Je propose ce projet panafricain extraordinaire en 2018 : la tenue du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial à Addis-Abeba en Éthiopie par l’Union africaine.

Thème: Les défis de l’Afrique actuelle pour le VIIIème congrès.

La tenue du VIIème congrès du panafricanisme a eu lieu à Accra, au Ghana, en 1958. Celle du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial devrait avoir lieu en 2018, année qui marquera le soixantième anniversaire de la résolution dudit VIIème congrès : « l’Afrique doit s’unir ». Cette résolution est la source et le fondement du projet d’unité africaine ainsi mise en perspective par le VIIème congrès du panafricanisme, à la veille de l’année officielle et historique d’accession des pays africains (créés par la conférence européenne de Berlin en 1885 et colonisés par l’Europe pendant septante-cinq ans, de 1885 à 1960) aux indépendances, ainsi qu’au statut d’états et de nations.

Ainsi, depuis cinquante-cinq ans, le continent, les états et les nations africains ont eu accès à la voie de la modernité qui exige que l’Afrique fasse face et relève de nombreux défis en vue de sa renaissance.

Parmi ces nombreux défis à relever par l’Afrique d’aujourd’hui, citons :

1.      Le défi de l’émancipation du continent africain qui reste sous influences ;

2.      Le défi de l’épanouissement des populations africaines en désespérance ;

3.      Le défi de conquête de la personnalité et de la dignité africaines, et de la conscience humaine, sociale, historique et panafricaine ;

4.      Le défi d’unité africaine, lancé par le VIIème congrès du panafricanisme en 1968, sous l’initiative du panafricaniste Kwame Nkrumah et mis en lumière par la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), sous l’initiative de l’empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié Ier, en 1963 ; et remis sur la piste par le leader libyen Mouammar Kadhafi, qui a proposé, en 1999, le remplacement de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), alors tombée en faillite, par la création  de l’actuelle Union africaine, adoptée par les hauts dirigeants africains en juillet 2001, à Lusaka, en Zambie. Ce processus en cours depuis 1958 mérite d’être accéléré. Ce constat explique la proposition de la tenue du VIIIème congrès international du   panafricanisme mondial pour tracer la voie de cette accélération ;

5.      Le défi de la paix en Afrique, car le continent africain est le théâtre de conflits armés internes et de guerres, notamment djihadistes, qui, au cours des années du dernier quart de siècle (1990-2015), ont plongé plus de la moitié du continent africain sous la menace du djihadisme conquérant, visant à en faire un bastion du califat islamique ;

6.      Le défi du développement économique et social de l’Afrique au bénéfice des populations africaines comptant aujourd’hui 1,5 milliards de personnes (hommes et femmes africains), qui seront 3 milliards d’ici moins des trente-cinq prochaines années, soit en 2050. Cette époque sera marquée par le fait qu’un homme ou une femme sur trois dans le monde sera africain, car la planète comptera alors 9 à 10 milliards d’habitants et d’habitantes. Ce fait africain est fondamental ;

7.      Le défi de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires. À l’avenir, le continent africain est menacé par le manque de moyens pour nourrir ses populations (plus de 1 milliard aujourd’hui, et plus de 2 milliards de personnes en 2050 à qui il faudra assurer l’alimentation) ;

8.      Le défi de l’autosuffisance et de la sécurité en moyens d’investissements pour assurer au continent et aux peuples africains l’avenir du développement économique, social et culturel. Ce développement constitue la source et le fondement de l’avenir, de l’émancipation de l’Afrique et de l’épanouissement des peuples africains, tant individuellement que collectivement et, ce, tout au long de ce XXIème siècle. Les moyens financiers pour l’investissement du développement économique et social pour toute l’Afrique et au bénéfice de toutes les populations africaines se chiffrerait à 4.000 euros par personne, par an, pendant les cinquante prochaines années, soit au cours des années 2016-2066. Il s’agit là d’un défi énorme et difficile qui consiste à investir dans le continent 4 mille milliards d’euros par an. L’énormité et la difficulté de ce défi exigent de relever avant tout un autre défi, celui de l’unité africaine. Cette dernière devrait s’incarner dans la création de l’État-Uni de Fédération panafricaine, républicaine et démocratique d’Afrique.        

L’ensemble de ces défis majeurs, que l’Afrique d’aujourd’hui doit relever, exige que le continent envisage de tenir le prochain VIIIème congrès international du panafricanisme mondial, sous les auspices du leadership de l’institution panafricaine qu’est l’Union africaine, en charge de créer les voies et de trouver les moyens de l’unité africaine, de la paix en Afrique et du développement économique, social, politique, civique, moral et panafricain. L’Union africaine se doit également de trouver les voies et les moyens pour l’émancipation du continent africain. Il est souhaitable que l’Afrique puisse se positionner en réel protagoniste fiable et se tenir debout dans la marche de l’Histoire de l’humanité, au même titre et sur un pied d’égalité avec les autres protagonistes de l’au sein de la triangularité de l’Occident, de l’Orient et de l’Afrique. L’Union africaine est aussi en charge d’assurer à l’ensemble des populations africaines la voie de l’avenir d’un épanouissement dans la dignité et le bonheur. C’est l’épanouissement collectif et individuel pour les peuples africains qu’il faut rassembler en unité africaine, incarnée par le futur État-Uni de fédération panafricaine, républicaine et démocratique à créer au cours de ce XXIème siècle.

Pour toutes ces raisons, il s’avère nécessaire d’organiser le prochain VIIIème congrès international du panafricanisme mondial qui marquera, à la fois, l’aboutissement des efforts déployés au cours du demi-siècle des indépendances africaines (1960-2015), ainsi que le nouveau départ vers l’avenir de l’Afrique, lancée sur la voie de la modernité et de la renaissance.

           Le VIIIème congrès international du panafricanisme mondial se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, pays siège de l’ancienne Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), de l’actuelle Union africaine (U.A.) et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (C.E.A.). Ce VIIIème congrès se tiendra en 2018, année marquant le soixantième anniversaire de la tenue du VIIème congrès du panafricanisme, qui a recommandé à l’Afrique de s’unir. L’Union africaine est invitée à assumer ce devoir à l’instar d’un vrai leader.

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 30.04.2016.