L’Afrique face aux défis à relever en 2020-2100 : émancipation de l’Afrique, épanouissement des peuples africains, Unité africaine, développement de l’Afrique, Renaissance africaine et panafricanisme

Thème : Les défis manqués de l’Afrique, son avenir, ses enjeux et le panafricanisme d’hier, d’aujourd’hui et du futur.

 Étendu sur la superficie continentale, l’Afrique est un vaste territoire de presque trente et un millions de kilomètres carrés (30.816.000). Le vaste territoire du continent africain est égal à l’étendu des anciennes et actuelles puissances mondiales, à savoir la Chine, l’Europe, le Moyen Orient et les États-Unis d’Amérique. L’Afrique est un géant qui aspire à réaliser l’unité continentale. 

En cette fin 2019, Le continent africain est habité par des populations composées de 1.300 milliards d’Africains et d’Africaines. Le nombre d’habitants était d’environ 300 millions d’habitants à l’époque d’accès de l’Afrique aux indépendances, en 1960. Ce nombre s’élèvera à 2 milliards d’ici les trente prochaines années (2020-2050), c’est-à-dire en 2050. Il se multipliera par 2 fois (presque) pour devenir 4.3 milliards d’habitants africains et africaines d’ici quatre-vingt ans (2020-2100), à la fin de ce XXIème siècle, en 2100. Les habitants du continent africain seront 5 milliards d’Africains d’ici un siècle (2020-2120), en 2120. Cette évolution démographique relève de la surpopulation africaine et constitue un défi énorme auquel l’Afrique est confrontée. L’Union africaine sera-t-elle capable de relever ce défi ?

            Le professeur et panafricaniste Mwayila Tshiyembe a écrit un article intitulé Difficile gestion de l’Union africaine. Il l’a publié dans le bimensuel le Monde diplomatique (février-mars 2005). Dans son introduction, l’auteur indiquait qu’« [e]n juillet 2001 l’Union africaine a remplacé la décevante Organisation de l’Unité africaine (O.U.A.) » et se posait la question suivante : « Nouvelle institution dans l’histoire du panafricanisme, l’Union africaine saura-t-elle relever les défis continentaux de l’Afrique ?. » Le drame de l’Afrique est qu’elle n’a pas conscience de ces défis continentaux écrits dans les documents et aussitôt envoyés aux oubliettes. En soixante ans, aucun défi n’a été relevé. Tous furent oubliés.

           L’O.U.A. d’abord, et l’Union africaine ensuite, tous deux ont été et sont des outils conçus pour réaliser des objectifs fondamentaux. Ces derniers sont aussi des défis auxquels l’Afrique indépendante devait faire face pendant les soixante ans d’indépendances (1960-2020). Cependant, l’Afrique devra y s’y confronter pendant les prochains quatre-vingt ans de ce XXIème siècle (2020-2100). L’Afrique n’a pas relevé les défis auxquels elle faisait face : elle n’en a pas du tout conscience.

           Pendant les soixante ans d’indépendances africaines, l’Afrique n’a pu gagner aucun défi. Elle n’a pas pu le faire pendant les trente-huit ans de l’existence de l’Organisation de l’Unité africaine (1963-2001). Elle n’a pas pu le faire non plus pendant les dix-huit ans de l’existence de l’Union africaine (2001-2019). Par conséquent, l’Afrique, sortie de la colonisation européenne en 1960 et, depuis lors, mal partie, est en train d’aboutir à ses soixante ans d’indépendances en étant un continent en faillite globale ; une faillite qui est politique, économique, sociale, culturelle, morale, humaine, entre autre choses.

L’observateur Stephen Smith, qui a parcouru le continent africain pendant les vingt ans du XXème siècle pour le compte du journal le Monde, a publié un livre en 2003 dont le sous-titre est la question : « Pourquoi l’Afrique meurt ?. » Smith en vient à la conclusion que l’Afrique est un continent au présent sans avenir. Cet auteur, aujourd’hui professeur dans des universités anglophones, vient de publier un autre ouvrage sur l’Afrique. Celui-ci porte sur l’avenir de la ruée des millions d’Africains vers l’Europe au cours des prochaines décennies. L’Afrique n’aurait pas d’autre issue d’avenir que de poursuivre l’émigration en masses de ses populations vers l’Europe. En effet, ces populations ne peuvent rester sur leur propre continent où elles n’ont aucun espoir d’avenir. Des milliers, bientôt des millions, d’Africains et Africaines de tous les âges seront poussés par le désespoir et quitteront l’Afrique pour émigrer en Europe. Ils seront à la recherche d’espace et d’espoir de vie partout ailleurs, loin de leurs pays et de leur continent, devenus hostiles à leur existence. Ainsi, les Africains sont contraints de fuir l’Afrique.

            Les défis face auxquels se trouve l’Afrique, mais dont elle n’a ni la conscience ni les moyens pour les relever, sont notamment ceux relatifs aux objectifs de :

  • L’émancipation du continent africain ;
  • L’épanouissement des populations africaines ;
  • L’unité africaine ;
  • Le développement de l’Afrique ;
  • La Renaissance africaine, le panafricanisme ;
  • Le projet d’Union africaine économique, ;
  • Le projet de création de la capitale économique africaine à Kigali-Muhanga, au Rwanda, pays au cœur et véritable carrefour de l’Afrique ;
  • La tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international à Addis-Abéba, en Éthiopie, dans le sillage du VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, il y a déjà soixante-et-un ans.

Tous ces objectifs et projets sont des défis que l’Afrique et l’Union africaine sont en charge et doivent relever. Le pourront-elle ?

          L’émancipation de l’Afrique était un objectif et un défi de l’O.U.A. Elle consistait dans le fait de faire du continent africain un acteur de son destin pour devenir une puissance sur un pied d’égalité avec l’Occident et l’Orient. Cette émancipation devait faire de l’Afrique un continent en lutte et en concurrence à armes égales avec l’Occident et l’Orient pour le partage des intérêts, à égalité des chances dans les rapports de forces mondiaux. L’Afrique a raté cet objectif.

          L’épanouissement des populations africaines était un objectif et un défi que l’O.U.A. s’était décidée à réaliser au cours des quarante dernières années du XXème siècle (1960-2000). Il s’agissait de créer en Afrique le mieux-être de chaque Africain et Africaine, et de tous les peuples africains. Au cours de ces soixante ans d’indépendances, c’est le contraire qui s’est produit. Toutes les populations africaines dans l’ensemble du continent nagent dans l’océan de la misère et la pauvreté, du désœuvrement et du chômage, du dénuement et du désespoir. Les peuples africains sont confrontés aux famines, à l’échec de l’alimentation, à la malnutrition, à l’échec de l’habitation, aux défis du manque d’habitats, du manque d’infrastructures de soins de santé, de la mauvaise organisation et du manque de moyens et de structures pour une meilleure éducation et formations professionnelles des jeunes Africains (pour assurer l’avenir du continent et de ses populations) et au défi des centaines de millions d’Africains sans emploi. Surtout, ces peuples sont confrontés au défi de l’Afrique qui perd la face et laisse à la désespérance des milliers aujourd’hui, et des millions demain, d’Africains de tous âges et conditions, poussés à fuir leur patrie où ils n’ont aucun espoir d’avenir. Ces populations sont poussées à se jeter dans l’aventure, à la recherche d’un refuge, espérant une vie partout ailleurs, hors et loin de l’Afrique. Tout cela se fait au péril de leur vie et dans l’indifférence des dirigeants africains.

