L’Afrique de la région des grands lacs : l’Afrique centrale et orientale formée de neuf pays, de six lacs et de deux fleuves.

Thème: La région des grands lacs : explication, origine et actualité.

En novembre 1989, la chute du mur de Berlin a engendré un vent destructeur, provoquant le déchaînement des violences qui furent les sources de conflits armés interethniques dans l’ensemble du continent africain et, en particulier, dans la région des grands lacs. Dans cette région, les violences se sont muées en une absurde autodestruction, une auto-déshumanisation, une auto-colonisation et en des génocides interethniques africains.

Partout dans le monde, cette situation ultra médiatisée a suscité la curiosité de tous ceux qui se demandaient et se demandent encore où se trouve la région des grands lacs ; de quels pays africains se compose-telle ; ou encore de quels lacs s’agit-il.

Au sein du continent africain, la région des grands lacs se situe en Afrique centrale et orientale. Elle se compose de neuf pays. Les voici : le Congo (République démocratique du Congo ; ancien Zaïre ; ancien Congo belge), le Rwanda, le Burundi, la Zambie, la Tanzanie, le Malawi, l’Ouganda, le Kenya et le sud Soudan. Trois de ces pays sont des anciennes colonies belges francophones : le Congo, le Rwanda et le Burundi. Les six autres sont des anciennes colonies britanniques anglophones : la Zambie, la Tanzanie, le Malawi, l’Ouganda, le Kenya et le sud Soudan.

Les lacs dont nous traitons sont au nombre de six : lac Victoria, le lac Edward, le lac Albert, le lac Kivu, le lac Tanganyika et le lac Malawi.

Les deux fleuves que nous abordons sont le fleuve Congo, qui prend sa source au cœur de la région des grands lacs pour traverser tout le Congo, et le fleuve Nil Blanc, qui, lui aussi, a sa source au cœur de la région des grands lacs et qui, après un parcours de plus de six mille kilomètres (au long desquels il se nourrit à la hauteur de Khartoum, capitale du Soudan) des eaux du Nil Bleu en provenance de l’Éthiopie, se jette dans la mer Méditerranée, plus précisément aux rives méditerranéennes de l’Égypte.

Les pays et les lacs de cette région se combinent comme suit : le lac Edward a pour pays riverains l’Ouganda et le Congo ; le lac Albert, le Congo ; le lac Kivu, le Rwanda et le Congo ; le lac Tanganyika, le Congo, le Burundi, la Zambie et la Tanzanie ; le lac Malawi est enveloppé au sein du Malawi ; et, enfin, le lac Victoria a pour pays riverains l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

La région des grands lacs est le lieu de rencontre des populations africaines qui l’habitent depuis des millénaires et qui découvrent que leurs origines sont de provenances diverses. En particulier, se trouvent les Africains qui pensent provenir de la migration d’Orient. Ils sont venus de là, comme réfugiés, issus de l’antique Israël, à la suite de la première destruction de Jérusalem, en 586 avant Jésus Christ. Certains leaders de ces populations venues d’Orient ont été encouragés à imaginer pour l’avenir la transformation de la région des grands lacs en un empire : l’empire de Havila, qui signifie, en antique langue hébraïque, « région d’Éthiopie méridionale ». Ceux qui rêvent de créer cette future structure politique laissent entendre que l’empire de Havila serait également l’empire des juifs africains. Ce débat a eu lieu pendant quelques années dans le courant du début du XXIème siècle. Il ne semble plus d’actualité. Serait-ce déjà un sujet passager, évaporé ? Ou bien ce thème, qui s’apparente volontiers aux textes de la Bible, pourrait-il resurgir en lame de fond politique dans l’avenir de l’Afrique nouvelle ? Cette éventualité pourrait avoir lieu sous l’influence du puissant lobby qui pousse ce projet au-devant de la scène dans les grands lacs : l’institut de Havila.

Les partisans de ce projet nourrissent l’espoir que la création de l’Empire de Havila bénéficiera du parrainage et de la protection de l’empire anglo-saxon qui, à la suite des ravages de la chute du mur de Berlin, en 1989, exerce la recolonisation de la région des grands lacs d’Afrique.

 

 rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 26.07.2016

La Renaissance africaine est consubstantielle aux indépendances africaines acquises en 1960.

Thème: les trois volets de la conférence de Berlin (1885) : accomplissement et futur.

L’Afrique antique et l’Afrique précoloniale étaient composées de milliers d’entités tribales, ethniques, claniques, etc. qui était chacune un royaume petit ou grand. Ces entités étaient autant de mille milliers de pays avec des territoires, des populations et des autorités qui en faisaient des états primaires figés dans le temps, à l’époque de l’âge de fer, voire de l’âge de pierre.

Le continent africain est resté piégé à l’âge de fer, une époque d’environ mille ans avant notre ère, soit environ trois mille ans avant 1885.

La conférence diplomatique européenne de Berlin sur l’Afrique en 1885 a bousculé le continent africain en le tirant du naufrage du passé et du chaos dans lequel il était piégé depuis des millénaires. Cette conférence a décidé de faire évoluer l’Afrique en trois étapes, suivant son agenda en trois volets pour l’Afrique :

1.      Le volet de libération de l’Afrique du fléau du triple esclavagisme. C’est l’éradication de l’esclavagisme intra-africain traditionnel, l’éradication de l’esclavagisme arabo-islamique multiséculaire (depuis le VIIème siècle) et la mise en application, en Afrique, de la loi de l’abolition de l’esclavagisme transatlantique et du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique qui a ravagé le continent africain du XVème au XIXème siècle. La mission est accomplie : le triple esclavagisme a été éradiqué de l’Afrique.

