances aux pays africains colonisés. L’accession des pays africains aux indépendances a comporté l’accès du continent au statut d’états souverains, de nations multiculturelles, ainsi que l’accès automatique à l’Afrique nouvelle et à la Renaissance africaine. L’Afrique nouvelle est née des entrailles de la colonisation européenne, à l’instar de l’Europe née des entrailles du Moyen Âge européen. La colonisation de l’Afrique par l’Europe a ressemblé à l’époque du Moyen Âge, à l’issue de laquelle l’Europe a accédé (au XVème siècle) à la Renaissance européenne qui, pour les dirigeants et les élites d’Afrique, fait objet de référence pour la Renaissance africaine recherchée comme une aiguille dans une botte de foin, alors qu’elle est aussi visible que la lune pour tout le monde. La Renaissance africaine est un processus en cours par la voie des pays et du continent africains nouveaux, animés par les codes de la Renaissance européenne. Ce sont des états souverains, des nations nouvelles, des républiques, des démocraties. Ce sont des états et des nations membres de l’Organisation de l’unité africaine et de l’Union africaine, membres de l’Organisation des Nations Unies et membres de la C.E.A. (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique) ainsi que de la B.A.D. (Banque africaine de développement), de la B.M. (Banque mondiale) et du F.M.I. (Fonds monétaire international) autant que d’autres organismes. Pour résumer, l’Afrique nouvelle, née de la colonisation, s’est engagée sur le parcours de la Renaissance africaine depuis bientôt six décennies (1960-2020). La mission relative au second volet de l’agenda de Berlin en 1885 pour l’Afrique, sortie du passé antique et de l’époque précoloniale pour être projetée dans la contemporanéité de la civilisation européenne et mondiale des XXème et XXIème siècles, a été initiée depuis cent trente et un ans (1885-2016), et se poursuit vers l’avenir de développement, de civilisation du continent. Un exemple de l’actualité de ce développement, de cette civilisation, est illustré par la construction des villes capitales flamboyantes qui figurent parmi les plus brillantes de la planète et de notre époque : Abidjan comme Nairobi, Dakar comme Addis-Abeba, Kampala, ou encore Kigali, etc.

3.      Le troisième volet de l’agenda de Berlin 1885 en Afrique est en voie d’application. Il s’agira de faire du continent africain un important marché de consommation et un vaste champ d’investissements en infrastructures.

                                                  

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 25.07.2016

L’Afrique dans le processus d’unité initié depuis l’époque de la mythologie grecque et qui se poursuit par le fait de l’Europe.

Thème: de l’origine de l’Afrique et son histoire (esclavagisme, colonisation et indépendance). Les intérêts européens, occidentaux et capitalistes pour le continent africain.

Tout être vivant est reconnu dans son unité et dans son intégralité par l’attribution du nom qui l’identifie. Il en est également ainsi pour les continents, identifiés par les noms que nous leur avons attribués. Tel a été le cas de l’Afrique, dont le nom tient son origine de la mythologie grecque et se compose de deux mots grecs familiers : afros oikos qui signifient « maison de l’amour et de l’amitié ». L’expression afros oikos engendra le nom « Afrique ». Les Grecs attribuèrent ce nom au continent du sud de la Méditerranée en raison du vent de fraîcheur qui soufflait, en été, des terres émergées de l’au-delà de la mer méditerranéenne et qui favorisait les terres de l’Europe (nom grec attribué au continent du nord de la Méditerranée), ainsi que les relations d’amour et d’amitié entre les humains en été.

Lors de la Grèce antique, les Grecs croyaient que l’afros oikos, l’Afrique, était la patrie d’Aphrodite, la déesse mythologique grecque de l’amour et de l’amitié. Étymologiquement, le nom afros oikos, Afrique, appartient à la famille des mots d’origine grecque universellement connus et d’usage courant, tels que demos kratos, générateur de « démocratie », theos kratos, générateur de « théocratie », polis oikos générateur de « politique », panos afros oikos générateur de « panafrique », qui donna le mot « panafricanisme », et ethios ops générateur d’« Éthiopie ». Ainsi, il en va de même pour afros oikos, « Afrique ». Le nom « Afrique », qui identifie le continent africain, est un fait de l’Europe.