Des centaines de millions (jusqu’à plus d’un milliard) d’Africains vivent dans la précarité et subissent le drame social commun généré par les inégalités et les injustices sociales qui entretiennent les populations africaines dans la misère et la pauvreté minant l’Afrique. La minorité des quelques milliers de riches Africains, y compris les dirigeants, sont indifférents à cette triste situation. Les riches s’assument dans leur égoïsme, leur cynisme, leur insolence et leur arrogance. En Afrique, les dirigeants désignent leurs boucs émissaires : l’Europe, le colonialisme, l’impérialisme, l’Occident et d’autres encore. Leur argumentation d’autodéfense donne à penser que l’Afrique est encore terra nullius.

          Les deux défis qui étaient les objectifs majeurs de l’O.U.A. ont échoué. L’Union africaine en est l’héritière. Réussira-t-elle à y faire face ? En tant qu’héritière, l’Unité africaine faisait partie des objectifs et des défis de l’Organisation de l’Unité africaine (O.U.A.). Pourra-t-elle s’occuper de ce défi et réaliser cet objectif majeur, recommandé par le VIIème congrès du panafricanisme, tenu en 1958, à Accra, au Ghana. Le titre résolutif de ce congrès était : « L’Afrique doit s’unir ?. » Au terme de bientôt soixante ans d’indépendances, ce défi n’a pas été relevé.

En réalité, aucun pays africain ne veut être impliqué dans le projet de l’Unité africaine, car il impliquerait la perte des souverainetés héritées de l’accès aux indépendances. Or, perdre la souveraineté est perdre l’indépendance, et personne ne veut perdre son indépendance.

L’Unité africaine est un projet écrit dans la charte de l’O.U.A. et de l’Union africaine. Ce projet n’a jamais fait l’objet d’une réflexion, et encore moins d’un débat. Les populations africaines sont tenues hors et loin de la connaissance de ce projet théorique de leurs dirigeants. Personne ne sait sous quelle forme pourrait se réaliser ce projet d’Unité africaine : une fédération ou une confédération ? Quelqu’un s’en soucie-t-il ou, au fond, tout le monde n’en a cure ?

Le projet d’Unité africaine, qui est à la fois l’objectif et le défi majeurs de l’Afrique, n’a pas été réalisé au cours des soixante ans (1960-2020) de la première époque des indépendances. Il est un fait d’annonce qui n’intéresse personne, car ça n’intéresse ni les dirigeants, ni les peuples africains. En réalité, ce projet, les dirigeants n’y croient pas et n’en veulent pas.

Par contre, les intellectuels africains en rêvent sous diverses formes. Ils rêvent de l’Unité africaine sous la forme d’États-Unis d’Afrique, dans le miroir des États-Unis d’Amérique. C’est un rêve fou, irréalisable : il a fallu trois cent ans (trois siècles) et des circonstances exceptionnelles pour que les États-Unis d’Amérique soient la puissance rêvée par les Africains. Et ces derniers voudraient que, par magie, leur continent devienne la puissance des États-Unis d’Afrique. L’Afrique oublie d’être un modèle européen. La conférence européenne de Berlin, en 1885, a réinventé l’Afrique moderne à l’image de l’Europe, elle-même recréée par le congrès de Vienne, en 1815. Les intellectuels rêvent alors de l’Unité africaine sous forme de l’Empire chinois, dans le miroir de la Chine, qui les fascine. C’est un autre rêve fou. La Chine a bien compris le message de ces intellectuels qui constituent le vivier des futurs dirigeants africains. Elle a réagi en promettant que, après l’époque de rapprochement par la « coopération Chine-Afrique gagnant-gagnant », il y aura la phase fusionnelle de « communauté de destin Chine-Afrique. » Enfin, les intellectuels rêvaient l’Unité africaine sous la formule européenne. L’ancien président de la Libye, Mouammar Kadhafi, initiateur du remplacement de l’Organisation de l’Unité africaine (O.U.A.), a compris le message de ces intellectuels et de beaucoup de dirigeants Africains. Il a converti l’O.U.A. en Union africaine. Cette conversion a été acceptée au sommet extraordinaire de l’O.U.A., tenu à Syrte, en Libye, en septembre 1999. Le sommet l’a confirmée, par son adoption faite par le XXXVIIIème sommet ordinaire tenu à Lusaka, en Zambie, en juillet 2001. L’Union africaine est, à juste titre, l’homonyme de l’Union européenne qui, de part l’histoire et le voisinage, fait de l’Europe et de l’Afrique deux continents interdépendants.

               L’interdépendance entre l’Afrique et l’Europe est une évidence : l’Afrique a été le récent et actuel présent de l’Europe (1885-2020), tandis que l’Europe est l’actuel présent de l’Afrique. Des milliers d’Africains, et bientôt des millions, se ruent en Europe, fuyant l’Afrique qui est devenue hostile à leur existence. Ces populations cherchent des refuges, des pays d’accueil et un continent d’espoir de vie, vie qui leur est refusée en Afrique.

Des observateurs européens affirment que l’Afrique est l’avenir de l’Europe. Beaucoup d’articles sont publiés sur Youtube sur ce thème.

L’Union africaine se marque par la volonté de l’Afrique de s’aligner sur l’exemple de l’Union européenne en matière de développement. Et, à son tour, l’Union européenne est le bailleur de fonds : elle contribue au budget de fonctionnement de l’Union africaine. Ceci témoigne de la coopération et de l’interdépendance entre l’Europe et l’Afrique, deux continents voisins. Ainsi donc, l’Afrique est l’avenir de l’Europe, et vice-versa. En bref, telle est l’Europe, telle est l’Afrique : l’Europe n’est et ne sera pas les États-Unis. De même, l’Afrique ne sera pas les États-Unis selon le rêve américain.

Enfin, autant les Européens affirment que l’Afrique est l’avenir de l’Europe, autant les Chinois affirment que l’Afrique est l’avenir de la Chine. Les Chinois prônent cela sous la formule de la « communauté de destin Chine-Afrique. » Au terme de soixante ans d’indépendances, l’Afrique serait redevenue terra nullius.

            L’Afrique, l’O.U.A. et l’Union africaine font face au défi du développement perçu dans leur vision sous la forme de Renaissance africaine. En effet, certains théoriciens africanistes déconseillent le développement. Ils insistent sur son remplacement par la Renaissance. Or, elle est le fruit du développement. Nous ne pouvons pas nous assurer de la Renaissance africaine sans avoir d’abord réalisé le développement de l’Afrique. 

            Le développement et la Renaissance constituent deux défis jumelés auxquels font face l’Afrique, l’O.U.A. et l’Union africaine. Elles y font face, mais elles ne peuvent pas les relever, puisqu’elles sont en incapacité d’assumer divers autres défis continentaux du passé et du présent.

            S’agissant du défi de développement qui est à la source de cette Renaissance, la Chine vient de se porter candidate, en remplacement de l’Europe coloniale (1885-1960) et de l’Europe accompagnatrice des indépendances africaines (1960-2020). La Chine souhaite prendre en charge le continent africain pour l’industrialiser et pour créer des infrastructures interafricaines. En clair, la Chine est décidée à développer l’Afrique. Ainsi, c’est à la Chine de s’occuper des défis du développement de l’Afrique et de sa Renaissance, en lieu et place de l’Union africaine.

À L’issue du VIIème sommet Chine-Afrique tenu à Pékin, du 03 au 04 septembre 2018, le gouvernement chinois a mis sur table 60 milliards de dollars US afin de créer des diverses infrastructures africaines et d’industrialiser le continent durant les années à venir. C’est avec un grand enthousiasme que l’Union africaine et tous les États africains présents à ce sommet ont accueilli ce cadeau de l’Empire chinois. Quant à l’Europe, elle estime avoir accompli avec succès sa mission de civilisation de l’Afrique. Il revient à la Chine d’accomplir la mission de l’industrialiser.