2.      Le volet de la civilisation du continent et des peuples africains. La conférence de Berlin sur l’Afrique en 1885 a redessiné la carte administrative du continent africain en rassemblant en une demi-centaine de pays les mille milliers de royaumes tribaux, ethniques, claniques, etc., les mille milliers de territoires et d’états primaires, ainsi que les millions de populations africaines en conflits armés et en guerres permanentes depuis des millénaires. Cela explique la source et l’entretien du fléau des esclavagismes. Les quelques cinquante pays africains créés par la conférence européenne de Berlin (dessinés et créés à l’image des pays européens, eux-mêmes créés septante ans auparavant par le Congrès de Vienne en 1815) ont été soumis à l’accompagnement de la colonisation par les pays européens qui en ont pris possession et se sont chargés d’en soigner l’évolution dès 1885. En 1960, au terme de septante-cinq ans de colonisation (1885-1960), les pays européens colonisateurs ont été amenés à octroyer les indépendances aux pays africains colonisés. L’accession des pays africains aux indépendances a comporté l’accès du continent au statut d’états souverains, de nations multiculturelles, ainsi que l’accès automatique à l’Afrique nouvelle et à la Renaissance africaine. L’Afrique nouvelle est née des entrailles de la colonisation européenne, à l’instar de l’Europe née des entrailles du Moyen Âge européen. La colonisation de l’Afrique par l’Europe a ressemblé à l’époque du Moyen Âge, à l’issue de laquelle l’Europe a accédé (au XVème siècle) à la Renaissance européenne qui, pour les dirigeants et les élites d’Afrique, fait objet de référence pour la Renaissance africaine recherchée comme une aiguille dans une botte de foin, alors qu’elle est aussi visible que la lune pour tout le monde. La Renaissance africaine est un processus en cours par la voie des pays et du continent africains nouveaux, animés par les codes de la Renaissance européenne. Ce sont des états souverains, des nations nouvelles, des républiques, des démocraties. Ce sont des états et des nations membres de l’Organisation de l’unité africaine et de l’Union africaine, membres de l’Organisation des Nations Unies et membres de la C.E.A. (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique) ainsi que de la B.A.D. (Banque africaine de développement), de la B.M. (Banque mondiale) et du F.M.I. (Fonds monétaire international) autant que d’autres organismes. Pour résumer, l’Afrique nouvelle, née de la colonisation, s’est engagée sur le parcours de la Renaissance africaine depuis bientôt six décennies (1960-2020). La mission relative au second volet de l’agenda de Berlin en 1885 pour l’Afrique, sortie du passé antique et de l’époque précoloniale pour être projetée dans la contemporanéité de la civilisation européenne et mondiale des XXème et XXIème siècles, a été initiée depuis cent trente et un ans (1885-2016), et se poursuit vers l’avenir de développement, de civilisation du continent. Un exemple de l’actualité de ce développement, de cette civilisation, est illustré par la construction des villes capitales flamboyantes qui figurent parmi les plus brillantes de la planète et de notre époque : Abidjan comme Nairobi, Dakar comme Addis-Abeba, Kampala, ou encore Kigali, etc.

3.      Le troisième volet de l’agenda de Berlin 1885 en Afrique est en voie d’application. Il s’agira de faire du continent africain un important marché de consommation et un vaste champ d’investissements en infrastructures.

                                                  

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 25.07.2016

L’Afrique dans le concert des pays-états-nations dans le monde.

Thème proposé : réorganisation des trois pôles et défi de l’O.N.U.

L’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) constitue le concert des pays-états-nations de l’ensemble de la planète. Le nombre de pays-états-nations reconnus au sein de l’O.N.U. est de 197. L’Afrique y occupe une place importante, car elle y compte 54 pays-états-nations, soit un quart de l’ensemble de ces pays-états-nations membres de l’Organisation des Nations Unies, répartis sur les cinq continents de la planète comme suit :

  1. Le continent de l’Afrique : ………………………………………………………………. 54 pays-états-nations
  2. Le continent de l’Asie : ……………………………………………………………………… 47 pays-états-nations
  3. Le continent de l’Europe : ………………………………………………………………. 45 pays-états-nations
  4. Le continent de l’Amérique : ………………………………………………………….. 35 pays-états-nations
  5. Le continent de l’Océanie : ……………………………………………………………… 14 pays-états-nations

Le monde des pays-états-nations est structuré en triangularité des trois pôles de l’humanité, des cultures et des civilisations. Il s’agit des trois pôles modernes autour du globe qui, depuis le XVème siècle, ont remplacé les trois pôles antiques autour de la Méditerranée, mer qui, jusqu’alors (XVème siècle), était considérée comme l’épicentre du cosmos, du monde : l’Europe, l’Asie et l’Afrique.

Les trois pôles du monde moderne initié par la Renaissance de l’Europe en remplacement des trois pôles de l’Antiquité sont :

  1. Le pôle de l’Occident. Il s’agit de l’Europe et de son extension sur les deux nouveaux continents. L’Occident comprend dès lors les pays-états-nations de l’Europe, d’Amérique et d’Océanie. Globalement, cela fait : 45 pays européens, 35 pays américains et 14 pays océaniens, pour un total de 104 pays occidentaux ;
  2. Le pôle de l’Orient comprend les 47 pays-états-nations de l’Asie ;
  3. Le pôle de l’Afrique comprend les 54 pays-états-nations africains.

Le grand enjeu et l’immense défi de l’O.N.U. sont que la triangularité de l’humanité, des cultures et des civilisations puisse se retrouver en grands équilibres dans des concurrences, à armes égales, et dans des partenariats, à égalité des chances, au bénéfice de tous les hommes et de toutes les femmes de la terre.

Relever ce défi est la condition sine qua non de l’équilibre mondial, au profit de l’égalité et de la justice sociale de l’humanité occidentale, orientale et africaine.

Dans cet enjeu global, d’aucuns pensent qu’une grande responsabilité portant sur les équilibres mondiaux et sur la justice mondiale revient à l’Occident. Cependant, malheureusement, ils sont beaucoup à observer que c’est précisément l’Occident, ayant dans ses mains le destin du monde, qui provoque les déséquilibres dont souffre l’humanité d’hier et aujourd’hui !

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 16.07.2016

L’Afrique dans le processus d’unité initié depuis l’époque de la mythologie grecque et qui se poursuit par le fait de l’Europe.

Thème: de l’origine de l’Afrique et son histoire (esclavagisme, colonisation et indépendance). Les intérêts européens, occidentaux et capitalistes pour le continent africain.

