De l’Afrique de l’Antiquité, y compris l’Afrique précoloniale (10.000 ans avant J.C.-1885) à l’Afrique de l’actualité (1885-2016).

Thème: les grandes lignes de l’histoire africaine.

L’Afrique est le plus vieux continent de la planète. Elle est créditée de cent quarante-deux mille ans d’âge, ce qui est l’âge de l’humanité et de l’Histoire. En effet, le continent africain est la terre des racines des deux premiers êtres humains. La première femme, la mère de l’humanité, et le premier homme, le père de l’humanité, sont apparus et ont vécu en Afrique de l’est il y a cent quarante-deux mille ans. Ce fut le début de l’existence humaine et celui de l’Histoire, car, sans les hommes, cette source de la mémoire des humains, de leur existence et de leurs actions n’existerait pas. L’âge de la terre d’origine des hommes est celui de l’humanité et de son Histoire. De ce fait, l’Afrique jouit du même âge que l’humanité et de son Histoire : cent quarante-deux mille ans.

Par ailleurs, l’Afrique est aussi le plus jeune des cinq continents de la planète. Cette appréciation en tant que jeune continent lui est induite par le fait que les indépendances des pays la composant datent de 1960, soit cinquante-six ans depuis l’accession aux indépendances et aux statuts d’états et de nations. Créés par la conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885, à l’image des pays européens créés par le Congrès de Vienne en 1815, les pays africains modernisables ont accédé à l’émancipation septante-cinq ans plus tard, en 1960 (1885-1960). Héritiers des codes de la Renaissance européenne, les pays africains indépendants, devenus des états souverains et des nations multiculturelles, se sont mis à l’œuvre de modernisation et de Renaissance africaines, comme prévu par le second volet de l’agenda de la conférence européenne de Berlin en 1885. Ce volet, celui de la civilisation, se décline aujourd’hui par le développement (la civilisation équivaut au développement !).

Sur le terrain du continent africain à la recherche de l’avenir, deux Afriques se présentent :

1.      L’Afrique des dirigeants africains et des élites africaines engagés dans l’effort de réflexion sur l’avenir du continent et des peuples africains en abstrait. C’est le cas de la réflexion sur l’agenda 2063 qui vise à conjuguer l’unité africaine avec le développement de l’Afrique et la Renaissance africaine. Il s’agit d’une réflexion globale et confuse portant sur divers objectifs relatifs à ces trois thèmes.

2.      L’Afrique des populations africaines globalement exclues de la réflexion, des débats et des perspectives du continent et des peuples africains. L’Afrique des populations est tenue en ignorance en ce qui concerne le présent et l’avenir du continent et des peuples africains. Elles sont maintenues dans l’exclusion, engendrant ainsi la désespérance qui les pousse vers l’ailleurs, vers la fuite en masses de jeunes et de moins jeunes par milliers, notamment en Europe, où ils espèrent trouver la raison de vivre avec la dignité humaine qui leur est refusée dans leur continent et dans leurs pays par leurs états.

Les deux Afriques sont deux peuples qui cohabitent en confusion sur le même continent. Le peuple des dirigeants et des élites africaines sont des décolonisés francophones (français), anglophones (anglais), lusophones (portugais) et hispanophones (espagnoles). Ce sont des Africains européanisés qui constituent à peu près le tiers des peuples africains, soit environ 400 millions d’Africains européanisés sur l’ensemble des habitants d’Afrique, qui sont, aujourd’hui, aux environs d’1,2 milliards d’habitants du continent africain. Les deux Afriques compteront 2 milliards d’habitants d’ici 2050, soit, à cette époque, environ 1 milliard d’Africains européanisés d’une part et 1 milliard d’Africains traditionnels d’autre part.

Le fossé social s’approfondira de plus en plus et s’élargira en termes d’inégalités sociales entre l’Afrique des populations africaines européanisées et l’Afrique des populations africaines traditionnelles qui seront de plus en plus enfoncées dans l’océan de la pauvreté, de la misère, des malheurs d’une partie de l’humanité condamnée au sort des damnés de la terre et à l’avenir de la disparition par effet dévastateur de darwinisme. Cela justifie la question interpellante lancée par l’observateur Stephen Smith via le titre de son ouvrage publié en octobre 2003 : « Pourquoi l’Afrique meurt ? ».

L’actualité de l’Afrique depuis un quart de siècle (1990-2016 : depuis le lendemain de la chute du mur de Berlin en novembre 1989) est marquée par les conflits armés, par l’absurde autodestruction, par l’auto-colonisation et par l’auto-déshumanisation africaines. Elle est aussi marquée par l’aggravation de la pauvreté, de la misère, des famines et de la désespérance des masses de populations africaines, notamment des milliers de jeunes et moins jeunes qui se jettent dans des flux d’émigrations au péril de leurs vies pour quitter leur continent et leurs pays afin d’aller chercher refuge et espoir de vivre dans la dignité humaine partout ailleurs, en Europe. Ce désespoir des peuples africains laisse indifférents leurs dirigeants.

                                                 

rukira Isidore Jean Baptiste.

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