L’ancien président de la Côte d’Ivoire, Houphouet Boigny, a prédit que : « Qui aura l’Afrique dominera le monde. » L’Europe, qui a réinventé en 1885 et réorganisé l’Afrique à son image, ne laissera pas ce continent filer aux seules mains de la Chine. Elle gardera la main sur sa voisine et sa protégée (l’Afrique) depuis qu’elle en a pris possession et contrôle, il y a de cela cent-trente-cinq ans (1885-2020). Les deux puissances, l’Europe et la Chine, seront marraines du continent africain en bonne entente, bonne intelligence et en douceur (la soft colonization). Cela a un but : s’assurer que l’Afrique soit à la fois l’avenir de chacune de ces deux puissances, ainsi que l’avenir des populations africaines. En d’autres termes, l’Union africaine n’est pas prête à relever le défi du développement. L’Afrique ne se développera pas : son développement sera engendré par des puissances qui l’assistent et l’exploitent, par des multinationales occidentales et orientales, notamment celles d’Europe et de Chine.

Dans cette situation et face à sa perspective, les populations africaines, notamment une grande partie des jeunes adultes, bouillonnent de colère. Parfois, cette colère explose ici et là, mais elle demeure globalement sous le contrôle de la gouvernance mondiale (de la communauté internationale). Celle-ci use de la diplomatie de réconciliation (c’est le cas de la soft solution des conflits), ou impose des sanctions, ou bien la bastonnade (c’est le cas de la cour pénale internationale où un grand nombre de responsables africains ont été accusés, condamnés et emprisonnés). L’Afrique est une naufragée dans le sous-développement économique et social, ainsi que dans les conflits et guerres sans issues.

Certains observateurs, tel que le célèbre journaliste américain William Pfaff, pensent que c’est à l’Europe, coupable d’avoir colonisé l’Afrique, d’assumer la responsabilité. L’Europe devrait sauver le continent africain du naufrage. Dans un article publié par l’hebdomadaire Jeune Afrique (en édition du 05 octobre 1994), Pfaff affirme haut et fort que « [s]eule l’Europe peut sauver l’Afrique du naufrage. » Il invite dès lors l’Union européenne à repêcher l’Afrique du naufrage, à la remorquer pendant cinquante ans, voire pendant un siècle, pour lui éviter la disparition.

      Les dirigeants africains sont eux aussi en colère envers cette attitude de la communauté internationale. Les deux colères africaines, celle des peuples et celle des dirigeants, sont maîtrisées dans le lit de l’impuissance des populations, des pays et des États africains. Ces colères et ces querelles ont été canalisées vers des conflits absurdes d’autodestruction, d’autocolonisation et d’autodéshumanisation. Ainsi, l’Afrique en colère, en proie à des querelles et à des conflits armés, ne peut pas s’unir. Elle ne peut pas se pacifier, ne peut pas se développer : elle ne peut rien. Le nom Afrique (de afros oikos, venant du grec ancien et signifiant « maison de l’amitié et de l’amour ») désigne le continent de l’amitié et de l’amour. Si les Grecs antiques revenaient voir ce qu’est devenu ce continent au cours des décennies 1990-2010 de folles violences, de massacres, de conflits armés, d’autodestructions africaines et guerres absurdes, ces mêmes Grecs changeraient d’opinion et l’appelleraient thanaticos oikos. Cette étymologie signifie « maison des violences et de la mort », Thanatique au lieu d’Afrique. Thanatique désignerait alors ce continent livré aux malheurs des guerres.

              Le développement et la Renaissance sont des défis continentaux énormes. Ils comportent plusieurs autres défis connexes auxquels l’Afrique, l’O.U.A. et l’Union africaine ont été, sont et seront en impossibilité et en incapacité de faire face. L’Afrique ne se développera pas seule. Elle est programmée pour son développement et pour son éventuelle Renaissance sous le partenariat gagnant-gagnant avec l’Europe et la Chine.

             La panafricanisation du continent et des peuples africains (tel que recommandé par la résolution impérative du VIIème congrès du panafricanisme, sous les auspices du leader indépendantistes, panafricaniste et charismatique, Kwamé Nkrumah) est un défi continental auquel l’Union Africaine est appelée à répondre. Au cours des soixante ans d’indépendances africaines, le panafricanisme a perdu de son dynamisme, de son aura et de sa perspective au sein même du continent, où la pédagogie de panafricanisation a été et est un défi en échec.

Le panafricanisme s’entend comme l’esprit et la lumière de patriotisme Africain apporté d’Outre-Atlantique par l’illustre Kwamé Nkrumah, en 1956. Ce leader et militant panafricaniste a organisé et animé deux congrès d’initiation de l’Afrique au panafricanisme :

  1. Le VIème congrès du panafricanisme tenu à Kumasi, au Ghana, en 1956, sous les auspices du militant panafricaniste Kwamé Nkrumah. À l’époque, le Ghana et l’Afrique étaient un pays et un continent sous les colonisations anglaise et européenne. Ce fut le congrès pré-indépendances.
  2. Le VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, au lendemain de l’accession du Ghana à son indépendance, le 06 mars 1957. Ce congrès a été parrainé par l’État indépendant et souverain du Ghana, sous la Présidence de Kwamé Nkrumah. Il a été conclu par la résolution historique qui était et est encore aujourd’hui la suivante : « L’Afrique doit s’unir. » Cette résolution impérative fut et est un défi continental auquel l’Afrique, l’O.U.A. et l’Union africaine ne se sont jamais confrontées.

En 2005, le professeur et panafricaniste Mwayila Tshiyembe se demandait si l’institution de l’Union africaine, qui venait de remplacer l’O.U.A., saurait relever les défis continentaux. Dix-huit ans après la création de l’Union africaine (2001-2019), celle-ci n’a relevé aucun des défis hérités de l’O.U.A. et n’a réalisé aucun des objectifs vitaux du continent africain : l’émancipation de l’Afrique, l’épanouissement des populations africaines, l’unité du continent africain, le développement de l’Afrique, la Renaissance africaine et le panafricanisme qui est l’esprit et la lumière apportés par Kwamé Nkrumah des États-Unis d’Amérique en vue d’en faire le patriotisme africain.

                 L’Afrique est mal partie depuis son accès aux indépendances, il y a soixante ans (1960-2020). Au cours de ce premier cycle de six décennies d’indépendances, le continent africain n’a pas cessé de s’affaiblir et d’être fragilisé. Dans son article intitulé Pourquoi tous ces coups d’État publié par le Monde Diplomatique (édition de février-mars 2005), l’observateur Pierre Franklin Tavarès confirme la situation de faiblesse et de fragilisation de l’Afrique. Il y souligne que le continent est soumis aux lois du monde économique international qui ont réduit l’autorité publique des États africains à l’impuissance. Cet observateur ajoute et appuie que « [a]u total les États africains sont de plus en plus fragilisés. » L’Afrique, dans cet état, est un continent perdant et perdu sur le ring des rapports de forces qui régulent la marche de l’Histoire.

C’est à la lumière de cette situation d’afro-pessimisme que se conclut le cycle des soixante ans d’indépendances africaines (1960-2020). Pour le prochain cycle de quatre-vingt ans d’indépendances africaines et de grands défis à relever, il est recommandé à l’Union africaine de redémarrer l’Afrique de l’avenir au cours de la période 2020-2100 par l’organisation de la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international, à Addis-Abéba, en Éthiopie, au début de la prochaine décennie 2020-2030. L’Afrique, partie du mauvais pied au début du cycle des soixante ans, devrait mieux repartir au début des quatre-vingt ans du prochain cycle. Celui-ci exigera de l’Afrique et de l’Union africaine la volonté et la détermination de se confronter à tous les défis qui n’ont pas été réussis. Il veut également qu’elles réalisent tous les objectifs qui ne l’ont pas été au cours du premier cycle en cours de conclusion, à savoir le cycle actuel 1960-2020.