Il est dit des peuples et des sociétés humaines qu’ils se réinventent. En ce qui concerne l’Afrique, nous observons que cette notion se limite dans le fait que l’Afrique a été réinventée par l’Europe à deux reprises :

  1. Depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance européenne, le continent africain était identifié en deux parties : la partie nord, jusqu’au fleuve Niger, s’appelait « Afrique », tandis que la partie au-delà du fleuve Niger s’appelait « Éthiopie ». Au XVème siècle, en pleine Renaissance de l’Europe, les navigateurs portugais ont entrepris de contourner l’Afrique pour explorer la voie maritime afin de relier l’Europe à l’Asie. Ils voulaient trouver un moyen de remplacement à la route terrestre de la soie qui, jusqu’alors, était le seul moyen de relier les deux continents entre eux. Au terme de cette exploration réussie, le nom « Afrique » a été attribué à l’ensemble du continent, et le nom « Éthiopie » est resté d’application à l’Empire d’Abyssinie qui, aujourd’hui, est réparti en deux pays de la corne de l’Afrique, l’Éthiopie et l’Érythrée. Dès lors, le nom « Afrique » couvre l’ensemble du continent et marque l’unité géographique et identitaire du continent. Il s’agit d’une réinvention de l’Europe.
  2. Le continent africain organise un chaos de mille milliers de pays et états premiers qui étaient, jusqu’à la fin XIXème siècle, piégés dans le passage à l’âge de fer, voire à l’âge de pierre. Dans cette condition, le continent était prisonnier du passage millénaire et du triple crime d’esclavagisme qu’il subissait depuis des siècles, c’est-à-dire l’esclavagisme africain devenu tradition africaine, l’esclavagisme arabo-musulman depuis l’avènement de la religion de l’islam au VIIème siècle, et l’esclavagisme euro-afro-américain consistant en l’achat et en la vente des forces vives africaines, dans le crime de commerce triangulaire transatlantique  entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques au profit des continents européen et américain, pour les malheurs du continent africain. Après l’abolition de l’esclavage transatlantique au XIXème siècle, il a fallu trouver la voie d’application de cette abolition en Afrique. Au terme de trois mois de négociations menées de novembre 1884 à février 1885, la conférence diplomatique européenne, convoquée à Berlin en 1885, a décidé de mettre en œuvre un programme européen articulé en trois volets :
  3. Libérer l’Afrique des trois esclavagismes qui la ravageaient depuis des siècles, voire depuis des millénaires. Ce fut une mission accomplie : les trois esclavagismes ont été éradiqués en Afrique au nom de l’abolition de l’esclavagisme d’Occident ;
  4. Civiliser l’Afrique à l’européenne : la conférence diplomatique européenne de Berlin a redessiné l’Afrique en rassemblant des milliers d’ethnies en une demi-centaine de pays africains créés à l’image des pays européens, eux-mêmes engendrés par le Congrès de Vienne septante ans auparavant, en 1815. Ce fut l’accomplissement de la deuxième mission de cette conférence qui a mis fin à l’Afrique trop vétuste, répondant au nom d’Afrique précoloniale. Ce fut également la deuxième réinvention du continent africain, une nouvelle fois recréé par l’Europe suite à la réinvention de l’Afrique entreprise par la conférence.

Il s’agit de cette phase de réinvention de l’Afrique par l’Europe qui est en cours depuis cent trente et un ans (1885-2016), au travers de l’accompagnement des pays africains par l’Europe via la voie de la colonisation européenne de 1885 à 1960, mais aussi au travers de l’accession des pays africains aux indépendances, au statut d’états souverains et de nations africaines multiculturelles.