Tout être vivant est reconnu dans son unité et dans son intégralité par l’attribution du nom qui l’identifie. Il en est également ainsi pour les continents, identifiés par les noms que nous leur avons attribués. Tel a été le cas de l’Afrique, dont le nom tient son origine de la mythologie grecque et se compose de deux mots grecs familiers : afros oikos qui signifient « maison de l’amour et de l’amitié ». L’expression afros oikos engendra le nom « Afrique ». Les Grecs attribuèrent ce nom au continent du sud de la Méditerranée en raison du vent de fraîcheur qui soufflait, en été, des terres émergées de l’au-delà de la mer méditerranéenne et qui favorisait les terres de l’Europe (nom grec attribué au continent du nord de la Méditerranée), ainsi que les relations d’amour et d’amitié entre les humains en été.

Lors de la Grèce antique, les Grecs croyaient que l’afros oikos, l’Afrique, était la patrie d’Aphrodite, la déesse mythologique grecque de l’amour et de l’amitié. Étymologiquement, le nom afros oikos, Afrique, appartient à la famille des mots d’origine grecque universellement connus et d’usage courant, tels que demos kratos, générateur de « démocratie », theos kratos, générateur de « théocratie », polis oikos générateur de « politique », panos afros oikos générateur de « panafrique », qui donna le mot « panafricanisme », et ethios ops générateur d’« Éthiopie ». Ainsi, il en va de même pour afros oikos, « Afrique ». Le nom « Afrique », qui identifie le continent africain, est un fait de l’Europe.

Il est dit des peuples et des sociétés humaines qu’ils se réinventent. En ce qui concerne l’Afrique, nous observons que cette notion se limite dans le fait que l’Afrique a été réinventée par l’Europe à deux reprises :

  1. Depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance européenne, le continent africain était identifié en deux parties : la partie nord, jusqu’au fleuve Niger, s’appelait « Afrique », tandis que la partie au-delà du fleuve Niger s’appelait « Éthiopie ». Au XVème siècle, en pleine Renaissance de l’Europe, les navigateurs portugais ont entrepris de contourner l’Afrique pour explorer la voie maritime afin de relier l’Europe à l’Asie. Ils voulaient trouver un moyen de remplacement à la route terrestre de la soie qui, jusqu’alors, était le seul moyen de relier les deux continents entre eux. Au terme de cette exploration réussie, le nom « Afrique » a été attribué à l’ensemble du continent, et le nom « Éthiopie » est resté d’application à l’Empire d’Abyssinie qui, aujourd’hui, est réparti en deux pays de la corne de l’Afrique, l’Éthiopie et l’Érythrée. Dès lors, le nom « Afrique » couvre l’ensemble du continent et marque l’unité géographique et identitaire du continent. Il s’agit d’une réinvention de l’Europe.
  2. Le continent africain organise un chaos de mille milliers de pays et états premiers qui étaient, jusqu’à la fin XIXème siècle, piégés dans le passage à l’âge de fer, voire à l’âge de pierre. Dans cette condition, le continent était prisonnier du passage millénaire et du triple crime d’esclavagisme qu’il subissait depuis des siècles, c’est-à-dire l’esclavagisme africain devenu tradition africaine, l’esclavagisme arabo-musulman depuis l’avènement de la religion de l’islam au VIIème siècle, et l’esclavagisme euro-afro-américain consistant en l’achat et en la vente des forces vives africaines, dans le crime de commerce triangulaire transatlantique  entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques au profit des continents européen et américain, pour les malheurs du continent africain. Après l’abolition de l’esclavage transatlantique au XIXème siècle, il a fallu trouver la voie d’application de cette abolition en Afrique. Au terme de trois mois de négociations menées de novembre 1884 à février 1885, la conférence diplomatique européenne, convoquée à Berlin en 1885, a décidé de mettre en œuvre un programme européen articulé en trois volets :
  3. Libérer l’Afrique des trois esclavagismes qui la ravageaient depuis des siècles, voire depuis des millénaires. Ce fut une mission accomplie : les trois esclavagismes ont été éradiqués en Afrique au nom de l’abolition de l’esclavagisme d’Occident ;
  4. Civiliser l’Afrique à l’européenne : la conférence diplomatique européenne de Berlin a redessiné l’Afrique en rassemblant des milliers d’ethnies en une demi-centaine de pays africains créés à l’image des pays européens, eux-mêmes engendrés par le Congrès de Vienne septante ans auparavant, en 1815. Ce fut l’accomplissement de la deuxième mission de cette conférence qui a mis fin à l’Afrique trop vétuste, répondant au nom d’Afrique précoloniale. Ce fut également la deuxième réinvention du continent africain, une nouvelle fois recréé par l’Europe suite à la réinvention de l’Afrique entreprise par la conférence.

Il s’agit de cette phase de réinvention de l’Afrique par l’Europe qui est en cours depuis cent trente et un ans (1885-2016), au travers de l’accompagnement des pays africains par l’Europe via la voie de la colonisation européenne de 1885 à 1960, mais aussi au travers de l’accession des pays africains aux indépendances, au statut d’états souverains et de nations africaines multiculturelles.

La colonisation européenne a été une sorte de four de cuisson par lequel les pays créés par la conférence diplomatique européenne ont été mis à l’épreuve de la consolidation, de leur capacité à devenir de nouveaux êtres vivants dans le monde de la modernité propulsée par l’Europe et par l’Occident sur l’ensemble de la planète. Ces pays devaient se moderniser. Cela advint par leur accession aux indépendances, signifiant l’accession à la voie de la modernité et de la renaissance. L’Afrique précoloniale a été rejetée dans la poubelle de l’Histoire. L’Afrique coloniale a été le Moyen Âge du continent africain. L’Afrique des indépendances est confrontée aux défis de la modernité et de la renaissance, défis comprenant ceux de la paix, de l’unité africaine et du développement panafricain.

  1. S’agissant de la paix, de l’unité et du développement, l’Europe, l’Occident et le capitalisme s’en chargeront en faisant de l’Afrique le marché de consommation dans le contexte de la civilisation des apparences animée par la machine de la publicité commerciale et autres atouts de marketing au service de l’économie du marché aux couleurs africaines. Le processus a déjà commencé par des tests de mise en pratique partout en Afrique. L’exemple le plus éloquent de la création d’un marché de consommation concluant est la création, partout en Afrique, des fêtes des miss Afrique. Dans la perspective de faire de l’Afrique un vaste marché des produits de consommation mondialisés, les multinationales de la beauté, des cosmétiques, de la mode, des boissons, des nouvelles technologies de communication, etc. sont à l’assaut des pays et des populations africaines. L’objectif de chacune de ces multinationales est de tailler des parts du marché pour ses produits. L’Afrique est le vaste marché de consommation, convoité par tous les pays, ainsi que par toutes les puissances riches et émergentes. Le continent africain est le réservoir de plus de 2 milliards de consommateurs à conquérir. Les conquêtes sont d’ores et déjà en cours. Tous les pays industrialisés et émergents sont à l’assaut de l’Afrique.