La tenue du VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abéba se ferait dans le sillage du VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, en 1958, et conclu par la résolution portant sur le défi de l’Unité Africaine : « L’Afrique doit s’unir = Africa must unit. »

              La réussite de l’organisation du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international ouvrirait à l’Union africaine la porte d’accès de la scène des rapports de forces géopolitiques auxquels se livrent les acteurs et les puissances pour réguler la politique mondiale. Ce débat géopolitique initierait l’Union africaine aux capacités de défense et promotion des intérêts supérieurs des peuples et des États africains.

La tenue et réussite du VIIIème congrès mondial du panafricanisme élèveront l’Union africaine au rang de leadership panafricain. Elle sera habilitée à relever les défis continentaux auxquels est confrontée l’Afrique depuis soixante ans d’indépendances et sera confrontée pendant ce XXIème siècle.

              Le succès souhaité de ce futur congrès sera la clé d’un meilleur avenir de l’Afrique et en Afrique, notamment pour le futur de l’émancipation du continent et pour l’épanouissement des populations africaines (l’Afrique arabo-musulmane méditerranéenne ou nord-africaine maghrébine, l’Afrique noire-africaine subsaharienne, et les cinquante-cinq pays, États et nations qui abritent sur leur vaste territoire des millions, et bientôt 5 milliards, d’Africains).

              Telles sont les observations que je formule sur l’actualité africaine marquant la fin du premier cycle des indépendances africaines 1960-2020. Telle est la recommandation que je formule pour démarrer le deuxième cycle des indépendances africaines 2020-2100 via le futur et huitième congrès du panafricanisme à Addis-Abéba, dans le sillage de son prédécesseur, tenu au Ghana en 1958, à la veille de l’accession du continent aux indépendances, dont le premier cycle s’achève alors que le deuxième cycle s’annonce. Je formule ces observations et cette recommandation à l’intention des générations africaines du XXIème siècle, héritières de l’Afrique actuelle. La recommandation d’organiser le VIIIème congrès mondial du panafricanisme international se destine à l’intention de l’Union africaine.

Rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

www.panafricanisme.eu

Le 31.10.2019

Réflexion sur l’avenir de l’Afrique au cours du prochain cycle de quatre-vingt ans d’indépendances africaines (2020-2100). Le panafricanisme, l’unité africaine et la Renaissance africaine : trois objectifs fondamentaux de l’Union africaine.

Thème: Enjeux et défis pour l’Afrique du futur.

  1. L’Afrique mise au défi de la recommandation du VIIIème congrès du panafricanisme : « l’Afrique doit s’unir » ;
  2. L’Afrique au XXIème siècle : du VIIème congrès du panafricanisme, en 1958, au VIIIème congrès du panafricanisme, en 2018 ;
  3. L’unité africaine : défi pour les nouvelles générations africaines, les dirigeants et populations du XXIème siècle ;
  4. Proposition de la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international pour l’avenir, et, ce, en 2018, à Addis-Abeba, en Éthiopie, dans le sillage du VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958 ;
  5. La dynamique créative de l’approche de la tricéphalie pour l’aboutissement à bon port de l’Union africaine.

 

 

Le VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, a lancé le défi de recommandation formulée à l’adresse des futures générations africaines : « l’Afrique doit s’unir ». Dans cette recommandation, il n’est pas indiqué la manière par laquelle l’Afrique doit s’unir, par qui, pourquoi, pour qui, quand et par quels moyens matériels et financiers.

La question sur la manière de s’unir fait appel à la formule de l’unité africaine : le projet de s’unir se réalisera-t-il sous la forme d’une confédération africaine ou sous la forme d’une fédération africaine ? Le seul chef d’État qui s’est prononcé à ce sujet, au cours de ces soixante années d’indépendances, est Abdou Diouf, ancien président du Sénégal. Dans une déclaration au journaliste Vincent Hugeux, publiée dans une des éditions de l’hebdomadaire belge le « Vif/l’Express » en janvier 2003, l’ancien chef d’État sénégalais a déclaré que l’unité africaine devrait se réaliser sous la forme d’une confédération africaine, car, selon lui, c’est la seule formule acceptable pour les états africains. Pour sa part, le colonel Mouammar Kadhafi, qui a converti l’Organisation de l’unité africaine en Union africaine, s’est autoproclamé roi des rois d’Afrique, signifiant alors que, pour lui, l’unité africaine devrait être un état africain unitaire. Dans mes écrits et réflexions sur ce thème, j’ai formulé la proposition d’une unité africaine incarnée par l’État-Uni de Fédération panafricaine, républicaine et démocratique d’Afrique, animée, entre autres choses, par la jouissance du droit de citoyenneté interafricaine pour toutes les populations africaines originaires du continent et pour tous les descendants de la diaspora africaine partout dans le monde. En effet, chaque homme et chaque femme d’Afrique dans le continent et dans le monde devrait être citoyen de plein droit et en jouir partout en Afrique. Pour cette perspective, je propose d’envisager le débat qui requiert l’organisation du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international en 2018 à Addis-Abeba, en Éthiopie, à l’occasion du soixantième anniversaire de la tenue du VIIème congrès du panafricanisme à Accra, au Ghana, en 1958 (1958-2018, soit il y a soixante ans). L’année 1958 marque aussi le soixantième anniversaire de la proclamation, de la recommandation et des défis susmentionnés : « l’Afrique doit s’unir », soit « Africa must unit ». La responsabilité d’organiser la tenue du VIIIème congrès du panafricanisme, en 2018, revient à l’Union africaine.

Le pari que « l’Afrique doit s’unir » fait appel à l’institution panafricaine créée pour ce devoir et cette tâche : il s’agissait de l’Organisation de l’unité africaine créée en 1963 pour réaliser l’unité africaine. Aujourd’hui, il s’agit de l’Union africaine qui a remplacé l’Organisation de l’unité africaine en juillet 2001. Elle est en charge de la réalisation de ce projet d’unité africaine, projet qu’elle a hérité de l’O.U.A., dès 2001, depuis déjà dix-sept ans (2001-2018).

D’aucuns doutent de la capacité de l’Union africaine à s’impliquer dans la mission qui est la sienne. Un tel doute a été exposé par le professeur Mwayila Tshiyembe en prélude à son article publié par le bimensuel du « Le Monde diplomatique » de février-mars 2005, sous le titre « Difficile gestation de l’Union africaine ». En prélude, l’auteur pose une question qui laisser planer le doute sur la capacité de cette institution en ces termes : « l’Union africaine a remplacé, en juillet 2001, la décevante Organisation de l’unité africaine. Nouvelle étape dans l’histoire du panafricanisme, l’Union saura-t-elle relever les graves défis continentaux ? ». Or, l’unité africaine est l’un de ces redoutables défis. De fait, ce doute est renforcé par les dirigeants africains eux-mêmes qui ont réussi à faire de l’Union africaine leur propre club de rencontres et de palabres qui n’intéresse personne. L’Union africaine serait-elle un club de vacances ? Dans ces doutes et dans cette considération réside la vision de l’incapacité de l’Union africaine à unir l’Afrique.

La raison pour laquelle l’Afrique doit s’unir fait écho à l’adage « l’union fait la force ». Le continent africain doit s’unir pour plusieurs raisons et objectifs, notamment :

  1. L’Afrique doit s’unir pour assurer sa pacification, sa sécurité, son émancipation et l’avenir d’épanouissement à toutes les populations africaines rassemblées en État-Uni de Fédération panafricaine.
  2. L’Afrique doit s’unir pour devenir protagoniste dans la marche de l’Histoire de l’humanité et des civilisations qui se croisent au sein de la triangularité planétaire composée de l’Occident, de l’Orient et de l’Afrique. Dans ce contexte aussi bien actuel que futur, le continent africain doit occuper la place et s’élever au rang qui sont les siens au titre de protagoniste en concurrence avec l’Occident et l’Orient, à armes égales, ainsi que protagoniste en partenariat avec l’Occident et l’Orient, à égalité des chances dans tous les domaines. Les Africains en rêvent !