La colonisation européenne a été une sorte de four de cuisson par lequel les pays créés par la conférence diplomatique européenne ont été mis à l’épreuve de la consolidation, de leur capacité à devenir de nouveaux êtres vivants dans le monde de la modernité propulsée par l’Europe et par l’Occident sur l’ensemble de la planète. Ces pays devaient se moderniser. Cela advint par leur accession aux indépendances, signifiant l’accession à la voie de la modernité et de la renaissance. L’Afrique précoloniale a été rejetée dans la poubelle de l’Histoire. L’Afrique coloniale a été le Moyen Âge du continent africain. L’Afrique des indépendances est confrontée aux défis de la modernité et de la renaissance, défis comprenant ceux de la paix, de l’unité africaine et du développement panafricain.

  1. S’agissant de la paix, de l’unité et du développement, l’Europe, l’Occident et le capitalisme s’en chargeront en faisant de l’Afrique le marché de consommation dans le contexte de la civilisation des apparences animée par la machine de la publicité commerciale et autres atouts de marketing au service de l’économie du marché aux couleurs africaines. Le processus a déjà commencé par des tests de mise en pratique partout en Afrique. L’exemple le plus éloquent de la création d’un marché de consommation concluant est la création, partout en Afrique, des fêtes des miss Afrique. Dans la perspective de faire de l’Afrique un vaste marché des produits de consommation mondialisés, les multinationales de la beauté, des cosmétiques, de la mode, des boissons, des nouvelles technologies de communication, etc. sont à l’assaut des pays et des populations africaines. L’objectif de chacune de ces multinationales est de tailler des parts du marché pour ses produits. L’Afrique est le vaste marché de consommation, convoité par tous les pays, ainsi que par toutes les puissances riches et émergentes. Le continent africain est le réservoir de plus de 2 milliards de consommateurs à conquérir. Les conquêtes sont d’ores et déjà en cours. Tous les pays industrialisés et émergents sont à l’assaut de l’Afrique.

Le développement économique et commercial du continent africain correspond au troisième volet du programme établi par la conférence diplomatique européenne de Berlin qui, en 1885, a réorganisé l’Afrique par la création des pays africains modernisables et rentabilisables.

L’Europe, l’Occident et le capitalisme poursuivent la mise en œuvre du programme conçu par la conférence de Berlin pour l’avenir de l’Afrique. À ce sujet, rappelons le dicton formulé par l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny : « qui aura l’Afrique dominera le monde ». L’Europe, l’Occident et le capitalisme n’ont jamais abandonné l’Afrique. Ils l’ont entre leurs mains, mais par un autre moyen que la colonisation. D’ailleurs, les Européens de l’ancienne époque coloniale ne disent jamais de l’Afrique qu’elle est indépendante ; ils disent plutôt qu’elle est « décolonisée ». La notion de décolonisation fait référence à l’esprit de réforme du système colonial qui consiste à retirer les Européens expatriés et employés dans les colonies en vue de le remplacer par du personnel local et de réaliser l’avantage de la rentabilisation des anciennes colonies. En clair, la notion de décolonisation est la négation de l’indépendance. D’où la notion que les indépendances ont été octroyées en guise de cadeaux ! Les cadeaux entre continents et entre états sont dans une logique de « donnant-donnant ».