Le développement économique et commercial du continent africain correspond au troisième volet du programme établi par la conférence diplomatique européenne de Berlin qui, en 1885, a réorganisé l’Afrique par la création des pays africains modernisables et rentabilisables.

L’Europe, l’Occident et le capitalisme poursuivent la mise en œuvre du programme conçu par la conférence de Berlin pour l’avenir de l’Afrique. À ce sujet, rappelons le dicton formulé par l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny : « qui aura l’Afrique dominera le monde ». L’Europe, l’Occident et le capitalisme n’ont jamais abandonné l’Afrique. Ils l’ont entre leurs mains, mais par un autre moyen que la colonisation. D’ailleurs, les Européens de l’ancienne époque coloniale ne disent jamais de l’Afrique qu’elle est indépendante ; ils disent plutôt qu’elle est « décolonisée ». La notion de décolonisation fait référence à l’esprit de réforme du système colonial qui consiste à retirer les Européens expatriés et employés dans les colonies en vue de le remplacer par du personnel local et de réaliser l’avantage de la rentabilisation des anciennes colonies. En clair, la notion de décolonisation est la négation de l’indépendance. D’où la notion que les indépendances ont été octroyées en guise de cadeaux ! Les cadeaux entre continents et entre états sont dans une logique de « donnant-donnant ».

Dans son édition d’avril-juin 2016, une récente publication trimestrielle titrée « Le bienvenu » a publié un article consacré aux déséquilibres mondiaux dont sont responsables les Occidentaux et le capitalisme. Dans cet article consacré à l’actualité des grands flux de migrations clandestines d’Africains à l’assaut de l’Europe, il est affirmé que les Occidentaux et les multinationales européennes et occidentales sont les seuls acteurs capables de ramener et de consolider la paix et le développement dans le continent africain. Il est donc laissé entendre que seuls les Européens, les Occidentaux et leurs multinationales sont les seuls opérateurs de la paix et du développement de l’Afrique. Cette opinion ne fait que confirmer celle exposée il y a déjà vingt-deux ans dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique », dans son édition du 05 octobre 1994, consistant, sous la plume du journaliste américain William Pfaff, en une affirmation : « seule l’Europe peut sauver l’Afrique ». Dans cet article de 1994, l’américain William Pfaff invite l’Union européenne à tirer hors du naufrage le continent africain en perdition et à le remorquer pendant cinquante ans, voire pendant un siècle. S’agissant de l’Occident portant secours de l’Afrique, la journaliste belge Colette Braeckman, dans l’article intitulé « Les pays riches au chevet du continent noir » et publié dans le quotidien belge « Le Soir » du 26 juin 2002, lance un appel aux pays du G8 qui s’apprêtaient à tenir leur sommet au Canada avec, à l’agenda, l’Afrique. En conclusion à son fervent plaidoyer pour le secours et assistance en faveur de l’Afrique, Braeckman souligne : « dans ce monde fini, balisé, le continent africain est le dernier défi, la dernière frontière ». Pour sa part, le capitalisme a compris son intérêt à faire du continent africain un vaste marché de consommation, ainsi que son intérêt à saisir les mille opportunités qui s’offrent à lui pour faire de l’Afrique un vaste champ d’investissements dans des domaines économiques très diversifiés, comme les infrastructures, les villes africaines, les mobilités urbaines, les transports, les constructions de ports, les aéroports, les routes, les voies ferroviaires, les équipements, le développement des communications et des énergies, etc.

Le continent africain est un vaste marché et un champ d’investissements énormes. L’Afrique des deux à trois prochaines décennies est une aubaine pour le capitalisme. Le continent réinventé par l’Europe de la fin XIXème siècle est en gestion par et sous l’agenda européen de Berlin, depuis 1885. Le troisième volet de l’agenda européen, conçu par la conférence européenne de Berlin pour l’Afrique, les pays et les états africains depuis la fin du XIXème jusqu’au XXIème siècle et au-delà, est en voie de mise en application par la promotion de l’Afrique au rang de vaste marché de consommation et de vaste champ d’investissements à l’appui du marché africain de ce XXIème siècle.

 

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 19.07.2016

 

L’Afrique moderne : continent de culture afro-européenne.

Thème: La culture afro-européenne et le régime linguistique du continent africain.

L’Afrique moderne est celle d’aujourd’hui, conçue et redessinée par la conférence de Berlin en 1885 (il y a de cela cent trente ans) à l’image de l’Europe, elle-même conçue et redessinée par le Congrès de Vienne septante ans auparavant, en 1815 (1815-1885). À cette époque, l’Afrique est plongée dans les entrailles de la colonisation, mais elle renaît septante-cinq ans plus tard grâce à l’accession aux indépendances, en 1960 (1885-1960). Le continent vient de passer le cap de plus d’un demi-siècle de vie de ses pays comme anciennes colonies d’Europe. Ces pays s’élèvent au rang de pays indépendants, d’états souverains et de nations africaines multiculturelles. Ces pays, ces états et ces nations, créés par la conférence diplomatique européenne en 1885 et nés à nouveau en 1960, sont les cinquante-quatre entités étatiques nationales africaines, membres de la communauté internationale incarnée par l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.).

        L’afro-européanisme culturel est l’héritage marquant dont a bénéficié l’Afrique grâce à son titre actuel de continent africain le plus mondialisé, notamment dans le domaine de la culture et des langues européennes :

1.      L’Afrique est francophone : les pays, états et nations sont pro-français ;

2.      L’Afrique est anglophone : les pays, états et nations sont pro-anglais ;

3.      L’Afrique est lusophone : les pays, états et nations sont pro-portugais.

La francophonie, l’anglophonie et la lusophonie sont les trois cultures européennes majeures qui marquent la grande partie des peuples africains. Dans ce contexte, ces trois langues européennes (le français, l’anglais et le portugais), avec l’arabe, sont adoptées par le continent africain au titre des expressions pour sa communication internationale, et même par les pays, les états et les nations d’Afrique comme leurs communications populaires et linguistiques internes, ainsi que leurs administrations.