Le pour qui l’Afrique doit-elle s’unir fait appel à l’ensemble des populations africaines dans le continent africain et dans le monde. Les peuples africains, aussi bien de l’Afrique que de partout sur la planète, se dénombrent aujourd’hui à 1,3 milliards d’Africains et d’Africaines, au sein de plus de 7 milliards d’habitants du globe terrestre. Prochainement, les peuples africains seront 3 milliards au sein de 9 à 10 milliards de personnes peuplant la planète en 2050. C’est pour ce tiers de l’humanité d’aujourd’hui et de demain que l’Afrique doit s’unir. Cet objectif est souvent oublié.

Le quand l’Afrique doit-elle s’unir est une question qui ne semble pas retenir l’attention. En réalité, c’est le plus prochainement possible, au cours de ce XXIème siècle, que le continent devrait s’engager sur la voie de l’avenir de l’unité africaine. Cette question devrait faire partie de celles à examiner en profondeur lors de la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international, dont, depuis 2015, j’ai entrepris de proposer la tenue en 2018, à Addis-Abeba.

Le par quels moyens matériels et financiers « l’Afrique doit s’unir » est une question cruciale : relever le défi de l’unité africaine exige que l’Afrique dispose de moyens matériels et financiers importants. Le continent africain ne les possède pas. La communauté internationale ne prendra pas en charge le financement de ce défi. Le VIIIème congrès mondial du panafricanisme international sera amené à réfléchir sur cette question, obstacle à l’unité africaine. En effet, le manque de moyens financiers constituera l’écueil majeur se dressant contre l’avenir de l’unité africaine ! Cependant, cet obstacle n’est pas le seul, car aucun état africain n’est disposé à s’engager dans cette démarche. Voilà pourquoi, alors que les intellectuels et les élites africains se passionnent dans les discours et les débats acharnés pour la réalisation « des États-Unis d’Afrique tout de suite », tous les gouvernants africains restent muets et considèrent que ces discussions sont menées par des concitoyens africains utopistes, irréalistes et romantiques. Les dirigeants africains ne croient pas en l’unité africaine. Ils n’en veulent pas. Même si les gouvernances et l’Union africaine en avaient la volonté, elles ne le pourraient pas, par faute de moyens. L’Afrique et ses gouvernances sont pauvres. Elles rêvent, mais, en réalité, elles ont renoncé à l’unité africaine.

Ainsi, à la lumière de ces observations, il en résulte que « l’Afrique doit s’unir », « Africa must unit », d’après la résolution impérative du VIIème congrès du panafricanisme soixante ans auparavant (1958-2018). Malgré ça et en réalité, toujours à la lumière de ces considérations, il est clair que « l’Afrique ne peut pas s’unir », « Africa can not unit ». Cela justifie l’importance évidente de la proposition que j’ai formulée à l’intention de l’Union africaine depuis 2015. Cette proposition est celle d’envisager la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme international à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2018, pour retracer la voie de l’avenir africain. Le continent africain se trouve face à la nécessite et à l’urgence de se réinventer au XXIème siècle. L’Union africaine en charge de cette nécessaire et urgente réinvention africaine s’est donnée la mission de réaliser trois objectifs fondamentaux : l’unité africaine, le panafricanisme et la Renaissance africaine. La renaissance du continent africain sera le fruit du développement économique et social que l’Afrique doit réaliser entre 2020 et 2100.

Le premier cycle de soixante ans (1960-2020) des indépendances africaines s’achève sur un constat de faillite humaine et globale déshumanisante. Le deuxième cycle de quatre-vingt ans (2020-2100) sera bientôt en initiation : ce sera dès l’an 2021. Avant cette date proche, l’Union africaine organiserait le VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba, en Éthiopie.

L’Afrique est d’habitude allergique aux défis, alors qu’elle doit en relever de nombreux. Parmi les multiples défis en attente, se trouve celui de tenir le prochain VIIIème congrès du panafricanisme à organiser par l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour évaluer les échecs du cycle des soixante ans (1960-2020 : cycle des indépendances qui s’achève) et pour examiner les voies et les moyens matériels comme immatériels qu’il faudra mobiliser et coordonner en vue de s’assurer la réussite du deuxième cycle de quatre-vingt ans (2020-2100).

Normalement, l’Union africaine devrait organiser cet évènement majeur en 2018, année anniversaire du VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, qui a lancé le défi impératif de « l’Afrique doit s’unir ».

Parmi les moyens matériels à mobiliser, il faudra inclure la clé du dynamisme créatif de la tricéphalie. Cette dernière est la clé de l’avenir du continent africain. Elle se compose des trois éléments structuraux que voici :