Dans son édition d’avril-juin 2016, une récente publication trimestrielle titrée « Le bienvenu » a publié un article consacré aux déséquilibres mondiaux dont sont responsables les Occidentaux et le capitalisme. Dans cet article consacré à l’actualité des grands flux de migrations clandestines d’Africains à l’assaut de l’Europe, il est affirmé que les Occidentaux et les multinationales européennes et occidentales sont les seuls acteurs capables de ramener et de consolider la paix et le développement dans le continent africain. Il est donc laissé entendre que seuls les Européens, les Occidentaux et leurs multinationales sont les seuls opérateurs de la paix et du développement de l’Afrique. Cette opinion ne fait que confirmer celle exposée il y a déjà vingt-deux ans dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique », dans son édition du 05 octobre 1994, consistant, sous la plume du journaliste américain William Pfaff, en une affirmation : « seule l’Europe peut sauver l’Afrique ». Dans cet article de 1994, l’américain William Pfaff invite l’Union européenne à tirer hors du naufrage le continent africain en perdition et à le remorquer pendant cinquante ans, voire pendant un siècle. S’agissant de l’Occident portant secours de l’Afrique, la journaliste belge Colette Braeckman, dans l’article intitulé « Les pays riches au chevet du continent noir » et publié dans le quotidien belge « Le Soir » du 26 juin 2002, lance un appel aux pays du G8 qui s’apprêtaient à tenir leur sommet au Canada avec, à l’agenda, l’Afrique. En conclusion à son fervent plaidoyer pour le secours et assistance en faveur de l’Afrique, Braeckman souligne : « dans ce monde fini, balisé, le continent africain est le dernier défi, la dernière frontière ». Pour sa part, le capitalisme a compris son intérêt à faire du continent africain un vaste marché de consommation, ainsi que son intérêt à saisir les mille opportunités qui s’offrent à lui pour faire de l’Afrique un vaste champ d’investissements dans des domaines économiques très diversifiés, comme les infrastructures, les villes africaines, les mobilités urbaines, les transports, les constructions de ports, les aéroports, les routes, les voies ferroviaires, les équipements, le développement des communications et des énergies, etc.

Le continent africain est un vaste marché et un champ d’investissements énormes. L’Afrique des deux à trois prochaines décennies est une aubaine pour le capitalisme. Le continent réinventé par l’Europe de la fin XIXème siècle est en gestion par et sous l’agenda européen de Berlin, depuis 1885. Le troisième volet de l’agenda européen, conçu par la conférence européenne de Berlin pour l’Afrique, les pays et les états africains depuis la fin du XIXème jusqu’au XXIème siècle et au-delà, est en voie de mise en application par la promotion de l’Afrique au rang de vaste marché de consommation et de vaste champ d’investissements à l’appui du marché africain de ce XXIème siècle.

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 19.07.2016

 

L’Afrique moderne : continent de culture afro-européenne.

Thème: La culture afro-européenne et le régime linguistique du continent africain.

L’Afrique moderne est celle d’aujourd’hui, conçue et redessinée par la conférence de Berlin en 1885 (il y a de cela cent trente ans) à l’image de l’Europe, elle-même conçue et redessinée par le Congrès de Vienne septante ans auparavant, en 1815 (1815-1885). À cette époque, l’Afrique est plongée dans les entrailles de la colonisation, mais elle renaît septante-cinq ans plus tard grâce à l’accession aux indépendances, en 1960 (1885-1960). Le continent vient de passer le cap de plus d’un demi-siècle de vie de ses pays comme anciennes colonies d’Europe. Ces pays s’élèvent au rang de pays indépendants, d’états souverains et de nations africaines multiculturelles. Ces pays, ces états et ces nations, créés par la conférence diplomatique européenne en 1885 et nés à nouveau en 1960, sont les cinquante-quatre entités étatiques nationales africaines, membres de la communauté internationale incarnée par l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.).

        L’afro-européanisme culturel est l’héritage marquant dont a bénéficié l’Afrique grâce à son titre actuel de continent africain le plus mondialisé, notamment dans le domaine de la culture et des langues européennes :

1.      L’Afrique est francophone : les pays, états et nations sont pro-français ;

2.      L’Afrique est anglophone : les pays, états et nations sont pro-anglais ;

3.      L’Afrique est lusophone : les pays, états et nations sont pro-portugais.

La francophonie, l’anglophonie et la lusophonie sont les trois cultures européennes majeures qui marquent la grande partie des peuples africains. Dans ce contexte, ces trois langues européennes (le français, l’anglais et le portugais), avec l’arabe, sont adoptées par le continent africain au titre des expressions pour sa communication internationale, et même par les pays, les états et les nations d’Afrique comme leurs communications populaires et linguistiques internes, ainsi que leurs administrations.

Nous pouvons donc dire que l’Afrique indépendante et moderne est afro-européenne de par sa culture.

                                                     

rukira Isidore Jean Baptiste.

Éditorialiste Afrique

Le 18.05.2016