Nous pouvons donc dire que l’Afrique indépendante et moderne est afro-européenne de par sa culture.

                                                     

rukira Isidore Jean Baptiste.

Éditorialiste Afrique

Le 18.05.2016

Je propose ce projet panafricain extraordinaire en 2018 : la tenue du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial à Addis-Abeba en Éthiopie par l’Union africaine.

Thème: Les défis de l’Afrique actuelle pour le VIIIème congrès.

La tenue du VIIème congrès du panafricanisme a eu lieu à Accra, au Ghana, en 1958. Celle du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial devrait avoir lieu en 2018, année qui marquera le soixantième anniversaire de la résolution dudit VIIème congrès : « l’Afrique doit s’unir ». Cette résolution est la source et le fondement du projet d’unité africaine ainsi mise en perspective par le VIIème congrès du panafricanisme, à la veille de l’année officielle et historique d’accession des pays africains (créés par la conférence européenne de Berlin en 1885 et colonisés par l’Europe pendant septante-cinq ans, de 1885 à 1960) aux indépendances, ainsi qu’au statut d’états et de nations.

Ainsi, depuis cinquante-cinq ans, le continent, les états et les nations africains ont eu accès à la voie de la modernité qui exige que l’Afrique fasse face et relève de nombreux défis en vue de sa renaissance.

Parmi ces nombreux défis à relever par l’Afrique d’aujourd’hui, citons :

1.      Le défi de l’émancipation du continent africain qui reste sous influences ;

2.      Le défi de l’épanouissement des populations africaines en désespérance ;

3.      Le défi de conquête de la personnalité et de la dignité africaines, et de la conscience humaine, sociale, historique et panafricaine ;

4.      Le défi d’unité africaine, lancé par le VIIème congrès du panafricanisme en 1968, sous l’initiative du panafricaniste Kwame Nkrumah et mis en lumière par la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), sous l’initiative de l’empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié Ier, en 1963 ; et remis sur la piste par le leader libyen Mouammar Kadhafi, qui a proposé, en 1999, le remplacement de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), alors tombée en faillite, par la création  de l’actuelle Union africaine, adoptée par les hauts dirigeants africains en juillet 2001, à Lusaka, en Zambie. Ce processus en cours depuis 1958 mérite d’être accéléré. Ce constat explique la proposition de la tenue du VIIIème congrès international du   panafricanisme mondial pour tracer la voie de cette accélération ;

5.      Le défi de la paix en Afrique, car le continent africain est le théâtre de conflits armés internes et de guerres, notamment djihadistes, qui, au cours des années du dernier quart de siècle (1990-2015), ont plongé plus de la moitié du continent africain sous la menace du djihadisme conquérant, visant à en faire un bastion du califat islamique ;

6.      Le défi du développement économique et social de l’Afrique au bénéfice des populations africaines comptant aujourd’hui 1,5 milliards de personnes (hommes et femmes africains), qui seront 3 milliards d’ici moins des trente-cinq prochaines années, soit en 2050. Cette époque sera marquée par le fait qu’un homme ou une femme sur trois dans le monde sera africain, car la planète comptera alors 9 à 10 milliards d’habitants et d’habitantes. Ce fait africain est fondamental ;

7.      Le défi de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires. À l’avenir, le continent africain est menacé par le manque de moyens pour nourrir ses populations (plus de 1 milliard aujourd’hui, et plus de 2 milliards de personnes en 2050 à qui il faudra assurer l’alimentation) ;

8.      Le défi de l’autosuffisance et de la sécurité en moyens d’investissements pour assurer au continent et aux peuples africains l’avenir du développement économique, social et culturel. Ce développement constitue la source et le fondement de l’avenir, de l’émancipation de l’Afrique et de l’épanouissement des peuples africains, tant individuellement que collectivement et, ce, tout au long de ce XXIème siècle. Les moyens financiers pour l’investissement du développement économique et social pour toute l’Afrique et au bénéfice de toutes les populations africaines se chiffrerait à 4.000 euros par personne, par an, pendant les cinquante prochaines années, soit au cours des années 2016-2066. Il s’agit là d’un défi énorme et difficile qui consiste à investir dans le continent 4 mille milliards d’euros par an. L’énormité et la difficulté de ce défi exigent de relever avant tout un autre défi, celui de l’unité africaine. Cette dernière devrait s’incarner dans la création de l’État-Uni de Fédération panafricaine, républicaine et démocratique d’Afrique.        

L’ensemble de ces défis majeurs, que l’Afrique d’aujourd’hui doit relever, exige que le continent envisage de tenir le prochain VIIIème congrès international du panafricanisme mondial, sous les auspices du leadership de l’institution panafricaine qu’est l’Union africaine, en charge de créer les voies et de trouver les moyens de l’unité africaine, de la paix en Afrique et du développement économique, social, politique, civique, moral et panafricain. L’Union africaine se doit également de trouver les voies et les moyens pour l’émancipation du continent africain. Il est souhaitable que l’Afrique puisse se positionner en réel protagoniste fiable et se tenir debout dans la marche de l’Histoire de l’humanité, au même titre et sur un pied d’égalité avec les autres protagonistes de l’au sein de la triangularité de l’Occident, de l’Orient et de l’Afrique. L’Union africaine est aussi en charge d’assurer à l’ensemble des populations africaines la voie de l’avenir d’un épanouissement dans la dignité et le bonheur. C’est l’épanouissement collectif et individuel pour les peuples africains qu’il faut rassembler en unité africaine, incarnée par le futur État-Uni de fédération panafricaine, républicaine et démocratique à créer au cours de ce XXIème siècle.

Pour toutes ces raisons, il s’avère nécessaire d’organiser le prochain VIIIème congrès international du panafricanisme mondial qui marquera, à la fois, l’aboutissement des efforts déployés au cours du demi-siècle des indépendances africaines (1960-2015), ainsi que le nouveau départ vers l’avenir de l’Afrique, lancée sur la voie de la modernité et de la renaissance.