  1. L’institution : l’Union africaine économique, financière et de développement social constitue le deuxième volet de l’Union africaine adoptée par les chefs d’États et de gouvernements africains en même temps que le premier volet consistant en l’Union africaine politique. Mais aussitôt adopté et signé à Lusaka, en Zambie, à l’issue du XXXVIIIème sommet de l’O.U.A. le 09-10 juillet 2001, ce deuxième volet a été oublié et mis sous le tapis. En effet, il s’agit d’un défi dont, tout simplement, les dirigeants africains allergiques aux défis ont instinctivement voulu se débarrasser. Le défi vient d’être remis à l’ordre du jour. La conversion de cette institution en société générale de développement économique, financier et social avec son siège est proposée, au Rwanda, précisément à Kigali-Muhanga, nouvelle ville métropolitaine panafricaine à construire pour doter l’Afrique d’une capitale de l’unité africaine et de progrès économique. La construction est envisagée de cette nouvelle capitale du continent africain dans le pays des mille collines, au cœur et carrefour d’Afrique, à la source du Nil (« ubi est caput nili, ibi edificando est economicus caput africae», qui se traduit par : « là où se trouve la source du Nil, c’est le pays où se construira la capitale économique de l’Afrique »), au Rwanda. La capitale de l’Union africaine est Addis-Abeba, en Éthiopie, tel qu’il a ainsi été établi dès 1958 (Addis-Abeba, en Éthiopie, est la capitale de la C.E.A. [la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique]) et, dès 1963, Addis-Abeba est la capitale de l’O.U.A. (Organisation de l’unité africaine) ainsi que de l’Union africaine politique, depuis sa création en remplacement de l’O.U.A. il y a dix-sept ans, en juillet 2001. La capitale panafricaine Kigali-Muhanga pourrait être construite en trois ans, à l’exemple de Brasilia, capitale du Brésil, qui fut construite en 1956-1059, à la veille de l’accession des pays africains aux indépendances, en 1960. Plus proche, il y a l’exemple de l’actuelle construction de la ville du Caire II, nouvelle capitale de l’Égypte dont l’édification était prévue en six mois, initiée dès le début de cette année 2018 et, aujourd’hui, en cours de finitions. Le financement de la construction de la nouvelle capitale du Caire II sera de l’ordre de 40 milliards d’euros. Le financement de la construction de la capitale panafricaine de l’économie africaine Kigali-Muhanga, au Rwanda, sera cinq fois plus important que celui du Caire II, soit 200 milliards d’euros à négocier avec le P.N.U.D. (enveloppe développement de l’Afrique), l’Union européenne, la Banque mondiale et d’autres bailleurs.
  2. La gouvernance : une équipe panafricaine sera chargée de la question du développement de l’Afrique. Il s’agira du comité d’organisation de la gestion économique du développement de l’Afrique au XXIème siècle, le C.O.G.E.D.A. XXI. Le C.O.G.E.D.A. XXI sera formé par les représentants de chaque état africain à raison d’un représentant par pays, soit aujourd’hui cinquante-quatre commissaires technocrates-diplomates sous la présidence du président de la Commission de l’Union africaine politique dont le siège est à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le président de la Commission à la présidence du C.O.G.E.D.A. XXI sera le représentant du sommet politique des chefs d’États et de gouvernements africains. Ainsi, la gouvernance de l’Union africaine économique, financière et de développement social sera assurée par cinquante-cinq commissaires technocrates-diplomates, représentant chacun un état africain pour un mandat de sept ans, renouvelable une fois. Cette équipe sera responsable face au sommet de l’Union africaine qui sera son responsable hiérarchique. Il est suggéré que l’âge minimum de ces hauts dirigeants soit de quarante ans. Il est souhaitable que chaque état se fasse représenter au sommet de la gouvernance africaine par un envoyé spécial digne d’être élevé au poste de commissaire du rang d’ambassadeur, hautement formé et expérimenté. Au cours du deuxième cycle des indépendances pendant les prochains quatre-vingt ans (2020-2100), le continent africain aura à utiliser ses ressources humaines par la voie de cette équipe en charge de réussir le développement africain, l’émancipation de l’Afrique et l’épanouissement de toutes les populations africaines en Afrique et ailleurs.
  3. L’adresse : c’est la capitale panafricaine Kigali-Muhanga, au Rwanda, au cœur et carrefour de l’Afrique, à la source du Nil. L’unité africaine, le développement du continent, la paix en Afrique et le panafricanisme sont autant de guerres à mener et à gagner. Pour les victoires espérées et attendues, il faut mettre en place un état-major à la hauteur des enjeux. Ceci est la proposition de l’équipe des cinquante-cinq généraux du C.O.G.E.D.A. XXI. Il faut aussi créer un quartier général à la hauteur des enjeux : c’est la proposition de créer la capitale de l’unité africaine au site de Kigali-Muhanga, au Rwanda, à la source du Nil : « ubi est caput nili, ibi edificando est economicus caput africae».
  • La dynamique créative de la tricéphalie, ci-avant exposée, sera un précieux service au secours de la réussite du projet de l’Union africaine, à propos duquel l’avertissement a été adressé aux dirigeants africains qui seront tenus responsables de l’éventuelle faillite de cette union (si ce projet venait à échouer). L’envoyé spécial de l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies) en la personne de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’O.N.U., marraine du projet de l’Union africaine, à l’issue du XXXVIIIème sommet de l’O.U.A. tenu à Lusaka, en Zambie, du 09 au 10 juillet 2001, a formulé en les termes suivants l’avertissement de la communauté internationale : « le projet de l’Union africaine demandera des qualités de dirigeants, du courage et de la volonté pour se détacher du passé… À moins que ce projet ne soit suivi d’une rare détermination par vous, chefs d’État africains du XXIème siècle, il n’aboutira pas ». La dynamique créative de la tricéphalie est l’approche qui pourra permettre l’aboutissement du projet à bon port.
  • Les Africains et les Africaines, au nombre de 1,2 milliards aujourd’hui, au nombre de 2 milliards en 2050 et au nombre de 4,3 milliards en l’an 2100, devront se résoudre à faire bouger leur vaste continent étendu sur l’espace de 30,335 millions de km2 (l’équivalent, en étendue, de la Chine, des États-Unis d’Amérique, de l’Europe et du Moyen-Orient) à la force de leurs bras et de leur intelligence vers l’avenir, au même pied d’égalité avec l’Occident et l’Orient.

C’est à ces conditions que le continent pourra jouir du fruit de ses sacrifices : la Renaissance africaine au XXIème siècle.

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 18-21.08.2018

L’Afrique est fille adoptive de l’Europe et du capitalisme

Thème: Les trois volets de la conférence de Berlin.

Au commencement des temps, existait le continent de l’au sud de la Méditerranée et où, à l’est, le genre humain est apparu en actuelle région  d’Abyssinie, composée de l’Éthiopie et de l’Erythrée. Dans cette zone du continent, la première femme, la mère de l’humanité, et le premier homme, le père de l’humanité, sont apparus, il y a de cela cent quarante-deux mille ans. Par conséquent, les hommes et les femmes qui composent l’actuelle humanité se sont déplacés pour peupler  la terre toute entière.

Il y a eu l’Afrique antique. Elle est morte à Berlin ; le coup de grâce ayant été donné par la conférence européenne de Berlin il y a cent trente-deux ans (1885-2017).

L’Afrique nouvelle, celle d’aujourd’hui, a été conçue par la conférence européenne de Berlin en 1885. Elle est née des entrailles de la colonisation européenne du continent africain, après trois quarts de siècle, de 1885 à 1960. L’année 1960 a été l’année des indépendances africaines. Cette année vit la naissance de la nouvelle et actuelle Afrique, âgée de cinquante-sept ans (1960-2017), qui ressuscita des cendres de l’Afrique antique, revigorée de l’ADN de l’Europe. L’Afrique nouvelle se compose d’une demi-centaine de pays, des anciennes colonies européenne devenues, dès 1960, des pays indépendants, des états souverains et des nations multiculturelles et européanisées (cultures, langues et civilisation européennes). Ainsi, l’Afrique nouvelle, postcoloniale et européanisée comporte cinquante-cinq pays, états et nations africains, membres de la communauté internationale grâce à leur admission dans l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) et membres de la famille africaine en adhérant à l’Union africaine, remplaçante de l’Organisation de l’unité africaine en 2001.

Après avoir été bercés par la colonisation européenne et après avoir pris les couleurs de l’Europe (l’accession aux indépendances), l’Afrique nouvelle, ses pays, états et nations ont bénéficié des ressources de la Renaissance européenne. Ce sont des républiques (res publica romana), à l’exception du Maroc et du Swaziland. Ces deux derniers sont restés des monarchies africaines. Tous sont devenus des démocraties (du grec demos kratos) : ils héritent du mode du scrutin électif pour légitimer leurs gouvernances ; ce sont les élections démocratiques. Ils ont également adopté des structures de pouvoir à l’européenne : ils pensent, rêvent, légifèrent, communiquent en langues européennes. Le français est la langue des pays francophones, l’anglais pour les pays anglophones, le portugais pour les pays lusophones, l’espagnol pour les pays hispanophones, etc.

Pour résumer, l’Afrique nouvelle est la fille adoptive de l’Europe. L’Afrique a pour oncle adoptif l’ensemble de l’Occident, l’Europe élargie au nouveau monde, c’est-à-dire aux Amériques et en Océanie. L’Afrique est aussi la fille adoptive du capitalisme qui s’apprête à faire d’elle un marché de commerce et de consommation, tel que prévu au troisième volet de la charte de la conférence  de Berlin de 1885. Le plan de prise en charge de l’Afrique par cette conférence comportait trois volets, dont deux se sont réalisés :

  1. Le premier volet consistait à libérer l’Afrique du fléau des trois formes dévastatrices d’esclavagisme :
  2. Libérer l’Afrique de l’esclavagisme traditionnel africain ;
  3. Libérer l’Afrique de l’esclavagisme arabo-musulman qui a ravagé le continent africain pendant treize siècles (du VIIème au XXème siècle) ;
  4. Appliquer en Afrique les règles de l’abolition de l’esclavagisme occidental (traité euro-afro-américain).

Cette triple mission a été accomplie, car l’Afrique a été libérée de ce fléau.

