La Renaissance africaine est consubstantielle aux indépendances africaines acquises en 1960.

Thème: les trois volets de la conférence de Berlin (1885) : accomplissement et futur.

L’Afrique antique et l’Afrique précoloniale étaient composées de milliers d’entités tribales, ethniques, claniques, etc. qui était chacune un royaume petit ou grand. Ces entités étaient autant de mille milliers de pays avec des territoires, des populations et des autorités qui en faisaient des états primaires figés dans le temps, à l’époque de l’âge de fer, voire de l’âge de pierre.

Le continent africain est resté piégé à l’âge de fer, une époque d’environ mille ans avant notre ère, soit environ trois mille ans avant 1885.

La conférence diplomatique européenne de Berlin sur l’Afrique en 1885 a bousculé le continent africain en le tirant du naufrage du passé et du chaos dans lequel il était piégé depuis des millénaires. Cette conférence a décidé de faire évoluer l’Afrique en trois étapes, suivant son agenda en trois volets pour l’Afrique :

1.      Le volet de libération de l’Afrique du fléau du triple esclavagisme. C’est l’éradication de l’esclavagisme intra-africain traditionnel, l’éradication de l’esclavagisme arabo-islamique multiséculaire (depuis le VIIème siècle) et la mise en application, en Afrique, de la loi de l’abolition de l’esclavagisme transatlantique et du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique qui a ravagé le continent africain du XVème au XIXème siècle. La mission est accomplie : le triple esclavagisme a été éradiqué de l’Afrique.

2.      Le volet de la civilisation du continent et des peuples africains. La conférence de Berlin sur l’Afrique en 1885 a redessiné la carte administrative du continent africain en rassemblant en une demi-centaine de pays les mille milliers de royaumes tribaux, ethniques, claniques, etc., les mille milliers de territoires et d’états primaires, ainsi que les millions de populations africaines en conflits armés et en guerres permanentes depuis des millénaires. Cela explique la source et l’entretien du fléau des esclavagismes. Les quelques cinquante pays africains créés par la conférence européenne de Berlin (dessinés et créés à l’image des pays européens, eux-mêmes créés septante ans auparavant par le Congrès de Vienne en 1815) ont été soumis à l’accompagnement de la colonisation par les pays européens qui en ont pris possession et se sont chargés d’en soigner l’évolution dès 1885. En 1960, au terme de septante-cinq ans de colonisation (1885-1960), les pays européens colonisateurs ont été amenés à octroyer les indépendances aux pays africains colonisés. L’accession des pays africains aux indépendances a comporté l’accès du continent au statut d’états souverains, de nations multiculturelles, ainsi que l’accès automatique à l’Afrique nouvelle et à la Renaissance africaine. L’Afrique nouvelle est née des entrailles de la colonisation européenne, à l’instar de l’Europe née des entrailles du Moyen Âge européen. La colonisation de l’Afrique par l’Europe a ressemblé à l’époque du Moyen Âge, à l’issue de laquelle l’Europe a accédé (au XVème siècle) à la Renaissance européenne qui, pour les dirigeants et les élites d’Afrique, fait objet de référence pour la Renaissance africaine recherchée comme une aiguille dans une botte de foin, alors qu’elle est aussi visible que la lune pour tout le monde. La Renaissance africaine est un processus en cours par la voie des pays et du continent africains nouveaux, animés par les codes de la Renaissance européenne. Ce sont des états souverains, des nations nouvelles, des républiques, des démocraties. Ce sont des états et des nations membres de l’Organisation de l’unité africaine et de l’Union africaine, membres de l’Organisation des Nations Unies et membres de la C.E.A. (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique) ainsi que de la B.A.D. (Banque africaine de développement), de la B.M. (Banque mondiale) et du F.M.I. (Fonds monétaire international) autant que d’autres organismes. Pour résumer, l’Afrique nouvelle, née de la colonisation, s’est engagée sur le parcours de la Renaissance africaine depuis bientôt six décennies (1960-2020). La mission relative au second volet de l’agenda de Berlin en 1885 pour l’Afrique, sortie du passé antique et de l’époque précoloniale pour être projetée dans la contemporanéité de la civilisation européenne et mondiale des XXème et XXIème siècles, a été initiée depuis cent trente et un ans (1885-2016), et se poursuit vers l’avenir de développement, de civilisation du continent. Un exemple de l’actualité de ce développement, de cette civilisation, est illustré par la construction des villes capitales flamboyantes qui figurent parmi les plus brillantes de la planète et de notre époque : Abidjan comme Nairobi, Dakar comme Addis-Abeba, Kampala, ou encore Kigali, etc.

3.      Le troisième volet de l’agenda de Berlin 1885 en Afrique est en voie d’application. Il s’agira de faire du continent africain un important marché de consommation et un vaste champ d’investissements en infrastructures.

                                                  

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 25.07.2016

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