           Le VIIIème congrès international du panafricanisme mondial se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, pays siège de l’ancienne Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), de l’actuelle Union africaine (U.A.) et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (C.E.A.). Ce VIIIème congrès se tiendra en 2018, année marquant le soixantième anniversaire de la tenue du VIIème congrès du panafricanisme, qui a recommandé à l’Afrique de s’unir. L’Union africaine est invitée à assumer ce devoir à l’instar d’un vrai leader.

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Le 30.04.2016.

Le second volet des aspirations africaines à la suite de l’accession aux indépendances : la conscience, la personnalité et la dignité.

Thème : la conséquence de la recolonisation pour l’Afrique : la perte des valeurs et la migration des populations.

Dès l’accès aux indépendances, le premier volet des aspirations africaines se constituait du désir d’émancipation de l’Afrique et d’épanouissement des peuples africains au cours des quarante dernières années du XXème siècle : 1960-2000. Ce désir a abouti à la déception, puisque la fin du XXème siècle a été marquée par l’échec de ces aspirations. Cet échec se manifeste par la question que pose l’observateur Stephen Smith dans son livre, « Pourquoi l’Afrique meurt ? ».

Le second volet s’articulait autour de la conscience, de la personnalité et de la dignité africaines. Ce sont les trois piliers des valeurs que l’Afrique, les états et les peuples africains devaient conquérir et maîtriser en vue d’être à la hauteur des enjeux des rapports de réels protagonistes au sein de la communauté internationale, dont ils font partie intégrante, depuis l’accession aux indépendances en qualité d’états et de nations. Tel est le cas de leur admission au sein de l’Organisation des Nations Unies, dont les états et les nations africains constituent un grand nombre.

La conscience de l’appartenance à l’Afrique et la conscience de chaque Africain et Africaine d’appartenir à son pays et à sa nation ont été acquises et se sont approfondies au cours des cinquante-cinq années d’indépendance (1960-2015).

Dans ce contexte, tous les Africains et les Africaines jouissent du droit de nationalité, avec le sentiment d’appartenance à l’un ou à l’autre pays africain parmi les cinquante-cinq pays créés par la conférence européenne de Berlin en 1885. Ces pays sont devenus des états africains et des nations multiculturelles suite à leur accession aux indépendances, après septante-cinq ans de colonisation. Par contre, et paradoxalement, il y a eu la perte de la conscience humaine, sociale, politique, économique, morale, historique, panafricaine, etc.

Ce sont autant de valeurs que l’Afrique et les Africains ont perdues et qu’ils doivent s’employer à reconquérir afin de réaliser la Renaissance africaine. Les dirigeants et les populations africains devraient s’engager dans l’action de la reconquête des valeurs de la conscience perdue.

L’idéal de la personnalité africaine a été bousculé et s’est évaporé sous la pression des coups d’état africains qui se sont multipliés dès l’accès aux indépendances et qui se sont poursuivis pendant des décennies. Le plus souvent, ces coups d’état étaient fomentés par des agents privés occidentaux et orientaux dans les pays africains, tel que l’écrit l’observateur Pierre Franklin Tavares dans sa publication intitulée « Pourquoi tous ces coups d’état ? », document publié par le bimensuel « Le Monde diplomatique » de février-mars 2005. Dans ce même document, l’auteur indique que l’Afrique n’a plus d’autorité publique et, ce, à cause de sa recolonisation économique. À ce propos, Tavares souligne : « la notion de recolonisation “civile” par le monde économique international sied à cette situation. Et elle souligne clairement l’impuissance de l’autorité publique en Afrique ». Le continent et les états africains sans autorité sont des sujets sans personnalité. La personnalité africaine est perdue en étant sous la coupe de la mondialisation (l’Afrique est le continent le plus mondialisé) et de la recolonisation.

L’idéal de la dignité africaine fait naufrage dans l’océan de la misère, de la pauvreté, du désœuvrement, du désespoir et de la désespérance des peuples et des populations africains, tous abandonnés à leur sort par les dirigeants africains indifférents et impuissants face aux affaires de la recolonisation. La fuite en masse de millions de jeunes et moins jeunes Africains pour chercher refuge, dans l’espoir d’une vie, d’un avenir et d’une dignité partout ailleurs, loin de leurs pays et de leur continent, notamment en Europe et aux États-Unis, cette fuite est le signe du témoignage de la perte de la dignité africaine.

Le volet des aspirations de l’Afrique et des Africains aux valeurs de la conscience, de la personnalité et de la dignité africaines est un échec total.

                                                        

RUKIRA Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Les aspirations de l’Afrique et des Africains à l’unité africaine, à la paix, au développement et à la Renaissance de l’Afrique. Je propose la réflexion lors du VIIIème congrès du panafricanisme en 2018.

Thème : aperçu historique des congrès panafricains et défaillance de l’Afrique.

Le troisième volet des aspirations du continent et des peuples africains porte sur l’unité africaine, sur la paix en Afrique, sur le développement du continent et sur la Renaissance africaine. Ce sont les quatre piliers fondamentaux de l’avenir du continent africain et des populations de l’Afrique du futur.

Le projet de l’unité africaine a été lancé en 1958 par le VIIème congrès du panafricanisme tenu à Accra, au Ghana, en 1958, sous les auspices du leader panafricaniste Kwame Nkrumah, alors président du Ghana indépendant.

En 1963, l’empereur Haïlé Sélassié Ier d’Éthiopie a repris le flambeau : il a organisé la tenue de l’assemblée des pays africains indépendants pour la création de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.), née à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 25 mai 1963. L’O.U.A. avait la mission d’œuvrer à la création de l’unité africaine conçue à Accra, au Ghana, cinq ans auparavant, à savoir à l’issue du VIIème congrès du panafricanisme qui s’est conclu par la résolution suivante, « l’Afrique doit s’unir ». L’O.U.A. a été l’outil créé à cet effet.

Sur initiative du leader libyen, panarabiste et panafricaniste Mouammar Kadhafi, le sommet extraordinaire de l’O.U.A., tenu à Syrte en Libye, du 18 au 19 septembre 1999, a décidé de procéder au remplacement de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) par l’actuelle Union africaine (U.A.). La création de l’Union africaine, en guise de remplacement à l’Organisation de l’unité africaine, a été adoptée par le sommet ordinaire de l’Organisation de l’unité africaine (qui fut le dernier sommet de l’existence de l’O.U.A.) à Lusaka, en Zambie, du 09 au 10 juillet 2001. Ce fut la fin de l’O.U.A., au terme de trente-huit années de service (1963-2001), et le début des actions de l’Union africaine qui, aujourd’hui, arrive à ses quinze ans d’existence au service de l’aspiration du continent et des peuples africains et à l’avenir de l’unité africaine.