  1. Le second volet consistait en le projet de civilisation de l’Afrique. L’accession des pays africains, anciennes colonies, aux indépendances a ouvert la voie à cette approche sous la notion de développement. Depuis 1960, l’Europe accompagne l’Afrique sur la voie du développement grâce à des aides, de l’assistance, des œuvres d’O.N.G., le partenariat, etc.
  2. Le troisième volet consistait en une prédiction : le continent africain est appelé à devenir un marché de commerce et de consommation. D’aucuns pensent que le moment est proche pour que des multinationales européennes s’engagent dans le processus d’investir en Afrique en vue d’accélérer le développement du continent voulant satisfaire les besoins fondamentaux des populations africaines. Ces besoins représentent autant d’opportunités appelant les investisseurs européens et d’ailleurs à investir dans le continent africain pour créer des emplois, promouvoir le commerce interafricain et alimenter la consommation. En Occident et en Orient, certains sont d’avis que le moment est venu de faire de l’Afrique un marché de bientôt 2 milliards de consommateurs, ce qui sera le cas d’ici trente-trois ans, en 2050. Dans cette perspective, la Chine a entrepris de délocaliser ces productions en Afrique. Il en va de même de plusieurs multinationales européennes et d’ailleurs, en réponse aux appels des dirigeants africains qui, tous, aspirent à se faire honorer par le « made in Africa ». Attirer chez soi le « made in son pays » constitue le vœu de tout dirigeant africain. Remarquons que ces vœux des chefs d’États africains correspondent audit troisième volet de la conférence de Berlin qui, elle, envisageait pour l’Afrique un avenir de commerce et de consommation. Cet avenir est celui qui s’approche : le futur d’Afrique marche, après le passé de l’Afrique fournisseuse de matières premières.

Parmi les investissements à prévoir et à réaliser pour créer ce marché, se trouvent des infrastructures de diminution de l’épaisseur des frontières. Cela signifie des investissements dans des infrastructures de transports interafricains comme des routes, des autoroutes, des voies ferroviaires, des ports, des aéroports, des transports maritimes, des creusements de canaux fluviaux, des fournitures, des équipements de différents modes de transports et communications entre les différents pays à travers l’ensemble du continent africain. L’estimation de cet investissement, par personne et par an, s’élèverait à 4.000 euros pendant les trente prochaines années, d’ici 2050. Pour le développement global du continent africain au cours des trente prochaines années (2020-2050), il faudrait investir 8 mille milliards d’euros dans tous les domaines et, ce, chaque année, soit 240 mille milliards d’euros d’ici 2050.

Cette proposition d’envisager le développement global du continent africain par des investissements des multinationales de l’ordre de 240 mille milliards d’euros  au cours des trois prochaines décennies tient compte, à la fois, du troisième volet du plan de la conférence européenne de Berlin 1885 sur et pour l’Afrique, ainsi que de l’agenda 2063 de l’Union africaine, qui est l’institution panafricaine en devoir de prendre en charge la gestion du développement économique et social de l’Afrique et des peuples africains.

 

Rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 18.02.2017

L’Afrique nouvelle 1885-2017

Thème  : Naissance de l’Afrique nouvelle et les missions de la conférence de Berlin (réalisation et futur). Développement des enjeux du 3ème volet de la conférence.

L’Afrique nouvelle : programme de la conférence européenne de Berlin de 1885 pour les XXème-XXIème siècles.

Proposition à l’Union africaine d’organiser le VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba en 2018.

Message d’appel aux gouvernances africaines rassemblées au sein de l’Union africaine.

L’Afrique est à la fois le plus vieux et le plus jeune des continents. Il est le plus vieux, car il est la terre d’origine de l’humanité depuis 300 mille ans. Il est également le plus jeune, puisqu’il a été réinventé par l’Europe en 1885 (il y a de cela seulement cent trente-deux ans, 1885-2017). Créés en 1885 par la conférence de Berlin, ses pays ont accédé aux indépendances en 1960, soit il y a seulement cinquante-sept ans,1960-2017. Ainsi, l’Afrique se dit nouvelle.

« L’Afrique doit s’unir », telle la résolution du VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, sur invitation et sous le haut patronage du président Kwame Nkrumah, panafricaniste et premier chef d’État de la République du Ghana (le premier pays africain subsaharien devenu indépendant le 06 mars 1957). L’accession du Ghana à l’indépendance a été la clé d’ouverture de la porte d’accession aux indépendances de la demi-centaine de pays africains jusqu’alors colonisés par les puissances coloniales européennes depuis septante-cinq ans, depuis 1885. Cette accession massive est advenue dès l’année 1960 qui, dans l’Histoire, se retient comme la date des indépendances africaines.

« L’Afrique doit s’unir » revêt également la forme d’un devoir impératif. Ainsi, il s’agit du cri de joie d’un nouveau-né qui vient au monde et qui annonce la prochaine venue au monde de sa fratrie d’une demi-centaine de nouveau-nés que furent les pays africains ayant accédé aux indépendances en 1960 et au cours des années suivantes. Il s’agit des pays qui ont été conçus par la conférence européenne de Berlin en 1885. Tout d’abord, cette conférence a mis fin à la vieille Afrique figée à l’âge de fer, époque vieille de 3000 ans. L’Afrique nouvelle et ses pays ont été créés par le rassemblement des mille milliers de tribus, d’ethnies, de clans, de castes, de nations et d’états premiers qui constituaient la mosaïque de l’Afrique antique jusqu’en 1885. Les nouveaux pays africains, créés par la conférence européenne de Berlin en 1885 à l’image des pays européens, ont été confiés aux diverses puissances européennes. Ainsi naquit la colonisation qui, pendant septante-cinq ans (1885-1960), a servi l’accompagnement vers l’accession à l’indépendance. L’Afrique nouvelle, ses pays, sa renaissance, ses états en cours de modernisation et ses nations multiculturelles actuelles sont tous issus des entrailles de la colonisation européenne au cours des trois quarts de siècle (de 1885 à 1960). De ce fait, l’Afrique actuelle conçue en 1885 (il y a ce cela cent trente-deux ans,1885-2017) et venue au monde par la porte des indépendances (il y a cinquante-sept ans, 1960-2017) est la fille adoptive de l’Europe et du capitalisme, d’où son statut actuel de continent mondialisé.

La mondialisation de l’Afrique s’oriente vers la perspective de la mise en œuvre du troisième chapitre du programme établi par la conférence de Berlin en 1885 :

  1. La libération du fléau des esclavagismes ;
  2. L’accès à la civilisation européenne ;
  3. Le développement de l’Afrique à se transformer en marché de commerce et de consommateurs.

Ce programme articulé en agenda de la conférence de Berlin de 1885 pour l’Afrique au cours des siècles, le voici :

  1. La première mission portait sur la libération de l’Afrique du fléau des esclavagismes. Le continent en a souffert pendant des siècles, voire des millénaires : l’esclavagisme interne africain, l’esclavagisme arabo-musulman pendant plusieurs siècles (depuis le VIIème siècle), l’esclavagisme euro-américain pendant quatre siècles (du XVème au XIXème siècle). La conférence européenne de Berlin a mis fin à cette catastrophe. Après l’abolition de l’esclavagisme du commerce triangulaire transatlantique Europe-Afrique-Amérique, du XVème au XIXème siècle, il a fallu faire appliquer l’abolition à la source de ce fléau, à savoir en Afrique. Cela justifie la tenue de la conférence européenne de Berlin en 1885. Elle a mis fin à la vieille Afrique, a conçu la nouvelle et a décidé de confier la gestion du continent africain aux puissances européennes. Celles-ci étaient en charge de gouverner sous la formule de la colonisation des nouveaux pays africains, créés par cette conférence grâce au rassemblement des mille milliers de tribus et d’ethnies en une demi-centaine de pays africains modernisables, à l’image des pays européens créés par le Congrès de Vienne en 1815. Ainsi, l’Afrique nouvelle et ses pays ont accédé aux indépendances, à la Renaissance africaine, au statut d’états souverains, de républiques et de démocraties et de nations membres de la communauté internationale par l’adhésion à l’Organisation des Nations Unies (O.N.U), ainsi que membres de la communauté africaine représentée par l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) devenue l’actuelle Union africaine au sein de laquelle sont rassemblés les cinquante-cinq pays, états et nations d’Afrique. À ce stade, depuis 1960, le continent africain libéré des esclavagismes a recouvré sa dignité depuis cinquante-sept ans (1960-2017). L’objectif de la conférence européenne de 1885 a été atteint, puisque sa mission de libération s’est réalisée.
  2. La deuxième mission que s’était fixée la conférence consistait à donner à l’Afrique l’accès à la civilisation. Par la voie des langues européennes, les puissances européennes colonisatrices ont transmis à l’Afrique nouvelle et à ses pays africains indépendants et à ses états souverains l’ADN de la culture et de la civilisation européennes. De ce fait, les nations africaines sont caractérisées par le partage de la multiculturalité marquée par l’européanité faisant de l’Afrique la fille adoptive de l’Europe et du capitalisme européen. Du nord au sud, de l’ouest en est, le continent africain est composé de pays, d’états et de nations multiculturels:
    1. Les pays, états et nations d’Afrique arabo-musulmane, méditerranéenne, anglophone ;
    2. Les pays, états et nations d’Afrique arabo-musulmane, méditerranéenne, francophone;
    3. Les pays, états et nations d’Afrique noire, subsaharienne, anglophone ;
    4. Les pays, états et nations d’Afrique noire, subsaharienne, francophone ;
    5. Les pays, états et nations d’Afrique noire, subsaharienne, lusophone ;
    6. Les pays, états et nations d’Afrique noire, subsaharienne, hispanophone ;
    7. Les pays, états et nations d’Afrique noire, subsaharienne, anglophone et swahiliphone.