Cette perspective d’unité africaine avait déjà été perçue cinquante-huit ans auparavant, c’est-à-dire depuis l’année de sa mise en marche par le VIIème congrès du panafricanisme (1958-2016). L’année 2018 marquera les soixante ans depuis l’avènement de cette conception, en 1958. Cette année marquera le soixantième anniversaire de la résolution selon laquelle « l’Afrique doit s’unir », résolution lancée à Accra, au Ghana, sous le leadership de Kwame Nkrumah, en 1958, confirmée à Addis-Abeba, en Éthiopie, sous le leadership de Haïlé Sélassié Ier, en 1963, et réaffirmée à Syrte, en Libye, sous le leadership de Mouammar Kadhafi, en 1999. Il est souhaitable que cette année 2018, à l’occasion de ce soixantième anniversaire de la résolution d’unité africaine, soit le moment à saisir pour organiser le VIIIème congrès du panafricanisme international sous le leadership de la présidence de l’Union africaine, qui se charge de gérer et de finaliser ce projet. Cette proposition d’organiser le VIIIème congrès mondial du panafricanisme a déjà été communiquée à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Il lui est suggéré d’envisager l’inscription de cette proposition parmi les points à mettre à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion au sommet des chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine qui se tiendra en juin ou en juillet 2016, ou bien à l’ordre du jour de celle de début 2017, soit à la fin janvier 2017.

Les aspirations de l’Afrique et des peuples africains à la paix et à la stabilité ont-elles une chance de s’accomplir ? En effet, le continent africain est vulnérable et en danger, à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur. À l’intérieur, le continent africain est sous la pression des conflits armés, de l’autodestruction absurde, de l’auto-colonisation affligeante et de l’auto-déshumanisation aberrante. Cette absurdité a été aggravée à la suite de la chute du mur de Berlin qui a déchainé tant les conflits que les guerres dont l’Afrique s’est démontrée être incapable d’éviter. Le cas est pris entre les mains et sous les soins de la communauté internationale qui se charge, notamment par l’entremise de l’Organisation des Nations Unies, de résoudre les conflits armés et les guerres dont l’Afrique est le théâtre infernal. À cet enfer de conflits et de guerres internes en Afrique, s’ajoute l’enfer des conflits et guerres apportées de l’extérieur : c’est le cas du djihadisme qui, aujourd’hui, tient sous sa menace plus de la moitié de l’Afrique. Dans sa stratégie de conquête de la planète pour en faire le califat mondial, le djihadisme classe le continent africain parmi ses conquêtes urgentes. Cette vision djihadiste du monde et de l’Afrique est d’actualité. Pour être clair, la paix en Afrique n’est pas possible, et pour longtemps, car le continent africain est pris dans les filets des conflits et des guerres. Cette question devrait être à l’ordre du jour des réflexions qui seront menées lors de la tenue du VIIIème congrès mondial du panafricanisme.

Le continent et les pays africains aspirent au développement économique. Cependant, l’Afrique peut-elle se développer ? La réponse est non, elle ne le peut pas, car elle ne dispose pas des moyens d’investissements nécessaires. Pour l’ensemble du continent, ces moyens se chiffrent à 4 mille milliards d’euros par an, pendant au moins vingt ans (de 2017 à 2037 ou de 2020 à 2040). Ces 4 mille milliards seraient à investir dans tous les pays africains, rassemblés en unité africaine. Les deux conditions, c’est-à-dire l’unité et l’argent, sont loin d’être acquises en Afrique.

La Renaissance africaine est un des quatre piliers indispensables pour un meilleur avenir du continent africain et de ses populations. Pourtant, elle ne sera pas au rendez-vous et, donc, elle ne sera pas possible si les conditions d’unité et de paix en Afrique ne se réalisent pas. Le continent, les pays et les états africains n’ont pas pu satisfaire les aspirations de leurs populations au cours du demi-siècle d’indépendances africaines (1960-2015). Y a-t-il un avenir, en ce XXIème siècle ?     Cette question cruciale se pose pour le futur à moyen comme à long terme. La réponse pourrait être formulée à l’occasion de la tenue du VIIIème congrès international du panafricanisme mondial en proposition d’ici deux ans, en 2018.

                                                         

rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Les 18-23.04.2016.

L’Afrique, le premier volet des aspirations africaines dès 1960 : aspirations à l’émancipation et à l’épanouissement attendus et ratés en 2000.

Thème: le continent africain comme berceau de l’humanité. Victime de la recolonisation des puissances actuelles.

Le continent africain est à la fois le plus vieux et le plus jeune continent de la planète. Il est le plus vieux, car il est le berceau de l’humanité. Grâce à ça, il est aussi l’origine de l’Histoire puisque, sans l’humanité, celle-ci n’existerait pas. La première femme, la mère de l’humanité, et le premier homme, le père de l’humanité, sont apparus et ont existé en Afrique de l’est, dans l’actuelle région d’Abyssinie, composée de l’Éthiopie et de l’Érythrée. À partir de cette région, les descendants de ces deux premiers êtres humains ont émigré et, de la migration de sites en sites, de continents en continents, des nombreux humains, descendants de leurs ancêtres et venus du continent africain, ont conquis les peuples. Ils ont colonisé l’ensemble de la planète au terme de milliers d’années de migration.

Les chercheurs généticiens américains qui se sont penchés sur ce phénomène ont publié cette information dans la revue « Nature » en novembre 2000. Cette nouvelle a été republiée par l’hebdomadaire belge le « Vif/L’Express » dans son édition du 22 décembre 2000. L’objectif de ces deux publications était de diffuser la nouvelle de l’apparition de ces deux premiers êtres humains au sein du site susmentionné, en Afrique de l’est, en Abyssinie, il y a cent quarante-trois mille ans. Il s’agissait également d’informer le public sur la durée de la migration des hommes et des femmes issus des deux premiers êtres humains, habitants de l’Afrique, ainsi que sur la durée de la colonisation de la planète par cette humanité. Les deux phénomènes se sont déroulés pendant à peu près cent trente-trois mille ans. En effet, aux environs de 10.000 ans avant Jésus Christ, l’humanité aurait peuplé tous les continents et, a fortiori, toute la terre. Ainsi, tous les hommes et toutes les femmes qui composent l’humanité actuelle possèdent l’ADN de l’Afrique, car leur origine humaine est africaine. Aussi le continent africain, qui est à la fois l’origine de l’humanité et de l’Histoire, est le plus vieux continent de la planète. Il est âgé de cent quarante-trois mille ans : le même âge que l’humanité et l’Histoire.