Les quatre langues européennes ci-mentionnées ont été adoptées comme langues officielles africaines au sein de l’Organisation de l’Unité africaine et de l’Union africaine qui symbolisent l’unité africaine : l’anglais en Afrique anglophone, le français en Afrique francophone, le portugais en Afrique lusophone et l’espagnol en Afrique hispanophone. Ces mêmes langues européennes africanisées servent de communication à l’unité nationale dans la plupart des pays africains multiethniques et multilinguistiques. Ces langues servent de clés de communication diplomatique et d’ouverture de l’Afrique au reste du monde. Autant dire que ce sont des outils indispensables. Un des aspects de la civilisation européenne s’est réalisé par la transmission de ces outils à l’Afrique. Globalement, la seconde mission de la conférence de Berlin 1885 a été accomplie par l’accès aux indépendances en 1960.

  1. La troisième mission de la conférence de Berlin sur l’Afrique en 1885 était de faire du continent un marché de commerce et de consommateurs. Aujourd’hui, cette perspective est en train de se mettre en place. L’avenir de l’Afrique s’inscrit dans le processus de prise en main de l’économie d’investissements par des multinationales capitalistes d’Occident et d’Orient et dans la transformation du continent africain en marché de consommateurs. Ce processus est en cours d’initiation par diverses techniques de marketing pour le commerce et par l’actuelle orientation des investissements occidentaux et orientaux pour satisfaire les besoins des pays africains, à commencer par la satisfaction des besoins énormes en matière d’infrastructures, urbanismes, énergies, etc.

L’Afrique est le nouvel Eldorado des investisseurs, des multinationales du commerce, des affaires et du business.

Cette destinée, qui fait partie du rôle de l’Afrique dans la mondialisation, se dessine pour l’avenir du continent sur toile de fond de l’accomplissement de la troisième mission inscrite dans l’agenda de la conférence de Berlin. Tel est l’itinéraire qu’a accompli l’Afrique nouvelle conçue par la conférence européenne de Berlin en 1885.

Ce voyage sur ce parcours de cent trente-deux ans, de 1885 à 2017, y compris avec les cinquante-sept ans d’indépendances africaines (1960-2017) qui ont fait suite aux septante-cinq ans de colonisation européenne (1885-1960), se poursuit dans le cadre de l’agenda de la conférence qui l’a dessiné en trois chapitres, dont le contenu est esquissé ci-dessus (la libération de l’Afrique du fléau des esclavagismes, la civilisation à l’image de l’Europe et la transformation en marché de commerces).

Cet agenda de la conférence européenne de Berlin 1885 pour l’Afrique couvre le continent sur le long terme. En effet, il s’étendra sur au moins deux ou trois siècles, du XXème siècle jusqu’aux XXIème et XXIIème siècles.

L’Afrique antique, vieille de plusieurs milliers d’années, a pris fin. La conférence européenne de Berlin 1885 a décrété cette fin ; elle a conçu et mis en place l’Afrique nouvelle, fille adoptive de l’Europe et du système du capitalisme qui est appelé à mettre en œuvre le processus d’accès du continent africain au stade de marché économique viable.

Ce processus est en cours dans l’ensemble du continent africain par la voie de techniques de marketing intensif. C’est le cas des fêtes et des cérémonies de miss Afrique, des ventes des produits de communication et/ou de beauté et des transformations de l’Afrique en continent le plus mondialisé dans l’actualité de la mondialisation commerciale.

Tout cela fait partie de la stratégie de conquête économique de l’Afrique, marché de plus de 1,2 milliards de consommateurs potentiels aujourd’hui. Ce vaste marché se montera à 2 milliards de consommateurs réels d’ici 2050.

Toutes les puissances économiques d’Occident et d’Orient sont en course pour se partager ce gros marché. Pour que ce marché fonctionne à plein régime d’intérêts à moyen et long termes au bénéfice des intervenants, il faudra, au besoin, subventionner les consommateurs sous la forme de ce qui s’appellera les « aides au développement ».

Les dirigeants africains, réduits à l’impuissance, sont en charge de favoriser cette prédestination inscrite dans l’agenda de Berlin 1885. Ils sont amenés à se convaincre que le continent africain entrera sur la voie de développement et d’émergence par la transformation de l’Afrique en marché de commerce et de consommateurs.

Tous les gouvernants africains rêvent de faire de leurs états des pays émergents : des Chines, des Singapours et des États-Unis africains. Ce rêve africain est d’actualité. L’Afrique rêve, donc elle existe.

Pour l’Afrique, comme pour tout être vivant, « rêver c’est exister », selon le dicton : « je rêve, donc j’existe ». L’Afrique rêve le meilleur pour elle et pour son futur rôle dans le monde. D’aucuns la croient « le continent d’avenir » !

Cette année 2017 signe la veille de l’année 2018 marquant le soixantième anniversaire de la proclamation de suivante : « l’Afrique doit s’unir ; Africa must unit ». Cette proclamation est la résolution prise à l’issue du VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958 sous les auspices du panafricaniste Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, premier pays africain subsaharien qui venait d’accéder à l’indépendance le 06.03.1957. L’année 2018 devrait être l’occasion de célébrer le soixantième anniversaire de cet événement majeur visant l’avenir de l’unité africaine. À cet effet, je propose que l’Union africaine envisage d’organiser le VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le VIIIème congrès aura à examiner les voies et les moyens d’unité africaine, de développement du continent, d’épanouissement des populations africaines, d’émancipation de l’Afrique et de son progrès dès ce XXIème siècle.

L’organisation de la tenue du VIIIème congrès du panafricanisme à Addis-Abeba, en Éthiopie en 2018, est indispensable.

En effet, il s’agira d’un événement qui permettrait de mettre en perspective la mise en œuvre des projets de l’unité africaine, consistant notamment en la création des conditions de réalisation des États-Unis d’Afrique et de la future Renaissance africaine dans le cadre de l’agenda panafricain 2013-2063. Cette mise en œuvre serait initiée dès 2021. Le calendrier de cette mise en œuvre couvrirait les quatre prochaines décennies du développement panafricain, soit 2020-2063.

Ce message est un appel à l’intention et à l’attention des gouvernances rassemblées au sein de l’Union africaine.

 

Rukira Isidore Jean Baptiste,

Éditorialiste Afrique

Le 01.07.2017

 

 

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