Dans un même temps, le continent africain est le plus jeune des continents : ses pays, dessinés et créés par la conférence européenne de Berlin en 1885, ont cent trente ans (1885-2015). Issus de la colonisation européenne initiée par la conférence européenne de Berlin en 1885 et nés des indépendances acquises en 1960, les états africains ont cinquante-cinq ans (1960-2015). Il en va de même pour les nations de l’Afrique, nées en même temps que ses états.  Aussitôt nés, ces entités ont été aussitôt adoptées en qualité de nations au sein de la communauté internationale par adhésion automatique et acceptation à l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies). Ainsi, le continent, les états et les nations africains jouissent de l’avantage d’être les plus jeunes entités du globe.

Lors de l’accession à l’indépendance, nos aspirations prioritaires portaient sur l’émancipation de l’Afrique et sur l’épanouissement des peuples africains au cours des quatre décennies qui allaient suivre, de 1960 à 2000. Hélas, cela n’a pas été le cas : ce fut un échec. Déjà, dès le départ, un observateur, le français René Dumont, nous avait avertis dans son livre intitulé « L’Afrique noire est mal partie ». C’était en 1962. Quarante ans plus tard, en 2002, le constat est lisible dans la dramatique question que pose l’observateur franco-américain, Stephen Smith, dans son ouvrage publié en 2003 « Pourquoi l’Afrique meurt ? ». Smith en vient à remarquer que l’Afrique est un continent au présent sans avenir. De fait, l’Afrique est, à la fois, perdue et perdante. Elle est sans avenir, car elle est paralysée en tant que proie des convoitises des puissances dominantes, engagées dans la recolonisation de l’Afrique.

 

Rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique

Afrique : de la colonisation à la décolonisation, et de la décolonisation à la recolonisation.

Thème : résumé de l’histoire coloniale en Afrique.

Créés par la conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885 (il y a de cela cent trente ans ; 1885-2015), les pays africains ont traversé l’épreuve de la colonisation européenne pendant septante-cinq ans (1885-1960). Ils ont accédé à l’indépendance, au statut d’états souverains et de nations africaines en 1960 (il y a donc cinquante-cinq ans ; 1960-2015). Ce fut la décolonisation. C’est au cours de cette époque de cinquante-cinq ans que, à la suite de la chute du mur de Berlin en 1989, le continent et les pays africains ont basculé de la décolonisation à la recolonisation. En effet, la chute du mur de Berlin a modifié en profondeur les rapports internationaux. Tout d’abord, elle a mis fin à la Guerre froide, ainsi qu’à l’existence des blocs est-ouest et tiers-monde. Ensuite, elle a fait disparaître le bloc de l’est et elle a fait naître des puissances déjà émergentes. À cause de la chute du mur de Berlin, surgit la domination de la planète par la puissance des États-Unis d’Amérique, devenus les seuls maîtres de la planète. Enfin, la chute du mur a précipité le continent et les pays africains au bas de l’échelle, dans le quart-monde, classés P.M.A. (pays les moins avancés). L’Afrique et ses pays sont jugés comme étant sous-développés.

C’est dans ce contexte de l’après chute du mur de Berlin que, depuis un quart de siècle (1990-2015), le continent et les pays africains ont été recolonisés par les nouvelles puissances qui s’imposent dans les rapports de force mondiaux. Ainsi, l’Afrique a été, dans un même temps (au cours de 1990-2015) :

  1. Une province commerciale chinoise : la Chine est devenue l’atelier du monde. Par conséquent, l’Afrique devait lui fournir les matières premières et, ce, dans le cadre de la division internationale du travail qui s’impose ;
  2. Un protectorat américain : dans l’esprit de la pax americana, la pax africana s’est imposée, signifiant que « ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour l’Afrique ». Il en va de même pour le monde : la pax americana pour la pax mundi, « ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour le monde ». Dans l’esprit de ce principe de pax americana équivalente aux pax mundi et pax africana, les États-Unis gèrent le nouvel ordre mondial d’Occident ;
  3. Une zone d’influence accrue de l’Europe : la sécurité de l’Europe dépend très étroitement de la sécurité de l’Afrique. L’Europe a tout intérêt à ce que le continent africain ne devienne pas une terre d’insécurité terroriste ;
  4. Un continent propice aux conquêtes djihadistes : au cours de la période de l’après chute du mur de Berlin (pendant le quart de siècle en considération : 1990-2015), plus de la moitié du continent africain est dans la tourmente, sous la menace des guerres du djihadisme islamiste conquérant. Conquérir l’Afrique fait partie de la géostratégie du nouvel ordre djihadiste qui combat pour la création du califat mondial. Dans cette vision géostratégique djihadiste, la conquête de l’Europe est un enjeu crucial à atteindre par la voie de la conquête de l’Afrique, continent qui devrait servir de bastion djihadiste et de rampe de lancement pour conquérir l’Europe. En clair, dans les nouveaux rapports mondiaux dominés aujourd’hui par les guerres djihadistes au Moyen-Orient et en Afrique, le continent africain sera le théâtre des guerres islamo-djihadistes pendant longtemps.

À ces forces de recolonisation s’ajoute celle de la mondialisation économique. Au sujet de cette puissance, Pierre Franklin Tavares, dans son article « Pourquoi tous ces coups d’états ? » publié par le bimensuel « Le Monde diplomatique » de février-mars 2005, écrit : « la notion de recolonisation “civile” par le monde économique international sied à cette situation. Et elle souligne clairement l’impuissance de l’autorité publique en Afrique ». Tavares ajoute, en soulignant, qu’ « au total, les états africains sont de plus en plus fragilisés ».

 

Rukira Isidore Jean Baptiste

Éditorialiste Afrique